Les ONG jugent insuffisant l'effort pour le développement

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(Crédits : Christian Hartmann)

PARIS (Reuters) - Des organisations non gouvernementales ont déploré mardi le refus de la majorité d'allouer des fonds supplémentaires à l'aide publique au développement (APD), tel que décidé dans le cadre de l'examen du projet de loi de finances 2019.

Le PLF 2019 redirige la part de 270 millions d'euros affectée à l'Agence française de développement (AFD) vers le budget général de l'Etat pour financer l'aide publique au développement (APD).

Emmanuel Macron s'est engagé à porter ces crédits alloués à l'ADP à hauteur de 0,55% du revenu national brut.

"La France est l'un des pays européens où cette aide est la plus faible, puisqu'elle n'y consacre que 0,32% ou 0,33 % du RNB, contre 0,7 ou 0,8 % au Royaume-Uni et en Allemagne", a fait valoir dans l'hémicycle le député Bertrand Pancher (Libertés et Territoires).

Dans la nuit de lundi à mardi, ce député a défendu en vain un amendement visant à affecter 100% de la taxe sur les transactions financières (TTF) à l'aide publique au développement, au lieu des 50% prévus par le texte.

"Nous avons connu des gouvernements qui augmentaient le niveau d'affectation de la taxe sur les transactions financières et qui, dans le même temps, baissaient le niveau des crédits budgétaires", lui a répondu Joël Giraud, rapporteur général (LaRem) de la commission des Finances. "J'ai donc vérifié que les 270 millions d'euros réintégrés au sein du budget général finançaient toujours l'aide publique au développement. La réponse est 'oui' et je vous le garantis."

L'ONG One en France a regretté sur Twitter "une occasion manquée de dégager plus de moyens pour la lutte contre l'extrême pauvreté".

Coordination Sud, qui rassemble 169 ONG de solidarité internationale, est allée dans le même sens.

"Les parlementaires ont raté une occasion historique de mettre en cohérence la politique française de développement en la dotant de moyens supplémentaires, via la taxe sur les transactions financières. Un levier important pour générer des ressources nouvelles pour la solidarité internationale. Cette baisse est inacceptable et incompréhensible", a dénoncé le président de l'organisation, Philippe Jahshan.

Selon Joël Giraud, les crédits de paiement pour la mission "Aide publique au développement" s'élèvent à 3,1 milliards d'euros pour 2019 contre 2,7 milliards d'euros en 2018, les autorisations d'engagement progressant pour leur part de 1,6 milliard d'euros.

(Elizabeth Pineau, édité par Yann Le Guernigou)