La reprise en main d'Airbus par Gallois rassure les marchés à court terme

Sous pression depuis des semaines, le titre EADS se reprend en Bourse à l'annonce de l'arrivée de Louis Gallois à la tête de sa filiale Airbus. Toutefois, des inquiétudes persistent sur les performances futures et la mise en place du plan de restructuration d'Airbus.

Il y avait longtemps que le titre EADS n'avait pas affiché une telle progression. Après l'annonce, hier soir, de la reprise en main d'Airbus par Louis Gallois, coprésident d'EADS, la maison-mère du constructeur, la Bourse affiche un certain soulagement. En fin de séance, EADS progresse ainsi de 3,62% à 20,89 euros. Depuis le 1er janvier, le titre recule toutefois encore de 34,5%.

Il semble en effet que les propos tenus ce matin par Louis Gallois sur la mise en place d'un plan de restructuration et de relance d'Airbus aient rassuré les investisseurs (voir ci-contre). Ces derniers craignaient en effet que le nouveau changement à la tête d'Airbus ne ralentisse nettement la relance de la société et notamment le plan Power 8, visant à des économies de 2 milliards d'euros à horizon 2010. Le marché était d'autant plus inquiet sur ce point que Christian Streiff était un ardent défenseur de ce programme. Des craintes toutefois démenties ce matin par Louis Gallois, qui a annoncé que le plan "commençait maintenant". En outre, le nouveau patron d'Airbus a rassuré sur le programme A350.

Reste que, si ces annonces rassurent sur le court terme, des incertitudes pèseront encore sur le titre à moyen terme. "Le départ de Christian Streiff de la tête d'Airbus, trois mois après sa prise de fonction, démontre le poids des questions politiques dans la gestion d'Airbus: le plan Power 8 présenté la semaine dernière devrait donc être difficile à mettre oeuvre", redoutent ainsi dans une note les analystes d'Oddo Securitites, qui estiment que le plan risque d'être repoussé. Les analystes d'Oddo sont d'autant plus prudents sur l'évolution boursière d'EADS, qu'ils avaient déjà anticipé dans leurs prévisions les économies de 2 milliards d'euros à horizon 2010.

Pour les analystes de Morgan Stanley, s'il "n'y a pas de perte de valeur pour EADS après le départ de Christian Streiff", ce départ est malgré tout "embarrassant pour EADS, puisqu'il remet en question l'application du plan Power 8". Le courtier indique cependant qu'il n'avait pas encore intégré les économies de coûts de ce plan dans ses estimations de bénéfice et peut du coup être plus optimiste sur la valeur du titre en Bourse. Surtout, pour Morgan Stanley, les chances de réussites d'un redressement d'Airbus avec Louis Gallois aux commandes ne sont pas moins grandes. "Louis Gallois a une expérience étendue dans le domaine de l'aéronautique et a mené avec succès le redressement de la SNCF", précise Morgan Stanley. En outre, selon la banque, EADS bénéficiera du soutien des Etats français et allemand pour renouer avec la croissance.

Cependant, si à très court terme le passage de témoin à la tête d'Airbus rassure, sur le moyen terme les inquiétudes persistent pour Morgan Stanley. La banque redoute notamment que de nouveaux retards de livraison de l'A380 et les plans de restructuration coûteux n'aient un impact négatif sur la génération de liquidités d'Airbus et poussent EADS en dehors de la catégorie "investment grade", dans les firmes de notation de la qualité de crédit. Ce qui pourrait inciter EADS à faire appel au marché pour renflouer ses caisses, selon Morgan Stanley.

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