Armées : un budget 2024 en croissance nominale

Le budget des armées atteindra 47,2 milliards d'euros (hors pensions) fin 2024 si il est exécuté à l'euro près. Soit une hausse de 3,3 milliards d'euros par rapport à celui de 2023 (+ 7,5%).
Michel Cabirol
Budget en hausse de 7,5% en 2024 pour le ministre des Armées Sébastien Lecornu
Budget en hausse de 7,5% en 2024 pour le ministre des Armées Sébastien Lecornu (Crédits : Michele Tantussi)

Nominal ! Pas de mauvaise surprise dans le projet de budget 2024 du ministère des Armées qui respecte à la lettre la première annuité de la nouvelle loi de programmation militaire (LPM) couvrant la période 2024-2025 et votée par le Parlement en juillet dernier. Le budget des armées atteindra fin 2024 le montant de 47,2 milliards d'euros (hors pensions), dont une provision de 800 millions d'euros destinée à financer les surcoûts des opérations extérieures, si bien sûr il est exécuté à l'euro près à l'image des budgets votés et exécutés de l'actuelle LPM (2019-2022). Soit une augmentation des crédits budgétaires pour les armées de 3,3 milliards d'euros par rapport à 2023 (+ 7,5%). Le budget de la mission Défense va également augmenter de 3,3 milliards d'euros en 2025, puis de 3,2 milliards en 2026 et 2027 et, enfin, de 3,5 milliards par an entre 2028 et 2030.

« Au total, le budget de nos armées aura augmenté de 46 % entre 2017 et 2024 », note le ministre des Armées Sébastien Lecornu dans le dossier de presse du ministère. Depuis 2017, les armées ont bénéficié d'une hausse cumulée de ses crédits de 52,5 milliards d'euros. Ce budget oriente l'effort de la France dans des domaines capacitaires dans certains domaines majeurs comme les munitions, l'innovation, l'espace, le cyber, les drones et la défense surface-air, mais également dans des domaines particuliers, comme l'outre-mer et les forces spéciales. Pour autant, la croissance inédite des crédits budgétaires en faveur des armées ne permettra pas d'atteindre encore les fameux 2% du PIB en termes de dépense de défense exigés par l'OTAN. En 2024, il atteindra 1,94%.

Équipements : plus de 28 milliards d'euros investis

« Ce budget record pour nos armées doit nous placer dans l'exigence permanente d'investir pour être prêts face aux menaces de demain », explique le ministre. Ainsi, la France va notamment investir 28,3 milliards d'euros dans l'équipement de ses armées (acquisitions, innovation, entretien et infrastructures...), dont 9,1 milliards d'euros dans les grands programmes (+ 590 millions par rapport à 2023, + 5%), 1,5 milliard dans les munitions (obus, missiles et torpilles) et 5,7 milliards d'euros dans le maintien en condition opérationnelle (+ 745 millions d'euros, + 15%). Il est à noter que le ministère n'a pas souhaité dévoiler le budget destiné à la dissuasion, qui augmente de 750 millions d'euros et qui représente 14% du budget des armées (6,6 milliards d'euros).

En 2024, les industriels vont notamment livrer aux armées 13 Rafale, un sous-marins nucléaire d'attaque (SNA), une frégate FDI, deux A400M, 5 Tigre au standard HAD, 3 NN90, 138 véhicules blindés Griffon, 33 véhicules Jaguar... Outre les grands programmes, ils vont également livrer des capacités dédiées aux théâtres d'opérations qui montent en puissance comme le spatial (600 millions d'euros), avec la livraison d'un satellite d'observation CSO, le renseignement (500 millions), les drones et robots (400 millions) la cyber (300 millions), ou encore la défense sol air (250 millions). Par ailleurs, le ministère poursuit le renforcement de ses capacités dans les territoires outre-mers en investissant 1,5 milliard d'euros en 2024. L'an prochain, les armées recevront deux patrouilleurs outre-mer et dépenseront près de 70 millions d'euros dans des infrastructures.

Par ailleurs, le ministère va commander en 2024 pour 13,6 milliards d'euros de systèmes d'armes. La Direction générale de l'armement va notamment signer des contrats pour l'acquisition de 45 blindés Jaguar, 100 chars Leclerc rénovés, 253 blindés Griffon, des bâtiments de guerre des mines, des missiles mer-mer (Exocet), des missiles air-air Meteor et Mica NG, huit lanceurs SAMP/T de nouvelle génération ou encore un Falcon de guerre électronique Archange.

Plus de 28.000 recrutements en 2024

En 2024, le ministère des Armées va devoir engager 28.300 nouveaux militaires dans une période de très fortes tensions dans le recrutement. En principe, cette campagne de recrutement va entraîner une augmentation nette des effectifs de 456 personnes (contre 1.547 en 2023) notamment dans des domaines prioritaires (renseignement, cyber, unités opérationnelles et soutien aux exportations). Pour le ministère, dont le plafond d'emploi s'élève à 271.852 ETP (Équivalent temps plein) en 2024, le recrutement est aujourd'hui un enjeu majeur de pouvoir attirer mais aussi fidéliser les militaires du rang comme les sous-officiers.

C'est d'ailleurs pour cette raison que le ministère a décidé une revalorisation salariale de 184 millions d'euros, qui se cumule avec la nouvelle politique de rémunération des militaires (NPRM) approuvée en interministériel (351 millions d'euros) et les mesures de revalorisation (+ 297 millions) avec le rendez-vous salarial de juin 2023. Enfin, le ministère des Armées poursuit le second plan famille en investissant 70 millions d'euros en 2024 dans l'amélioration des conditions de vie des militaires. Au total, la masse salariale des militaires et des civils au sein du ministère des Armées pèse 13,5 milliards d'euros.

Michel Cabirol

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Commentaires 5
à écrit le 29/09/2023 à 13:00
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Bonjour, avec le dznger grandissant a l'est ... N'est ils pas souhaitable de réactivité la conscription... un service militaiire obligatoire de trois mois pout tous , les jeunes hommes comme les jeune femmes.... la bases de la nation en armes.

à écrit le 28/09/2023 à 11:05
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Aux armes, citoyens!

à écrit le 28/09/2023 à 9:53
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Largement insuffisant! Dans les faits, ça enlève deux cotes au patient pour lui en regreffer une ensuite, et ça vient se targuer qu'il a pris du poids🙈.

à écrit le 28/09/2023 à 7:30
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Bonjour, le principal problème reste le recrutement, la fidèlisation et surtout l'efficacité de cette ensemble....

à écrit le 27/09/2023 à 20:41
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Le budget de la défense est de moins en moins clair. Mais ce n’est pas très grave, le nécessaire est fait.

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