Thierry Breton plaide pour le mariage GDF-Suez

Le ministre de l'Economie et des Finances, qui tenait sa conférence de presse trimestrielle, a détaillé les belles perspectives qu'offre ce rapprochement énergétique français. Plus généralement, il souhaite que la France soit parmi les cinq premières économies mondiales d'ici 25 ans.

Outre les félicitations de circonstances pour l'Equipe de France qui a gagné hier soir la demi-finale de la Coupe du Monde contre le Portugal, c'est le mariage GDF-Suez qui était à l'honneur de la conférence trimestrielle de Thierry Breton, aujourd'hui. Fort de la première expérience de privatisation qu'il a connue en tant que PDG de France Télécom, le ministre de l'Economie et des Finances a plaidé en faveur du rapprochement entre les deux groupes énergétiques Suez et GDF. Sur le ton de la mise en garde, il a rappelé les mésaventures de l'ancien monopole public France Télécom, qui avait contracté en son temps une montagne de dettes.

Le secteur énergétique, actuellement en phase de libéralisation, fait face à une situation "similaire" à celui des télécoms, qui a obligé les différents acteurs à grossir pour affronter la concurrence, a-t-il affirmé. Ainsi, a rappelé le ministre, France Télécom avait dû débourser quelque 44 milliards d'euros en cash pour se positionner dans la téléphonie mobile en rachetant Orange en 2000. "On sait ce qu'il en est devenu: cela a mis France Télécom dans une situation catastrophique, en quasi-dépôt de bilan, avec 70 milliards d'euros de dette", d'où une "destruction de valeur considérable", finalement "payée par les contribuables". "Aujourd'hui, je vis la même chose avec Gaz de France", a-t-il ajouté.

"La question qu'il faudra se poser à la rentrée dans le cadre de la session extraordinaire [du Parlement, NDLR], c'est de savoir si nous souhaitons que Gaz de France essaie de participer avec sa structure capitalistique actuelle dans ce jeu des concentrations", a-t-il souligné, sous-entendant qu'un Gaz de France marié à un autre Français bon teint, Suez, serait certainement un meilleur participant. Une perspective d'autant plus séduisante que le mariage se ferait par échange d'actions et donc n'induirait pas de sortie de cash démesurée.

Concernant l'autre dossier chaud du moment, celui d'une éventuelle alliance entre les constructeurs automobiles Renault-Nissan et l'Américain General Motors, le ministre a botté en touche. Alors que l'Etat détient 15% du capital du constructeur français, il a répété vouloir laisser aux entreprises dont l'Etat est actionnaire le soin de mener elles-mêmes leur stratégie. Quant au fleuron public français du nucléaire, Areva, il a confirmé qu'une éventuelle introduction en Bourse ne serait pas menée avant cinq ans.

De manière plus générale, Thierry Breton, arrivé au ministère des Finances il y a un an et demi, veut "porter la France parmi les cinq premières économies mondiales à l'horizon de 25 ans, d'ici 2030". Il souhaite aussi que l'économie française soit "la plus dynamique parmi les pays européens en dix ans" et que le pays soit dans les cinq ans "le mieux préparé à la nouvelle donne économique", tout en soulignant l'avènement prochain d'une "économie post-pétrole, post-industrielle, post-transition démographique". Pour pallier le rétrécissement de la population active lié au vieillissement de la population, il a également souhaité porter "de 40% à 50% le taux d'emploi des seniors" en France.

Bien entendu, il n'a pas manqué de rappeler les chiffres flatteurs du chômage ainsi que les progrès réalisés en matière de déficit public. "Le chômage a baissé d'un point, le déficit public est revenu sous les 3% du PIB comme nous nous y étions engagés (...) et la dette, pour la première fois depuis des années, est stabilisée par rapport au PIB au premier trimestre 2006". Ainsi, Bercy, où deux tiers des départs en retraite en 2006 ne seront pas remplacés, est pour le ministre un exemple à suivre. "On a démontré qu'on peut faire plus avec moins de moyens, en utilisant les nouvelles technologies", a-t-il souligné.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.