Confrontés à la baisse des cours, les céréaliers français demandent au gouvernement de « trouver des solutions »

Les céréaliers français, estimant être confrontés à « un profond changement de paradigme du commerce international » depuis la guerre en Ukraine, ont appelé le gouvernement à repenser son approche des marchés.
Pour les céréaliers français, « les cours actuels ne permettront donc pas de couvrir les coûts de production ».
Pour les céréaliers français, « les cours actuels ne permettront donc pas de couvrir les coûts de production ». (Crédits : Reuters)

La guerre en Ukraine a bousculé l'équilibre du commerce internationale. C'est du moins ce sur quoi ont alerté les céréaliers français qui appellent le gouvernement à repenser l'approche des marchés.

« On est rentré il y a trente ans dans un système de mondialisation globale, avec des marchés à terme à Chicago et une Organisation mondiale du commerce sanctionnant les opérateurs ne respectant pas les règles », explique Eric Thirouin, président de l'Association générale des producteurs de blé et autres céréales (AGPB), à l'AFP. Mais « l'OMC est devenue beaucoup moins active et la mondialisation s'est fragmentée tandis que la Russie est devenue beaucoup plus active sur la scène internationale en promettant par exemple de livrer gratuitement des céréales à six pays africains. » Dès lors, « le marché mondial et la mondialisation deviennent caduques » estime-t-il.

Aussi les céréaliers « appellent le gouvernement français à reconsidérer la situation et à trouver des solutions », indique le responsable. « Il faut se mettre autour d'une table et se poser la question de savoir comment on adapte les règles du commerce international et qu'on y apporte plus d'agilité. » Il ajoute : «  pour réussir les transitions et continuer à peser dans le concert des nations, il faut s'en donner véritablement les moyens ! L'Etat se doit de conjuguer l'ambition du cap fixé et les justes moyens à allouer. Nous demandons de la visibilité et de la cohérence dans les politiques agricoles pour nous permettre de soutenir notre compétitivité. »

Le blé bradé de la Russie

Avec une récolte estimée à 89,6 millions de tonnes (Mt) pour la prochaine campagne 2023-2024, qui serait la deuxième meilleure de son histoire, « la Russie confirme sa volonté de faire du blé une arme de diplomatie massive », pointe l'AGPB. « En 2022-2023, elle a exporté pas moins de 48,1 Mt en se déjouant des marchés classiques pour asseoir son influence auprès des pays tiers. Un blé bradé qui a remporté tous les premiers appels d'offres des pays tiers face à un blé français mécaniquement moins compétitif ».

Lire aussiPremier exportateur mondial de blé, la Russie pourrait être concurrencée par la France en Afrique du Nord

En un an, le cours du blé a chuté de 410 euros la tonne à 225 euros fin mai. « Les cours actuels ne permettront donc pas de couvrir les coûts de production, créant un effet ciseaux potentiellement dévastateur pour de nombreuses exploitations », affirme l'organisation dans un communiqué. Elle ajoute aussi que les céréaliers subissent « des hausses de charges de plus de 37% par rapport à la moyenne d'avant-guerre 2018-2021 ». Ainsi, « le coût des engrais, particulièrement éloquent car il s'agit du premier poste responsable de cette hausse, a bondi de 120 € /t par rapport à 2022. »

Un nouveau navire chargé de blé a quitté un port ukrainien

Un navire chargé de blé a quitté un port ukrainien à destination de l'Egypte, ont annoncé ce vendredi 22 septembre les autorités ukrainiennes, soulignant que c'est la deuxième fois cette semaine qu'un bateau emprunte un corridor maritime mis en place par Kiev pour contourner blocus et menaces russes. « Le vaisseau  'Aroyat' a quitté le port de Tchornomorsk chargé de 17.600 tonnes de blé ukrainien à destination de l'Egypte », a indiqué le ministre ukrainien des Infrastructures, Oleksandre Koubrakov, sur X (ex-Twitter).

Un premier navire chargé de blé avait déjà quitté sans encombre ce même port le 19 septembre, alors que l'Ukraine veut établir des voies maritimes sûres pour sa production agricole, Moscou ayant claqué en juillet la porte d'un accord permettant l'exportation par la mer Noire des produits agricoles ukrainiens, essentiels pour l'économie du pays et la sécurité alimentaire mondiale. Ces corridors maritimes, longeant les côtes des pays alliés jusqu'au Bosphore, défient les menaces russes de couler les navires entrant et sortant de ports ukrainiens.

(Avec AFP)

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Commentaires 11
à écrit le 24/09/2023 à 20:24
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Les pauvres céréaliers ne pourront pas changer leur Porsche Cayenne cette année, faut que l'Europe leur donne vite des indemnités, bon par contre lorsqu'ils spéculaient sur les augmentations l'année dernière, on ne les a pas entendu.....??? Il faut...

à écrit le 23/09/2023 à 19:26
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Quand les céréaliers reprendre des terres en cession a la valeur d achat le blé doit être bien payé a 200€

à écrit le 23/09/2023 à 19:26
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Quand les céréaliers reprendre des terres en cession a la valeur d achat le blé doit être bien payé a 200€

à écrit le 22/09/2023 à 16:45
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La difficulté c'est qu'on veut être dans une économie capitaliste quand les prix montent et une économie assistée quand ils baissent comme en ce moment.*On ne peut pas avoir le beurre, l'argent du beurre et la crémière". Mais je retiens donc que les...

à écrit le 22/09/2023 à 15:22
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Mais ou passe le pognon ? La nouvelle politique agricole commune (PAC) est entrée en vigueur le 1er janvier 2023. La France obtiendra 45 milliards d'euros sur la période 2023-2027.

le 23/09/2023 à 0:48
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" La France obtiendra 45 milliards d'euros sur la période 2023-2027. " // Quand on sait que rien quand 2023 la France qui est contributeur net au budget de l'UE à versé 27.2 milliards € à l'UE

à écrit le 22/09/2023 à 14:27
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Les céréaliers étant devenus énormes bien avant les autres secteurs agro-industriels il est évident que ce sont les mieux lotis et quand on est sans arrêt sous subvention d'argent public forcément ça ne dynamise pas leur imposant d'en demander toujou...

à écrit le 22/09/2023 à 13:56
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Ça commence à être pénible tous ces gens qui veulent des chèques, mais qon n'entend jamais protester quand kes cours s'envolent. Les paysans ont toujours été confrontés aux aleas et ont toujours trouve des solutions, à commencer par les marchés à t...

à écrit le 22/09/2023 à 13:24
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Bonjour, le cours du blé est fortement contraint par le guerre en Ukraine... Certains individus avez parier sur un cours élevé, dommage ils ons perdu.... Donc pas question de les aider, car lorsque les cours seront élevé, ils n'y aura pas de répar...

à écrit le 22/09/2023 à 12:38
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Le gouvernement n'a pas le pouvoir pour modifier l'état des marchés mondiaux. Nos céréaliers devraient se résoudre à poursuivre une politique de la qualité en baissant massivement les entrants chimiques et demander un soutien à la robotisation de l'...

à écrit le 22/09/2023 à 12:29
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Chouette, le prix des pâtes et de la baguette vont baissés c'est ça la loi du marché non ... ou je me trompes hein

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