Euronext : "le jeu reste ouvert" entre Nyse et Deutsche Börse

Henri Lachmann, chargé d'étudier les conséquences d'une fusion d'Euronext avec les Bourses de New York ou de Francfort, estime que le jeu reste "ouvert" entre les deux alternatives. Le rapport d'étape du groupe de travail chargé d'examiner les implications d'une fusion d'Euronext devrait être rendu avant le 14 juillet prochain.

"À ce jour, le jeu reste ouvert. Nous examinons les deux projets avec une attention et une objectivité égales", a assuré Henri Lachmann, président du directoire de Schneider Electric, qui s'exprimait ce matin dans le cadre du forum organisé par l'association Paris Europlace. Le mois dernier, l'association des sociétés utilisatrices de la place boursière parisienne avait demandé à Henri Lachmann une étude sur les conséquences d'un mariage de la Bourse paneuropéenne avec le New York Stock Exchange (Nyse), d'une fusion avec Deutsche Börse ou toute autre éventualité se présentant.

"Notre objectif n'est pas d'intervenir dans les conditions financières des propositions, mais de contribuer à éclairer les choix", a précisé pour sa part Gérard Mestrallet, président de l'association Paris Europlace et PDG de Suez. Paris Europlace s'était, néanmoins, montrée réticente vis-à-vis des propositions de la Bourse allemande, redoutant la concentration des activités de siège à Francfort et le maintien du modèle vertical allemand.

Alors qu'Euronext a déjà signé un contrat de fusion avec le Nyse, mais a rejeté à plusieurs reprises une offre informelle de rapprochement avec Deutsche Börse (opérateur de la Bourse de Francfort), Henri Lachmann a assuré qu'il menait ses consultations "comme si les deux projets étaient sur la table, ce qui n'est pas le cas".

Henri Lachmann, chargé de s'assurer que la consolidation du secteur boursier préservera les intérêts des utilisateurs actuels d'Euronext - investisseurs, sociétés cotées, secteur financier - a indiqué avoir déjà recueilli des opinions "très différentes", relevant fréquemment de l'émotion ou du lobbying, "ce qui est parfois irritant". "Je vais devoir tracer mon chemin" à travers ces positions très partagées, a lancé le patron français, qui a promis de s'en tenir à une étude strictement objective des deux projets.

Le groupe de travail qu'il préside a envoyé des questionnaires à Euronext et ses deux prétendants, en leur demandant de répondre avant le 14 juillet. Les conclusions du rapport d'Henri Lachmann devraient être rendues publiques sans doute "à la fin du mois", a précisé Arnaud de Bresson, le délégué général de Paris Europlace. Il a par ailleurs souligné qu'il ne savait pas quand le rapport final serait présenté, mais il a précisé que Paris Europlace pourrait suggérer des améliorations pour les deux offres, et en recommanderait probablement une. Il a cependant averti qu'une troisième hypothèse était envisageable: celle qui consisterait pour Euronext à poursuivre sa stratégie actuelle sans se rapprocher ni du New York Stock Exchange ni de Deutsche Börse.

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