L'UFC-Que Choisir à l'assaut des communications mobiles internationales

L'association de consommateurs appuie publiquement la démarche de la Commission européenne qui concocte actuellement un projet de réglementation des communications mobiles transnationales. Elle lui propose même d'aller plus loin dans la baisse des prix.

Lobbying contre lobbying: l'UFC-Que Choisir veut encourager la Commission européenne, qui doit bientôt définir un cadre réglementaire sur les prix du roaming (communications passées sur un téléphone mobile durant un déplacement à l'étranger). Craignant visiblement que Bruxelles ne cède du terrain aux opérateurs, l'association de consommateurs a choisi de rappeler publiquement combien les tarifs en la matière étaient élevés et injustifiés. Les services de la commissaire à la Société de l'information, Viviane Reding, doivent présenter le 19 juillet prochain un projet, réglementant non seulement les tarifs de gros entre opérateurs à l'international mais également les prix de détail.

De fait, l'association craint qu'en cas de simple encadrement des tarifs de gros, les opérateurs ne répercutent pas les baisses de prix sur les consommateurs de cet énorme et juteux marché. Selon l'association, les usagers français consomment 310 millions de minutes à l'étranger tandis que 500 millions de minutes sont consommées par des étrangers en France. Et l'UFC de souligner les plantureux profits réalisés par les opérateurs sur l'itinérance (communication de l'étranger en France ou à l'étranger): selon ses calculs, les trois opérateurs français auraient enregistré en 2004 un chiffre d'affaires de 735 millions d'euros dont 406,5 millions grâce "aux Européens en voyage touristique", générant 80% de marge, soit 325,2 millions d'euros.

L'association ne manque pas de souligner ce qu'elle considère comme des aberrations du système. Ainsi, un appel vers l'Allemagne par exemple coûte 0,48 euro tandis qu'il coûte 1 euro, soit deux fois plus, dans le cas d'un client français téléphonant d'Allemagne en France. De même, un Français présent en Allemagne appelant un résident allemand débourse aussi 1 euro la minute. Lorsque ce même Français reçoit un appel de l'Allemand, ce dernier paye 1,14 euro la minute et le Français 0,34 euro, soit un total de 1,14 euro. "Dans l'esprit des gens, il est normal qu'appeler à l'étranger soit cher", dénonce Julien Dourgnon directeur des études à l'UFC. Or, l'ensemble de ces appels sont symétriques, et ne génèrent pour les opérateurs que des surcoûts marginaux par rapport à des communications internationales classiques. Il n 'y a donc pas de raison qu'ils soient deux ou trois fois plus chers. En France, l'Arcep, qui régule les postes et les télécoms, reconnaît que "ces prix de gros s'avèrent supérieurs de trois à quatre fois aux coûts de production sous jacents".

Comme il est toujours bon de demander plus pour avoir moins, l'UFC propose à la Commission européenne de pousser plus loin son projet, notamment sur les prix de gros qui devraient être moins élevés que ceux définis dans le projet. Elle prône ainsi la création d'un appel intra-européen unique qui permettrait à n'importe quel européen en voyage d'émettre ou de recevoir des appels à un prix limité à 0,466 euro.Quant aux prix de détail, la Commission veut limiter à 30% le taux de marge de l'opérateur sur les prix de gros, et l'UFC aimerait qu'en plus soit inclus dans l'abonnement du client itinérant le prix d'un appel local. Au total, l'association chiffre à 291 millions d'euros les économies qu'auraient réalisées les consommateurs si les propositions de Bruxelles avaient été mises en vigueur en 2004 et à 392 millions d'euros le montant si les siennes avaient été adoptées.

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