Airbus renonce à l'E-Fan, son projet d'avion école tout électrique

Airbus Group a décidé d'abandonner son projet d'avion école tout électrique pour élaborer un projet plus ambitieux d'avion hybride.

En septembre 2013, l'E-Fan faisait partie des 34 plans industriels présenté à François Hollande par Arnaud Montebourg, alors ministre du Redressement productif, pour partir à la reconquête industrielle de la France. Ce projet d'avion école biplace à propulsion électrique d'Airbus Group, alimenté par des batteries au lithium-ion devait être mis en service en 2017. Adapté aux missions courtes, de 30 minutes à une heure, comme la formation des pilotes, ce biplace de 9,50 m d'envergure qui avait même traversé la Manche lors d'un vol en 2015, ne verra pas le jour. Moins de quatre ans plus tard, ce projet d'avion tout-électrique est abandonné pour être remplacé par un projet hybride, ont annoncé à l'AFP, des syndicats.

Projet plus ambitieux

Réuni le 10 mars, le Conseil technique exécutif a décidé de "recentrer les efforts" déployés en faveur de l'E-Fan, un avion-école tout-électrique biplace, "vers l'élaboration d'un projet plus ambitieux", baptisé "E-Fan X" et qui vise le développement d'un prototype "hybride-électrique", selon un mémorandum de la direction que l'AFP a pu consulter.
Cette nouvelle stratégie fait partie de la volonté d'"accélérer les recherches sur les vols électriques et hybrides", souligne le mémorandum d'Airbus. Selon la CGT, il s'agit d'un "arrêt" pur et simple d'un "programme innovant et futuriste", estime le syndicat dans un communiqué intitulé "Une hérésie historique".

"Le rêve se transforme en une formidable frustration et colère de tous ceux qui se sont investis dans ce magnifique défi technologique", selon le syndicat, minoritaire au sein du groupe Airbus.

"Cela mérite clarification, voir ce que ça engage, les conséquences que ça peut avoir sur les décisions prises sur des sites", déclare à l'AFP Françoise Vallin, coordinatrice pour la CFE-CGC, deuxième syndicat au sein du groupe.

Les chercheurs impliqués dans l'E-Fan et actuellement basés dans la région parisienne, sont déjà visés par un plan de suppression de 1.164 postes en Europe, qui comprend en particulier la fermeture du site de recherche et développement basé à Suresnes (Hauts-de-Seine).

Pas d'usine d'assemblage à Pau

La construction d'une usine d'assemblage de l'E-Fan à Pau avait été promise en avril 2015. Jean-Paul Brin, adjoint au maire de Pau et président du syndicat mixte de l'aéroport de Pau qui était censé accueillir l'usine, a indiqué à l'AFP que le projet était au point mort.

"Le projet est toujours repoussé. Je n'ai pas de réponse claire, j'attends des informations", a-t-il déclaré.

Le Comité européen d'entreprise a adressé un courrier au patron du groupe, Tom Enders, que l'AFP a pu consulter, demandant un rendez-vous afin que soit présentés aux personnels la nouvelle stratégie et ses "implications".

Aucune réponse n'a pour l'instant été apportée, a indiqué Jean-Marc Escourrou, coordinateur du Comité européen d'entreprise.

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Commentaires 2
à écrit le 01/04/2017 à 17:32
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L'hybride est probablement une meilleure option à ce stade que le pure électrique sauf pour le petit avion d'une ou deux places . Pour autant la question de fond n'est pas là mais sur le plan industriel et engineering et là le silence médiatique est...

à écrit le 29/03/2017 à 17:19
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Airbus a abandonné le projet d'un avion tout électrique pour passagers. Peut-être l'Etat sera prêt à subventionner celui d'un avion école, pour utiliser le développement passé sur ce type d'appareil.

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