La concentration dans le monde des sociétés de gestion bat son plein. L?industrie vit, en effet, des heures difficiles, la crise financière ayant largement contribué à éloigner les épargnants de la gestion collective, sans parler de la désaffection des investisseurs institutionnels contraints à réduire la voilure en raison des futurs impératifs de Bâle III et Solvency II.

S'adapter à la crise

Dans ce contexte, la profession est bel et bien obligée de s?adapter. Et pour survivre, nombre de petites boutiques se voient aujourd?hui contraintes de réfléchir à d?éventuels rapprochements. D?autres maisons, même de plus grande taille, revoient aujourd?hui leur stratégie, notamment sur le sol Français. C?est le cas de Robeco qui, après avoir vendu récemment sa banque à Oddo, vient de réorganiser toute son offre de gestion collective. Le groupe pourtant présent en France depuis 129 ans, a décidé de sortir du territoire national. Certains fonds ont ainsi été rapatriés aux Pays-Bas et en Suisse.
Par ailleurs, Robeco vient de céder à Finance S.A quatre de ses fonds d?un encours global de 70 millions d?euros. Il s?agit de deux fonds d'actions éligibles au PEA et deux fonds diversifiés « quantitatifs ».

Un reformatage de l'offre

Grâce à cette opération, qui vient d?être validée par l?AMF, Finance S.A réussit à doubler ses encours globaux et à reformater son offre pour l?adapter à la demande des investisseurs institutionnels et des CGP (conseillers en gestion de patrimoine). Avec notamment la transformation d?un produit discrétionnaire en fonds quantitatif et systématique, fondé sur la théorie des statistiques fractales.
Surtout, la direction de Finance S.A a bien l?intention de poursuivre sur sa lancée et de saisir d?autres opportunités si l?occasion se présente. « Nous comptons bien participer activement à la concentration du secteur à la lumière de notre expérience en la matière », précise François Delgorgue, directeur général de la société de gestion. Les prochains mois devraient être encore riches en annonces de ce genre. Le paysage des sociétés de gestion n?est pas prêt de se figer.