Bayer cède sa division diagnostics pour 4,2 milliards d'euros

Le groupe allemand vend cette activité au conglomérat Siemens. Ce désengagement lui permet de se recentrer sur les traitements sous licences et sans ordonnances.

Désengagement d'ampleur pour Bayer. Le groupe pharmaceutique allemand a annoncé qu'il allait céder sa division diagnostics à son compatriote Siemens. Montant de l'opération : 4,2 milliards d'euros. Cette opération a été validée par le conseil de surveillance jeudi dans la journée. Elle reste encore soumise au feu vert des autorités de la concurrence, et devrait être bouclée au premier semestre 2007, précise Bayer.

En revanche, la sous-division de la branche diagnostics, soin du diabète, n'est pas concernée par l'opération et reste dans le giron du groupe de Leverkusen. L'activité diagnostics du laboratoire Schering, que Bayer vient de racheter, reste aussi dans le périmètre. En tout cas, en se désengageant des diagnostics, Bayer veut recentrer sa division santé sur les traitements sous licences et sans ordonnances. "Avec cette décision, nous poursuivons notre stratégie de recentrage de notre division santé. Nous nous concentrons sur les traitements humains et animaux et les traitements sans ordonnances", explique le président du directoire de Bayer, Werner Wenning, cité dans le communiqué.

L'activité diagnostics, qui emploie 5.000 personnes dans le monde, a engrangé l'an passé un chiffre d'affaires de 1,4 milliard d'euros. Cette branche est spécialisée dans les agents de contraste et l'imagerie pour les soins critiques et intensifs, l'hématologie, l'analyse d'urine, l'immunologie, la chimie clinique et les analyses moléculaires. Pour Siemens, il s'agit de renforcer son activité d'imagerie médicale, un de ses principaux moteurs de croissance à l'heure actuelle.

"Nous poursuivons notre stratégie de mise en place d'un groupe de diagnostics intégré, qui réunit sous le même toit imagerie médicale, diagnostics de laboratoires et technologies cliniques de l'information", explique Erich Reinhardt, membre du directoire de Siemens et responsable de la division Siemens Medical Solutions.

En tout cas, la somme encaissée de cette vente permettra à Bayer d'annuler ou de réduire le montant de l'emprunt obligataire hybride de 1,3 milliard d'euros qu'il avait prévu de réaliser pour financer l'acquisition de Schering. Il va également réduire de 500 millions d'euros l'émission de capitaux d'un volume maximum de 4 milliards d'euros également destinée à cette opération.

De son côté, Siemens, qui emploie déjà 33.000 personnes dans le secteur, conforte encore une fois sa position dans le médical, un marché qui doit peser 41,1 milliards d'euros en 2007 et progresse de 6% en moyenne par an.

En ajoutant 1,4 milliard de chiffre d'affaires aux plus de 8 milliards qu'il aura enregistré à la fin de son exercice qui sera clos en septembre, il peut se targuer de détenir près d'un quart du total mondial. En avril déjà, le groupe allemand avait annoncé le rachat du spécialiste américain de matériel de diagnostic, Diagnostic Product Corporation pour 1,5 milliard d'euros.

Un an après avoir avalé pour un milliard de dollars CTI Molecular Imaging, un spécialiste américain de la tomographie par émission de positons. "Nous sommes désormais présents sur toute la chaîne médicale" s'était d'ailleurs réjouit en début de semaine, le président de la division médicale, Erich Reinhardt estimant qu'il lui fallait encore améliorer son efficacité et trouver éventuellement des sociétés qui puissent lui apporter des technologies complémentaires ou une présence régionale.

Des éléments jugés déterminants pour conforter sa position dans les hôpitaux et les cabinets médicaux face à un General Electric, leader mondial, très offensif et dans un marché à fort potentiel. Avec cette nouvelle acquisition, Siemens prend une position de solide numéro deux dans les diagnostics immunitaires et s'introduit sur le segment des diagnostics moléculaires à base d'analyses génétiques.

Jusqu'à présent, 46% de son chiffre d'affaires est réalisé aux Etats Unis, 10% en Allemagne, 23% dans le reste de l'Europe. Sur les six premiers mois de l'exercice, la division a même contribué pour près d'un cinquième au bénéfice opérationnel, sa marge talonnant les 12%. L'opération permet au passage à Bayer de réduire la facture de la reprise de Schering puisqu'il encaisse 3,6 milliards nets et de se concentrer sur les produits pharmaceutiques pour les humains et les animaux et les produits qui peuvent être proposés directement aux patients.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.