Les investisseurs ont répondu présent à Voyageurs du Monde (VDM) malgré un contexte bousier hésitant. A l'issue de la période de souscription préalable à l'introduction sur le marché Alternext le 10 juillet, tous les titres ont été placés. Le placement global destiné aux investisseurs institutionnels a été sur-souscrit 3,6 fois, tandis que l'offre à prix ouvert a été demandée 2,2 fois par les particuliers.

Les actions de ce groupe, qui intègre à la fois le production de voyages et la distribution, ont donc été proposées à 20,30 euros, c'est-à-dire dans le haut de la fourchette de prix indicative qui était comprise entre 18,01 et 20,91 euros. Le groupe de tourisme procède à cette occasion à une augmentation de capital d'un montant de 9,8 millions d'euros. Les dirigeants actuels ne cèdent pas de titres et conserveront à l'issue de l'opération 58,5% (le flottant s'élèvera à 14,7%). La cotation du titre débutera lundi 10 juillet.

Dans un secteur du tourisme français morose, VDM a enregistré en 2005 un chiffre d'affaires en progression de 26,9% à 172,2 millions d'euros et un résultat net avant écart d'acquisition de 3,4 millions, en hausse de 26,7%. Pour l'année 2006, "l'activité se porte bien" et la société de Bourse Gilbert Dupont, partenaire de l'introduction, attend un chiffre d'affaires de 188 millions d'euros (+9%) et un résultat net de 3,4 millions d'euros (+10,3%). A terme de cinq ans, Alain Capestan, directeur général de VDM, espère que la marge nette passera de 2 à 3%.

La croissance s'appuie sur deux atouts. Le groupe VDM est positionné sur les deux segments les plus porteurs dans le marché du tourisme: le voyage sur mesure haut de gamme et le voyage d'aventure (au travers de ses marques Terres d'Aventure, Comptoir et depuis 2005 Nomade). Et il s'appuie sur les deux modes de distribution qui ont la faveur du public: la vente en direct via un réseau de 12 agences de voyages détenues en propre (l'objectif est d'ouvrir 20 agences supplémentaires dans les années à venir) et Internet. Ce canal de vente concentre 30% de ses ventes randonnées et 20% du sur-mesure. Le groupe a mis en place une base de données qui lui permet d'éditer des pages dédiées à la demande d'un client.

L'extension de son réseau de distribution en propre permet à ce groupe encore très parisien de partir à la conquête de la clientèle en province. Enfin, VDM commence à se sentir à l'étroit dans l'Hexagone et il étudie actuellement des implantations en Belgique et à Genève avant de pousser plus loin ses pions dans d'autres pays d'Europe, peut être par croissance externe.