Sacyr détient désormais 30% d'Eiffage

Le groupe de BTP espagnol est monté à hauteur de 30% dans la société française de construction. Sacyr, qui a commencé à monter dans le capital du groupe depuis début mars, dément vouloir en prendre le contrôle. Eiffage chute en Bourse.

A peine quelques jours après avoir franchi le seuil des 15% dans le capital d'Eiffage, l'Espagnol Sacyr Vallehermoso détient à présent 30,7% de la société française de construction. Cette montée en puissance dans le capital du groupe intervient alors qu'Eiffage va tenir l'assemblée générale de ses actionnaires le 19 avril.

Sacyr, qui s'est invité au capital d'Eiffage en mars, avait déjà émis son souhait de se faire représenter par quatre administrateurs au conseil du groupe français. Une requête qui avait suscité un refus immédiat de la part de la direction d'Eiffage, en outre hostile à tout rapprochement.

En tout cas, cette montée dans le capital, à près d'un tiers des actions du groupe de BTP, semble appuyer - à court terme - la demande de sièges de Sacyr. Mais le doute plane toujours sur les motivations profondes du groupe ibérique. Ce dernier, qui a tout de même investi 1,66 milliard d'euros à un prix moyen par action de 120,7 euros, selon les estimations de Kepler, réitère en effet le fait qu'il ne souhaite pas prendre le contrôle d'Eiffage. Il en sera en tout état de cause le premier actionnaire. Eiffage pour sa part a toujours refusé une alliance avec le groupe, qui est le cinquième groupe espagnol de BTP (voir ci-contre).

Eiffage a d'ailleurs préparé sa défense, en accueillant dans son capital la CDC à hauteur de 3%. Il doit aussi compter avec l'investisseur belge Albert Frère, qui détient 6% de son capital. Enfin, le groupe peut s'appuyer sur un actionnariat salarié fort, représentant 20% du groupe.

Pourtant au lendemain de l'annonce, le titre Eiffage chute de 9,50% à 131,40 euros, jeudi en fin de jouréne, alors que les déclarations de Sacyr refroidissent les marchés. "Sacyr a multiplié les déclarations selon lesquelles il ne lancerait pas d'OPA...Et nous pensons toujours qu'il en sera ainsi, car ce ne serait pas son intérêt", estiment ainsi les analystes d'Oddo Securities dans une note. Le titre subit également de fortes prises de bénéfices alors que depuis l'ascension de l'Espagnol dans le capital d'Eiffage depuis début mars, le titre du groupe de BTP français a progressé de plus de 40%.

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