La Caisse des dépôts (CDC) stabilise son résultat net malgré des vents contraires

La bonne tenue des marchés a permis à l’institution de dégager un résultat net agrégé de 3,9 milliards d’euros, en léger recul, malgré un impact négatif de 670 millions sur l’immobilier commercial et les mauvaises performances du groupe La Poste.
Le résultat net agrégé du groupe est pourtant en léger recul à 3,9 milliards d'euros, contre 4,1 milliards en 2022.
Le résultat net agrégé du groupe est pourtant en léger recul à 3,9 milliards d'euros, contre 4,1 milliards en 2022. (Crédits : REUTERS/Stephane Mahe)

Le directeur général de la Caisse des dépôts et consignations (CDC), Eric Lombard, renouvelé dans ses fonctions en janvier 2023 pour un second mandat de cinq ans, qualifie les résultats financiers de l'institution de « robustes ». Le résultat net agrégé du groupe est pourtant en léger recul à 3,9 milliards d'euros, contre 4,1 milliards en 2022. Ce qui devrait permettre au budget de l'État de récupérer 2,5 milliards d'euros, dont 1,5 milliard au titre du prélèvement sur le résultat net.

Pour rappel, l'institution a trois missions qui tournent autour de la cohésion des territoires, « l'ADN du groupe », selon son directeur général, la transformation écologique et la souveraineté et le développement économique. C'est aussi, et surtout, la tirelire des Français, avec 1.000 milliards d'épargne gérés au travers de l'assurance-vie (CNP) et des livrets réglementés.

 Deux difficultés en 2023

Le groupe a encaissé deux forts vents contraires en 2023. Tout d'abord, le groupe, très exposé à l'immobilier de bureau, via notamment sa filiale Icade, a subi le contre coup de la crise qui frappe le secteur. L'ardoise s'élève à 670 millions d'euros sur 2023.

Ensuite, le groupe La Poste, soumis à une dérive des coûts, due à l'inflation et à une compression de ses revenus, a également pesé négativement à hauteur de 380 millions d'euros. Soit, au total, plus d'un milliard d'euros d'impact négatif sur le résultat... qui a été cependant plus qu'intégralement compensé par l'impact positif de la hausse de la valeur des actifs (actions et obligations) et des plus-values dues à la rotation du portefeuille. Au final, l'institution dégage une rentabilité des fonds propres de 6 %, un mix entre une rentabilité de 4 % des activités d'intérêt général et une rentabilité de 8 % pour les activités concurrentielles.

170 milliards disponibles

A noter la stabilité du résultat net à 900 millions d'euros du Fonds d'Epargne, qui gère au passif l'épargne réglementée qui est centralisée (370 milliards d'euros) et accorde, à l'actif, les crédits, pour l'essentiel au secteur du logement social , soit un encours de 200 milliards d'euros.C'est donc environ 170 milliards d'euros qui ne sont pas encore utilisés, et qui sont placés en actions ou en obligations en attendant leur emploi.

Ce résultat net a été obtenu malgré la hausse des taux des livrets -dont les intérêts doivent être payés pour un peu plus de la moitié par la CDC- qui a représenté un coût supplémentaire de 6 milliards d'euros. Mais ce coût a pu être absorbé par l'indexation des prêts à l'inflation et par l'évolution positive des marchés.

La CDC a cependant réussi à financer 77.000 logements sociaux en 2023, malgré la flambée des coûts de construction, contre 84.000 en 2022. « Le gel du taux du Livret A a permis de relancer la demande de prêts des bailleurs sociaux », note le directeur général, qui constate une forte activité en ce début d'année (+50% sur le logement social au 20 mars).

Ces fonds d'épargne, avec ses quelque 200 milliards d'euros de disponibilités, attirent bien sûr bien des convoitises. Financer l'industrie de l'armement ? Deux propositions de loi le suggèrent mais ne concernent que la partie non centralisée à la CDC de l'épargne réglementée, c'est-dire qui reste au bilan des banques.

Eric Lombard avait évoqué en janvier dernier la possibilité de mobiliser une partie de ces fonds pour financer le parc nucléaire, sous la forme de prêts à très long terme de 50 voire 80 ans (ce que le Fonds d'Epargne peut faire).

Une piste qui n'avait pas, à l'époque, soulevé d'oppositions au sein du Parlement. « Les réflexions ne sont pas très avancées aujourd'hui », reconnaît toutefois Eric Lombard. Ce qui n'est pas étonnant alors que le projet de construction de six EPR par EDF, pour un coût total estimé à 120 milliards d'euros, est encore dans les limbes.

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