Crédit à la consommation : les prêts personnels poursuivent leur chute libre

Les prêts personnels ont encore fortement baissé au troisième trimestre, de -25,5% sur un an. Leur montant a atteint 2,59 milliards d'euros entre juillet et septembre, contre 3,49 milliards sur la même période en 2022. Ces crédits à la consommation non affectés à un bien en particulier souffrent toujours de la frilosité des établissements de crédit, pour qui ces produits sont moins rentables comparé à d'autres.
La baisse des crédits à la consommation s’explique par le resserrement de la politique monétaire des banques centrales, notamment de la Banque centrale européenne (BCE) pour contrer l’inflation.
La baisse des crédits à la consommation s’explique par le resserrement de la politique monétaire des banques centrales, notamment de la Banque centrale européenne (BCE) pour contrer l’inflation. (Crédits : DR)

Les trimestres se suivent et se ressemblent pour les prêts personnels. Ces derniers ont encore fortement baissé entre juillet et septembre, de -25,5% sur un an après -27,8% le trimestre précédent, indique l'Association française des sociétés financières (ASF) dans son rapport mensuel, arrêté à fin septembre et publié ce mercredi 15 novembre. Le montant de ces crédits à la consommation non affectés à un bien en particulier a atteint 2,59 milliards d'euros entre juillet et septembre, contre 3,49 milliards d'euros à la même période l'année passée.

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Sur les neuf premiers mois de l'année, la chute de l'activité a atteint -26,3% par rapport à la même période de 2022, selon l'organisme qui rassemble quelque 260 entreprises du crédit à la consommation, du crédit-bail mobilier et immobilier, de l'affacturage et d'autres services associés, comme le cautionnement.

Cette baisse s'explique par le resserrement de la politique monétaire des banques centrales, notamment de la Banque centrale européenne (BCE). Pour contrer l'inflation, l'institution a commencé à relever ses taux directeurs en juillet 2022 dans l'optique de faire ralentir la consommation et l'investissement. Cela renchérit le coût de l'argent pour les banques et ces dernières le répercutent à leurs clients pour conserver leurs marges. Résultat, les prêts personnels se révèlent bien moins rentables pour les établissements bancaires et de crédit, devenus par conséquent plus sélectifs.

Un marché qui « s'installe dans la crise »

La baisse ne concerne pas seulement les prêts personnels. Plus généralement, « le marché français du crédit à la consommation s'installe dans la crise », déplore ainsi l'ASF. L'activité des établissements spécialisés accuse en moyenne un retard de -6,7% au troisième trimestre.

Les financements d'automobiles neuves sont par ailleurs en hausse de +2,4% au troisième trimestre et de +7,7% sur neuf mois. Cette croissance est essentiellement portée par les opérations de location avec option d'achat (LOA), tandis que les prêts affectés aux automobiles neuves sont en net recul depuis la rentrée. Tous crédits à la consommation confondus, la production est en baisse au troisième trimestre (-6,7%), le recul atteignant -4,1% sur les neuf premiers mois de 2023 pour un total de 35,15 milliards d'euros de nouveaux crédits.

Les crédits à la consommation ne sont d'ailleurs pas les seuls touchés. Les crédits immobiliers aussi sont à la peine. Leur production est passée en août sous la barre des 10 milliards d'euros mensuels (9,9 milliards plus précisément) pour la première fois depuis mars 2016, selon la Banque de France.

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La situation des ménages se dégrade aussi

Fin octobre, l'ASF s'affichait inquiète aussi au sujet de la situation des ménages, qu'elle estime se dégrader. La « qualité de la demande » de crédits de trésorerie, utiles au financement des projets des ménages, « s'effrite » selon elle, avec par exemple des dossiers plus risqués. Elle constatait également que les « premiers impayés » augmentent, de même que le nombre de clients inscrits au fichier national des incidents de remboursement des crédits aux particuliers (FICP), soit « après trois échéances impayées ».

Pour la période de janvier à fin septembre, le nombre de dossiers de surendettement est en hausse de 6% par rapport à un an plus tôt, annonçait la Banque de France mi-octobre. Une hausse qualifiée néanmoins de « modérée ». « On reste inférieurs de près de 21% aux chiffres de 2019 », indiquait le directeur des particuliers de l'institution Mark Béguery. En moyenne, l'endettement des personnes qui font appel à la Banque de France est de 25.000 euros.

(Avec AFP)

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Commentaires 2
à écrit le 15/11/2023 à 21:34
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Non, sans blague!

à écrit le 15/11/2023 à 18:27
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Une bonne nouvelle puis les gens devraient aller se renseigner sur le darknet, je pense que la mafia propose des taux plus avantageux..

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