L'enquête sur l'assassinat de militantes kurdes relancée

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L'enquete sur l'assassinat de militantes kurdes relancee[reuters.com]
(Crédits : Eric Gaillard)

PARIS (Reuters) - Les investigations sur l'assassinat de trois militantes kurdes proches du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), en 2013 à Paris, sont relancées, avec l'ouverture mardi d'une nouvelle information judiciaire par le parquet de Paris.

L'enquête a été confiée à un juge antiterroriste, a-t-on précisé jeudi à Reuters de source judiciaire. Elle fait suite à une plainte contre X avec constitution de parties civiles pour complicité d'assassinats en relation avec une entreprise terroriste et association de malfaiteurs terroriste criminelle, déposée par les familles des victimes.

Les investigations visent à identifier d'éventuels complices, co-auteurs et commanditaires, et les yeux se tournent notamment vers la Turquie et ses services secrets, a expliqué jeudi l'avocat des familles des victimes, Me Antoine Comte.

"Pour les familles des victimes, c'est enfin l'espoir qu'on arrive à décrire et à dénoncer clairement la manière dont ces assassinats ont été organisés et par qui", a-t-il dit à Reuters.

"Le parquet admet qu'il faut rechercher les commanditaires, les désigner, et qu'il n'y a plus d'immunité en matière d'assassinat politique", a-t-il ajouté. "Il y a énormément d'éléments dans le dossier qui montrent que les services secrets turcs étaient directement impliqués", souligne Me Antoine Comte.

L'Organisation nationale du renseignement turc (MIT) a formellement démenti toute implication en 2004.

L'assassin présumé de Fidan Dogan, Leyla Soylemez et Sakine Cansiz, un turc du nom d'Ömer Güney, avait été identifié très rapidement. Mais il est décédé d'une tumeur au cerveau en décembre 2017 avant d'être jugé par une cour d'assises.

Les parties civiles avaient alors demandé la poursuite des investigations, d'abord en déposant une plainte simple, classée sans suite par le parquet, puis une plainte avec constitution de parties civiles, le 12 mars 2018, ce qui entraîne automatiquement la désignation d'un juge d'instruction.

(Emmanuel Jarry, édité par Yves Clarisse)