Serono en quête d'acquisitions

Insatisfait par les propositions de rachat reçues, le groupe suisse de biotechnologies renonce à trouver un repreneur et devient acquéreur. Un virage stratégique nécessaire alors qu'un seul médicament représente plus de la moitié de son chiffre d'affaires.

Fin du feuilleton de la vente de Serono. Le numéro trois mondial des biotechnologies n'est plus sur le marché. Echaudés par le prix demandé par la famille Bertarelli, détentrice de 61,8% du capital du groupe, les candidats potentiels ont jeté l'éponge - parmi eux auraient figuré Novartis et GlaxoSmithKline. La famille aurait tablé sur 15 milliards d'euros avant de ramener ses prétentions à 12 milliards. Mais "les propositions qui lui ont été faites ne prenaient pas suffisamment en compte les perspectives de la société", a indiqué le groupe dans son communiqué. Cette annonce met ainsi fin aux rumeurs qui couraient depuis l'annonce, le 7 novembre, de l'octroi d'un mandat à Goldman Sachs pour la cession de Serono.

Qu'à cela ne tienne, à défaut d'être proie, la société helvétique veut à présent devenir prédateur. Désormais, "le groupe investira dans le développement de ses activités existantes et poursuivra activement les opportunités de croissance au travers d'acquisitions", a affirmé le patron de Serono, Ernesto Bertarelli. Un virage à 180 degrés qui n'a pas été du goût des investisseurs. Le titre du groupe suisse chutait de 9,18% à 835,50 francs suisses en fin de séance. Pourtant, depuis fin mars, la bulle Serono s'était déjà dégonflée alors que le groupe avait avoué réfléchir à plusieurs options - et non plus seulement à une cession - dont une fusion ou des acquisitions.

Dans le même temps, le groupe helvétique va demander lors de son assemblée générale du 25 avril prochain l'autorisation de pouvoir procéder pendant deux ans à une augmentation de capital. L'opération, portant sur 7,6 millions d'actions, permettrait au groupe d'engranger au total 6 milliards de francs suisses au cours théorique actuel, et "de disposer d'une capacité d'acquisition post-augmentation de capital de 12,5 milliards de francs suisses", note Aurel Leven. Une entrée d'argent frais plus que nécessaire alors que Serono a réalisé, en 2005, 54% de ses ventes grâce à son médicament contre la sclérose en plaques, Rebif.

"A l'heure où le Tysabri (Elan/Biogen), concurrent de Rebif revient en première ligne, le futur de la société se révèle assez sombre avec un pipeline anémique ne permettant pas de lancer de nouveaux relais de croissance afin de désensibiliser le groupe aux revenus de Rebif et de faire face à l'échéance brevetaire de ce dernier aux Etats-Unis en 2013 et 2012 en Europe", commente la société de Bourse Aurel Leven. Le groupe cherche donc à se diversifier dans les secteurs de l'oncologie, l'immunologie et la neurologie. Avec l'augmentation de capital, "nous avons la possibilité de réagir rapidement", se félicite déjà le directeur financier de Serono, Stuart Grant.

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