Crédit Agricole veut gagner du terrain en Italie

La Banque verte négocie le rachat de trois caisses d'épargne en Toscane et Emilie-Romagne, une transaction qui augmenterait de 20% le nombre de ses clients dans ce pays, qui représente déjà 18% de son activité. Cette acquisition, qui avoisinerait les 130 millions d’euros, interviendrait après nettoyage du bilan des caisses, plombées par les créances douteuses.
Delphine Cuny
Cariparma, la filiale italienne du Crédit Agricole qui est entré en discussions préliminaires avec trois caisses d'épargne italiennes, est le sponsor officiel de l'équipe de rugby d'Italie.

L'opération séduction menée en mars auprès des médias italiens avait bien un but précis : le Crédit Agricole a l'intention d'étendre son terrain de jeu en Italie en prenant le contrôle de trois caisses d'épargne locales. Le groupe bancaire français, qui réalise déjà 18% de son produit net bancaire en Italie, a annoncé lundi soir être entré « en discussions préliminaires », par l'intermédiaire de sa filiale locale Cariparma, avec la Banque d'Italie et le Fonds interbancaire de garantie des dépôts (FITD), en vue de « l'acquisition potentielle » des Caisses d'épargne de Cesena et de Rimini, en Emilie-Romagne, et de San Miniato, près de Pise, en Toscane.

« L'intégration des trois Caisses d'Epargne au sein de Crédit Agricole Cariparma SpA renforcerait à hauteur de 20% environ sa base de clientèle et contribuerait à son développement dans des régions attractives d'Italie, sans modifier son positionnement géographique compte tenu de leur présence sur des territoires voisins des siens », indique le Crédit Agricole dans un communiqué.

Titrisation de créances douteuses

La banque de détail Cariparma, rachetée en 2007, compte actuellement 1,7 million de clients et 900 agences, principalement dans les régions prospères du nord et du centre de l'Italie. L'opération se ferait dans un « cadre stratégique discipliné » insiste le groupe français :

« La totalité des créances douteuses (« sofferenze ») des trois cibles serait déconsolidée préalablement. »

Car les trois caisses souffrent du même mal que les 300 banques italiennes, fragilisées par des milliards de « prêts non performants ». Ces créances douteuses représenteraient 593% des fonds propres tangibles de la Caisse de Cesena, 240% chez la caisse de San Miniato et 232% chez celle de Rimini, selon les chiffres rassemblés par Il Sole. Selon la presse italienne, le Crédit Agricole proposerait environ 130 millions d'euros pour le rachat de la Caricesena et rachèterait pour un euro symbolique les deux autres caisses. Le plan de sauvetage prévoirait que le Fonds interbancaire de garantie des dépôts procède au préalable à une recapitalisation des caisses de Rimini et de San Miniato (à hauteur de 550 millions d'euros) et à une titrisation de leurs créances douteuses. Le Crédit Agricole souligne que les trois caisses « sont nettement excédentaire en dépôts clientèle ».

Le groupe bancaire français aurait un mois pour déposer une offre ferme, si l'examen des comptes (les "due diligences") se conclut de façon positive. L'impact sur les ratios de solvabilité serait légèrement négatif, « inférieur à 10 points de base ».

L'action Crédit Agricole, qui a gagné près de 11% lundi dans des marchés euphoriques après le résultat du premier tour de l'élection présidentielle, est quasi stable ce mardi.

Delphine Cuny

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Commentaire 1
à écrit le 26/04/2017 à 23:04
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y a des opportunités à saisir sur les banques italiennes... après, il faut sélectionner et ne pas faire les mêmes erreurs qu'en Grèce !!!

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