Le CNES va-t-il supprimer sa direction des lanceurs ?

Selon des sources concordantes, le PDG du CNES Philippe Baptiste s'apprête, dans le cadre d'une réorganisation majeure du Centre national d'études spatiales, à supprimer la direction des lanceurs.
Michel Cabirol
(Crédits : Regis Duvignau)

C'est une véritable bombe au sein du CNES. Son PDG Philippe Baptiste s'apprête, dans le cadre de la réorganisation majeure du Centre national d'études spatiales qu'il veut mettre en place, à supprimer la direction des lanceurs (environ 280 personnes sur les 2.400 du CNES) en tant que telle au moment où la filière lanceur tricolore est en pleine tourmente, selon des sources concordantes. Une décision surprenante alors que la France a toujours été en pointe en Europe dans cette filière avec le développement de la famille de lanceurs Ariane et surtout alors que les enjeux sont multiples à l'heure actuelle (réutilisation, Ariane 6 et son successeur, mini-lanceurs...). Il doit en revanche créer deux nouvelles grandes directions : une direction de la stratégie qui serait confiée à Jean-Marc Astorg, l'actuel patron de la division lanceur, avec comme François Alter, actuel conseiller de Philippe Baptiste, et une direction des opérations.

Une révolution que veut absolument lancer le patron du CNES, qui doit se réorienter de façon profonde vers le numérique et la digitalisation. Tout comme Philippe Baptiste veut changer la façon de travailler du CNES en privilégiant une politique de démonstration en orbite plus régulière. Toute cette réorganisation est source d'interrogations au sein des équipes d'ingénieurs du CNES, notamment à Toulouse (1.700 salariés environ) à qui on va demander de moins "manager" les programmes mais faire plus de digital (data). Ce qui pourrait poser des problèmes de motivation pour les ingénieurs les plus chevronnés.

Une direction de la stratégie en support de l'industrie ?

La direction de la stratégie devrait être composée de quatre sous-directions : programmes ; industrie et NewSpace, qui serait confiée à François Alter ; préparation du futur et une quatrième encore inconnue (peut-être issue de l'observatoire du spatial). Cette nouvelle direction serait perçue comme un bon signal par les industriels, qui sont demandeurs d'une politique industrielle dans le spatial. Ils souhaitent également que le CNES les soutiennent pour développer les technologies qui feront la différence afin de gagner les compétitions au niveau mondial.

Michel Cabirol

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Commentaires 5
à écrit le 26/10/2021 à 3:38
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C’est clair, on nomme un techno du ministère qui se focalise sur le numérique, le matériel c’est pas son truc. L illusion de l’industrIe sans usine perdure ! Quelle dégringolade !

à écrit le 25/10/2021 à 12:32
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Il faut avouer qu'il y a une belle logique et une belle constance dans son application, depuis plusieurs années. En juillet, on décide le transfert de la fabrication des réacteurs de fusée vers l'Allemagne. Maintenant, on va annoncer la dissolution...

à écrit le 25/10/2021 à 9:52
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Pendant ce temps des autorités bien comme il faut nous abreuvent avec les valeurs de l'Europe pour donner des coups de menton à la Turquie, c'est pitoyable...

à écrit le 25/10/2021 à 8:27
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Brillante perspective. On pourrait également supprimer le CNES lui même et l'ESA ensuite, histoire de laisser la Commission européenne gérer avec maestria la chose. Nous tombons bien bas. Le DLR doit être plié de rire.

à écrit le 25/10/2021 à 7:33
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C'est prévu depuis longtemps. Il suffit d'écouter les discours et autres déclarations des responsables du Cnes et des autres décideurs du secteur qui ne cessent d'encenser Musk et de tirer à boulets rouges sur Arianespace. L'Europe a décidé d'abandon...

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