Evoquée de longue date, l'introduction en Bourse de la chaîne de restauration rapide américaine Burger King s'apprête à devenir une réalité. Le numéro deux mondial du hamburger a en effet déposé hier son dossier d'introduction auprès des autorités de régulation du marché américain, la SEC.

Le groupe, qui est contrôlé depuis trois ans par des fonds d'investissement américains, dit espérer pouvoir lever au moins 400 millions de dollars lors de cette opération. Il n'a toutefois pas indiqué de fourchette de prix ni de nombre de titres mis à disposition du public. Burger King représenterait ainsi la plus grosse introduction en Bourse du secteur outre-Atlantique, depuis l'entrée sur le marché de Domino's Pizza, en juillet 2004, pour 339 millions de dollars.

Cette introduction sera en tout état de cause la consécration d'un redressement de l'activité de la chaîne de restauration rapide, qui était en forte crise avant sa reprise en décembre 2002 par les fonds d'investissement Texas Pacific Group, Bain Capital Partners et Goldman Sachs Funds. L'ancien propriétaire Diageo (numéro un mondial des spiritueux) avait alors jugé bon de se séparer de cette division, après plus de deux ans de tergiversations. Le groupe de boissons, qui était en plein recentrage stratégique, avait cédé Burger King à prix bradé pour 1,5 milliard de livres... soit 34% de moins que le prix initialement souhaité.

Burger King avait eu beaucoup de mal à trouver acheteur, alors qu'à cette époque il subissait une baisse chronique de son chiffre d'affaires. Mais depuis son rachat, fort d'une direction remaniée, le groupe a enregistré sept trimestres consécutifs de hausse de ses ventes (à périmètre constant). Le groupe a enregistré un chiffre d'affaires 2005 de 11,1 milliards de dollars. Mais il reste encore très loin de son concurrent McDonald's, numéro un mondial du secteur, qui affiche un chiffre d'affaires 2004 de près de 20 milliards de dollars.

Burger King, qui a réalisé 47 millions de dollars de bénéfices net en 2005 (contre un bénéfice net de 4 millions de dollars un an plus tôt), estime par ailleurs que son marché reste dynamique, puisque selon lui "le secteur de la restauration rapide aux Etats-Unis représente un chiffre d'affaires de 50 milliards de dollars en 2005 et enregistrera un taux de croissance de 4,2% par an, sur les cinq prochaines années".