GNL : Shell s’accorde avec le Qatar pour investir dans le plus grand champ gazier au monde

La compagnie pétro-gazière britannique, qui avait obtenu 9,4% du projet North Field South du Qatar, a conclu deux accords de fourniture. Ils lui permettront d’importer 3,5 millions de tonnes de gaz naturel liquéfié par an depuis le Qatar, pendant 27 ans.
Le Qatar va fournir 3,5 millions de tonnes de gaz naturel liquéfié (GNL) par an à la compagnie britannique, pendant 27 ans.
Le Qatar va fournir 3,5 millions de tonnes de gaz naturel liquéfié (GNL) par an à la compagnie britannique, pendant 27 ans. (Crédits : CHRIS HELGREN)

C'est un gros contrat pour Shell. La compagnie pétro-gazière a annoncé, ce mercredi 18 octobre, avoir signé avec le Qatar deux accords de fourniture de gaz. Ce dernier ainsi va fournir 3,5 millions de tonnes de gaz naturel liquéfié (GNL) par an à la compagnie britannique, pendant 27 ans.

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« Nous sommes ravis de signer ces deux accords à long terme avec Shell, qui renforceront encore notre relation et notre partenariat stratégique au Qatar et dans le monde entier », a déclaré le ministre de l'énergie du Qatar, Saad Al-Kaabi, dans un communiqué.

« Ces accords réaffirment l'engagement du Qatar à contribuer à répondre à la demande de l'Europe et à renforcer sa sécurité énergétique », a-t-il ajouté.

Il s'agit de la deuxième étape du partenariat entre le Qatar et Shell. En octobre de l'année dernière, Shell a conclu un accord avec QatarEnergy pour une participation de 9,4% dans le projet North Field South du Qatar, la deuxième phase d'expansion du champ. En juillet, Shell a également pris une part de 6,25% dans la première phase de l'expansion, North Field East. Les livraisons de GNL qui se feront à Rotterdam devraient commencer en 2026.

Le plus grand champ gazier du monde

Et Shell n'est pas le premier groupe gazier à lorgner sur ce gigantesque champ. L'accord conclu avec Shell est équivalent dans sa durée à celui établi avec TotalEnergies, annoncé au début du mois. La China National Petroleum Corporation a aussi signé un accord pour une durée identique en juin dernier et par la société chinoise Sinopec en 2022. Quant aux géants américains ConocoPhillips et ExxonMobil, eux aussi, sont parvenus à des accords de partenariat pour le développement de North Field.

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Dans le cadre de l'expansion du champ North Field du Qatar, le plus grand champ de gaz naturel au monde, qui s'étend sous le Golfe jusqu'aux eaux territoriales iraniennes, le Qatar devrait augmenter sa production de GNL de 60% ou plus, pour atteindre 126 millions de tonnes par an d'ici à 2027. Le pays est l'un des principaux producteurs mondiaux de GNL, aux côtés des États-Unis, de l'Australie et de la Russie. Qatar Energy estime que le champ North Field contient environ 10% des réserves de gaz naturel connues dans le monde.

Craintes de tensions sur le marché du gaz cet hiver.

Le principal marché à l'export pour le gaz qatari se trouve traditionnellement en Asie, avec des pays comme la Chine, le Japon et la Corée du Sud. Mais à la suite de l'invasion de l'Ukraine par la Russie l'année dernière, les pays européens cherchent à diversifier leurs approvisionnements.

La crainte d'une pénurie menace toujours sur le Vieux Continent. « Malgré le rééquilibrage progressif des marchés du gaz, les risques et les incertitudes pèsent sur les perspectives pour l'hiver 2023-24 », a souligné l'AIE dans un rapport publié le 10 octobre dernier. « Le risque de volatilité des prix, notamment en cas d'hiver froid, est donc préoccupant », avait-elle ajouté.

Les stockages de gaz de l'Union européenne ont beau être quasi-remplis à 96% à l'entrée dans la saison de chauffage, l'AIE se montre prudente sur la sécurité d'approvisionnement, qui a causé une flambée des prix au-dessus des 300 euros le mégawattheure et fait craindre une pénurie en 2022 après l'invasion de l'Ukraine.

Le salut de l'Europe devrait passer par de nouvelles infrastructures dont la mise en service de nouvelles capacités de GNL attendues en 2025-2026. Cette stratégie « devrait atténuer certaines des inquiétudes liées (...) à la sécurité d'approvisionnement que connaissent les marchés depuis que la Russie a commencé à retenir ses approvisionnements », a indiqué Keisuke Sadamori, directeur des marchés énergétiques et de la sécurité à l'AIE, cité dans le communiqué.

La France n'a d'ailleurs pas attendu cette date pour renforcer ses capacités de regazéification. L'été dernier, l'Hexagone a annoncé se doter d'un cinquième terminal d'importation de gaz naturel liquéfié au Havre, géré par TotalEnergies. Concrètement, l'infrastructure reposera sur deux navires FSRU (unité flottante de regazéification) de TotalEnergies « qui (permettront) d'injecter jusqu'à 5 milliards de m3 de gaz naturel (environ 60 % du gaz russe importé par la France en 2021) par an dans le réseau national ».

(Avec AFP)

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Commentaire 1
à écrit le 18/10/2023 à 13:11
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🤣La "planification écologique"🤣

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