Bayer lance officiellement son offre sur Schering

Le groupe chimique et pharmaceutique allemand Bayer vient de lancer officiellement son offre sur le laboratoire berlinois Schering, au prix de 86 euros par action. De quoi lui permettre de se propulser parmi les dix premiers groupes pharmaceutiques mondiaux.

Le groupe allemand Bayer a lancé officiellement ce matin son offre amicale de rachat sur son compatriote Schering. Cette offre valorise Schering à environ 16,5 milliards d'euros et court jusqu'au 31 mai, a précisé Bayer dans un communiqué. Bayer souhaite avoir réuni à cette date au moins 75% des actions Schering. Si c'est le cas, l'offre sera prolongée du 9 au 22 juin pour permettre aux actionnaires restants d'apporter leurs titres. "Il est dans l'intérêt des actionnaires de Schering d'accepter notre offre", commente le patron de Bayer, Werner Wenning.

Bayer avait déjà annoncé fin mars qu'il s'apprêtait à voler au secours de Schering, alors cible d'une offre non sollicitée de la part du groupe de chimie-pharmacie allemand Merck KGaA. Il avait déclaré alors être prêt à mettre sur la table 86 euros par action en numéraire, ce qui valorisait l'entreprise 16,3 milliards d'euros. Le relèvement de l'offre de 200 millions d'euros s'explique par l'émission d'actions permettant aux salariés du groupe de faire jouer des options qu'ils possèdent.

Bayer a déclaré vouloir financer la transaction en puisant à hauteur de 3 milliards d'euros dans ses fonds propres et en ouvrant une ligne de crédit auprès de Credit Suisse et Citigroup.

L'opération donnera naissance à Bayer-Schering Pharmaceuticals, division indépendante de Bayer Healthcare, pesant près de 15 milliards d'euros de chiffre d'affaires dont 9 milliards dans les traitements sous brevet. Ce nouvel ensemble bénéficiera d'une forte implantation dans les anti-infectieux, les anticancéreux, les traitements de la sclérose en plaque et les contraceptifs. Bayer avait alors fait valoir que cette acquisition lui permettrait d'améliorer les marges brutes d'exploitation de son pôle de soins médicaux à 25% d'ici à 2009 contre 19% actuellement.

Cette fusion ne se fera pourtant pas sans sacrifices. Bayer a ainsi annoncé le 24 mars dernier la vente de deux activités de sa division chimie MaterialScience, dans le cadre de ce mariage. Bayer va ainsi se séparer de ses filiales HC Stark et Wolff Walsrode, dégageant respectivement un chiffre d'affaires annuel de 920 millions et de 330 millions d'euros. À ce stade, le groupe n'envisage pas d'autres cessions une fois le mariage avec Schering terminé. Surtout, il pourrait y avoir 6.000 suppressions d'emplois. Des coupes dans les effectifs représentant environ 10% de la masse salariale des deux groupes combinés. "Nous attendons un effet de synergie d'environ 700 millions d'euros annuels à partir de la troisième année après la fin de la transaction. Les coûts de restructuration à la suite de l'absorption de Schering se monteront à 1 milliard d'euros", avait précisé hier la direction de Bayer.

A la clôture, le titre grimpe de 0,48% à 33,57 euros.

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