CPE : le "non merci" des banques

Comme beaucoup de grandes entreprises, les banques françaises ne sont pas franchement enthousiastes vis à vis du CPE. Et cela alors même qu'elles embauchent massivement.

Le chômage des jeunes est une plaie, le constat est unanimement partagé. Mais au moment où se dessine une sortie de crise et l'abandon du Contrat Première Embauche, force est de constater que ses défenseurs se font rares. Sondages à l'appui, on constate même un surprenant manque d'enthousiasme chez les dirigeants d'entreprises pour ce nouveau contrat.

Le phénomène est tout particulièrement marqué chez les grandes entreprises. Et les banques ne font pas exception à cette règle. Pourtant, aujourd'hui en France, le secteur financier est un des plus importants recruteurs. Dans les années à venir, les besoins se chiffrent en dizaines de milliers de personnes. On pouvait donc imaginer qu'elles accueilleraient favorablement le CPE, gage de souplesse. Or, il n'en est rien.

En privé, les responsables de plusieurs établissements reconnaissent que ce fameux CPE n'est pas pour eux. Ce que les banques proposent toujours, ce sont de "bons vieux" CDI. Elles n'ont d'ailleurs guère le choix. Il leur faut en effet faire preuve de beaucoup de séduction pour attirer les meilleurs talents et les jeunes à haut potentiel. Tout d'abord parce qu'elles lorgnent toutes vers les mêmes profils, c'est à dire des jeunes diplômé(e)s en techniques commerciales. Ensuite parce que pour beaucoup de jeunes, la banque a encore une image "vieillotte", moins attirante que d'autres activités de service.

Evidemment, on trouvera toujours des volontaires pour grossir les rangs des prestigieuses activités de banque d'investissement. Mais ce n'est pas là que les débouchés sont les plus nombreux. Ce dont les banques ont besoin, ce sont de chargés de clientèle ou d'accueil. Des professions qui ont d'ailleurs une nette tendance à se féminiser...

Ensuite, les banques, comme beaucoup d'autres entreprises, investissent dans la formation de leurs nouvelles recrues. Une fois cet effort, accompli, elles ont donc tout intérêt à les conserver, les motiver et leur offrir des perspectives de carrière attractives. Sinon, le risque est élevé de voir ce jeune, désormais totalement opérationnel, filer vers la concurrence. Ce qui fait mauvais genre.

Surtout, au terme des trois premiers mois, il est rare que le recruteur ne se soit pas forgé une opinion sur les qualités et éventuelles faiblesses du nouveau venu. Ainsi, au terme d'une très classique période d'essai, il est possible de corriger le tir si besoin et de se séparer, sinon en bons termes, du moins sans trop d'arrière-pensées. Dès lors, à quoi bon se compliquer la vie avec un CPE?

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