S'il y a bien un sujet sur lequel les assureurs veulent se faire entendre pendant la campagne électorale, c'est celui de l'épargne longue. "Aucun programme économique ne peut réussir s'il ne prend pas en compte l'épargne longue", a d'ailleurs affirmé Bernard Spitz, président de la Fédération française des sociétés d'assurance (FFSA) lors d'une rencontre avec l'association nationale des journalistes de l'assurance (Anja) le 2 avril.

"On a besoin des capitaux qui viennent acheter des actions et des obligations.(...) On a besoin d'épargne pour augmenter la capacité d'investissement. Or l'assurance finance à 55% les entreprises et à 16% la dette française" a-t-il rappelé. "L'intérêt général et l'intérêt pour l'économie française est de prendre ça en compte".

L'épargne longue repose sur la confiance

Pour le président de la FFSA, "en matière d'épargne longue, le plus important est d'inspirer la confiance". Ce qui suppose que "les régles du jeu fiscales ne soient pas changées tous les ans.(...) Nous demandons de la cohérence". Et d'ajouter que cette exigence "dépasse les frontières partisanes". De ce point de vue il a estimé que "attaquer l'assurance vie revient à scier la branche sur laquelle nous sommes assis".

Le Manifeste en faveur de l'épargne longue qui sera présenté jeudi 4 avril à Paris, par la FFSA et la fédération italienne de l'assurance (ANIA), aura vocation à rappeler ces grands principes. L'objectif de cette présentation binationale est aussi de montrer que le débat dépasse les frontières.

Pour ce qui concerne le marché français, " la seule chose que j'aie à demander sur le plan réglementaire, c'est que surtout il ne se passe rien" en matière d'assurance vie, a souhaité Bernard Spitz illustrant son propos en rappelant les difficultés engendrés par la modification récente des prélèvements sociaux sur les contrats d'assurance vie. "Dans le monde réel, cela fait des millions de contrats pour lesquels il faut procéder à des modifications informatiques. Cela ne se fait pas en 24h", s'est-il exclamé. Le président de la FFSA a d'ailleurs précisé qu'un rescrit fiscal précisant les modalités d'application des prélèvements sociaux est attendu avant la fin de la semaine.

En ce qui concerne le doublement du plafond du livret A qui figure dans les propositions du candidat à l'élection présidentielle, François Hollande, il a jugé que " ce n'est pas une bonne idée. Car ce qui fait obstacle à la construction du logement, c'est le problème du foncier" et non celui du financement.

Le label d'assurance "dépendance" verra le jour en 2012

Sur le sujet de l'assurance dépendance qui avait été en bonne place lors de la campagne présidentielle précédente, "nous avançons sur une forme de labellisation" par la profession, a indiqué Bernard Spitz déplorant que la réforme annoncée à plusieurs reprises par le gouvernement n'ait pas abouti. Même s'il a précisé que la labellisation "est un processus lent et rigoureux", il estime que "cela se fera au cours de l'année 2012". La priorité est que " ce soit pertinent  et cohérent par rapport à l'offre des professionnels".