Après la musique sur Internet, VirginMega vise le mobile et la vidéo

La musique en ligne n'est toujours pas viable pour VirginMega. Néanmoins, les ventes explosent en volume et les négociations avec ses fournisseurs continuent. Le groupe va lancer une plate-forme de téléchargement de films et investir le créneau de la téléphonie.

Bon an, mal an, le téléchargement légal de musique se développe en France et la chaîne Virgin Megastore (groupe Lagardère) qui a lancé sa plate-forme en 2004 profite de cet engouement. En 2005, VirginMega a écoulé 5 millions de titres, ainsi que 2 millions de logos et sonneries. Le tout a généré 3 millions d'euros de chiffre d'affaires hors taxes contre 750.000 euros un an avant. Certes, ce n'est encore qu'une goutte d'eau par rapport aux 333 millions d'euros générés par les magasins. Mais la musique numérique pèse actuellement 2,1% par rapport aux 135 millions d'euros de CD vendus en magasins, soit le double par rapport aux ratios du marché.

C'est désormais VirginMega qui attire l'essentiel des investissements de la chaîne. Entre 2003 et 2007, 20 millions d'euros y seront injectés. "Nous détenons 30% de parts de marché, derrière Apple et loin devant la Fnac", s'est réjoui le patron des magasins Jean-Noël Reinhardt, qui inclut également les titres écoulés sur les plates-formes vendues en marque blanche à Europe 2 par exemple.

Pourtant, à l'instar de ses concurrents, le modèle économique de la plate-forme n'est toujours pas satisfaisant. Il y a un an, VirginMega dénonçait les accords passés avec les majors, qui prélevaient 70 centimes d'euro par titre vendu, ce qui ne lui laissait au final qu'un centime de marge brute. Un an après, les choses ont visiblement peu avancé. "Il y a eu quelques améliorations mais le débat n'est pas terminé. Le modèle économique n'est toujours pas viable", reconnaît le directeur marketing du groupe Laurent Fiscal, sans pour autant donner de nouveaux chiffres. En 2010, Virgin vise 20% du marché du téléchargement qui devrait peser 150 millions d'euros.

Même si elle est en baisse (-9,9% en 2005), la vente de disques conservera sa place dans la musique. A une condition pour le groupe: que le prix de vente des CD, qui a très peu reculé par rapport aux DVD (passé de 23 euros en 2002 à 11 euros en 2005), baisse de 25% environ.

Reste que pour le groupe, le numérique est l'avenir. Après la musique, VirginMega ouvrira d'ici une quinzaine de jours un magasins de téléchargement de vidéos. Avec une centaine de films et une centaine de clips au départ, la plate-forme espère proposer entre 2.000 et 3.000 films d'ici la fin de l'année. En termes de prix, VirginMega, qui estime que les tarifs de la vidéo devraient reculer de 20% entre 2007 et 2010, s'alignera avec les prix en vigueur: il proposera 4,99 euros la location d'une nouveauté, 3,99 euros pour un film de fond de catalogue et 2,49 euros pour un clip.

En parallèle, VirginMega compte bien profiter du nouveau marché de la téléphonie mobile. "Avec un tarif de vente à 2 euros le morceau, il est inimaginable que le marché se développe alors que le prix est deux fois plus cher que sur Internet. Un nouveau débat se profile", a tancé le patron Jean-Noël Reinhartd. Sauf qu'en attendant, VirginMega devra bien faire avec s'il veut être présent chez les opérateurs avec lesquels il négocie actuellement et auxquels il devra reverser une partie de son chiffre d'affaires. Il n'a d'ailleurs pas encore idée du prix de vente qu'il sera en mesure de proposer.

En attendant, VirginMega a un autre combat à mener: permettre aux propriétaires d'iPod ou de lecteur Sony de télécharger sur son site. Les baladeurs de ces deux marques ne peuvent en effet lire directement les morceaux de VirginMega qui sont au format de Microsoft. En 2004, le groupe avait été débouté par le conseil de la concurrence, après avoir reçu de la part d'Apple une fin de non recevoir. Il avait demandé à ce dernier de licencier sa technologie de protection des oeuvres. Depuis la situation a changé. Bien que le flou persiste, le projet de loi sur les droits d'auteur voté solennellement aujourd'hui à l'Assemblée nationale prône l'interopérabilité des technologies. VirginMega va donc remonter au créneau.


Virgin Megastore compense le déclin du CD par l'essor de sa librairie
Avec un chiffre d'affaires de 333 millions d'euros hors taxes l'an passé (-0,6%), les magasins Virgin ont atteint la rentabilité d'exploitation. Mais pour parvenir à ce résultat, le disquaire a dû entamer un nouveau virage. Il a compensé la baisse de la musique par des investissements dans ses librairies. Résultat: leur chiffre d'affaires a augmenté de 7,6% en 2005. En 2006, les livres passeront pour la première fois devant la musique, alors qu'ils ne pesaient que 13% en 1995. Autre créneau: la papeterie, héritée des magasins Extrapole rachetés par Virgin. Les ventes ont augmenté de 18% et la tendance devrait se poursuivre.

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