C'est confirmé: le groupe sidérurgiste anglo-néerlandais Corus a annoncé ce vendredi matin que son conseil d'administration va recommander aux actionnaires d'accepter l'offre formulée sur le groupe par le sidérurgiste indien Tata Steel. D'un montant de 455 pence par action, cette offre valorise Corus 4,3 milliards de livres soit 6,4 milliards d'euros.
Avec cette opération, ce sera la deuxième fois en quelques mois qu'un groupe à capitaux indiens prend le contrôle d'un sidérurgiste occidental de premier plan. Au printemps dernier, le groupe Mittal, contrôlé par la famille du milliardaire d'origine indienne Lakshmi Mittal, s'est emparé de l'européen Arcelor au terme d'un combat homérique, donnant naissance au premier acteur mondial du secteur et de loin.
C'est donc aujourd'hui Tata Steel qui passe à l'action. Il s'agit de la filiale sidérurgique du groupe familial Tata, l'une des plus anciennes dynasties industrielles d'Inde, présente aussi bien dans l'automobile que dans le thé ou les services informatiques. Selon Tata Steel, l'acquisition de Corus présente "un intérêt stratégique irréfutable" et va créer le cinquième producteur d'acier mondial avec une production de 23,5 millions de tonnes en 2005.
Parmi les conditions de l'offre figurent le versement par le groupe indien d'une somme de 126 millions de livres dans le fonds de pension de Corus et une augmentation du pourcentage de contribution du groupe aux retraites du personnel. Tata Steel prévoit de conserver pour le moment la direction de Corus et ses différentes usines. Le groupe anglo-néerlandais s'est engagé à dédommager Tata dans l'hypothèse où il renoncerait à l'opération.
Une telle hypothèse n'a rien d'impossible tant Corus a suscité d'intérêt ces derniers temps. Le fait que le groupe soit à la recherche d'un partenaire était de notoriété publique. Du coup, nombre de grands groupes sidérurgiques ont manifesté leur intérêt, dont les russes Evraz, NLMK et Severstal (ce dernier ayant été candidat malheureux à la reprise d'Arcelor) et les brésiliens Gerdau et CNS. Dès lors, la possibilité d'une contre-offre sur Corus ne peut être écartée.
Le groupe anglo-néerlandais était confronté à un problème de coûts de production excessifs. Il voulait donc expressément s'allier à un producteur issu de pays en développement, afin, selon les propres termes du patron français du groupe, Philippe Varin, dans une interview à La Tribune en mars dernier, de pouvoir "accéder aux plates-formes de production à bas coût et aux marchés en forte croissance que constituent les pays émergents".
L'intérêt foisonnant suscité par Corus avait provoqué une envolée du titre, qui cotait ces derniers temps nettement au-dessus des 455 pence offerts par Tata Steeel. Dans ces conditions, l'action baisse aujourd'hui à l'annonce de l'acceptation de l'offre. En fin de séance, elle cède 1,37% à 471,94 pence à la Bourse de Londres.
Le britannique Corus accepte l'offre du sidérugiste indien Tata Steel
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