
Quel est le point commun entre Bill Gates, Richard Branson, et Jack Welch, l'ancien PDG de General Motors ? Leurs immenses fortunes mises à part, ces trois chefs d'entreprises ont rejoint mercredi de nombreuses sociétés agroalimentaires dans le capital de la start-up californienne Memphis Meat. La société pionnière de la Silicon Valley aurait pour ambition de changer durablement les moyens de production de viande, en la fabriquant à partir de cellules animales, sans élever ni abattre de bétail ou de volaille. Elle a récolté 17 millions de dollars (14,3 millions d'euros) grâce à ces investisseurs prestigieux, d'après le communiqué publié mercredi sur son site. Cargill, le géant de l'alimentaire américain -109,7 milliards de dollars de chiffre d'affaires en 2017-, est aussi la première grosse entreprise productrice de viande à investir dans cette nouvelle technologie.
Produire la nourriture de demain
L'objectif de la start-up est de changer durablement les moyens de productions, tout en prenant en compte "le défi environnemental, la protection des animaux, et la santé des hommes" comme ils le précisent sur leur site. Concrètement, elle fabrique de la viande dans des réservoirs à partir de cellules animales vivantes auto-productrices, alimentées en oxygène, en sucre et autres nutriments. L'entreprise aurait ainsi réussi à produire de la viande de bœuf, de poulet et de canard, sans toutefois la commercialiser. Ce procédé n'utiliserait qu'environ 1% de la terre et 10% de l'eau nécessaires à l'agriculture animale classique.
Alors que les jeunes générations accordent de plus en plus d'importance aux produits biologiques, durables et respectueux des espèces animales, les grands exploitants de volaille et de bétail ont commencé à adopter des alternatives à la viande traditionnelle. Tyson Foods, le plus gros producteur de viande aux Etats-Unis, a annoncé en décembre une participation dans Beyond Meat, une autre start-up de Los Angeles qui produit des substituts alimentaires à partir de plantes, pour "alimenter durablement" la population mondiale.
L'important soutien des investisseurs
Interrogé par Bloomberg, le milliardaire Richard Branson, fondateur du groupe Virgin, s'est déclaré "ravi" d'avoir investi dans l'incubateur californien. D'après lui, dans 30 ans, toute la viande produite sur la surface du globe sera "soit propre, soit à base de plantes". Des déclarations qui viennent renforcer la crédibilité déjà forte du projet ambitieux de l'entreprise, et qui pourraient aider à franchir l'obstacle majeur à la commercialisation de ces viandes : le coût de production.
Et ces jeunes loups de l'agroalimentaire peuvent aussi compter sur le soutien d'investisseurs toujours plus nombreux. Autre que Richard Branson, Bill Gates - qui était l'un des premiers à placer des capitaux dans Beyond Meat - ou Cargill, des capitaux venus d'Europe comme Atomico ou Fifty Years ont désigné Memphis Meats comme un investissement de choix, portant à ce jour le capital de la start-up à 22 millions de dollars (18,6 millions d'euros). D'autres personnalités comme Kimbal Musk - le jeune frère du patron de Tesla -, ou Suzy Welch, ont également choisi de s'associer au projet. De quoi nourrir de belles ambitions.
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a le à :
N'importe quoi, où comment faire parler des gens qui n'existent pas dans la réalité mais qui par contre par le plus grand des hasards vont dans le même sens que leurs investissement.
Ce serait bien d'arrêter définitivement de nous prendre pour des crétins mais à force ne le sont ils pas devenus totalement ?
De toute manière il semblerait que l’on n’ait pas trop le choix et que le mode de vie et de consommation à l'occidentale ne pourra être déployé à l’ensemble de la planète, ressources limitées obligent.
On a donc deux choix :
- soit montrer l’exemple et restreindre notre consommation et surtout les gaspillages.
- soit trouver des alternatives scientifiques permettant de nourrir convenablement la population mondiale.
Un défi humanitaire.
De la viande de labo ?
Ils peuvent pas s'empêcher de détruire tout processus normal de vie.
C'est une très mauvaise idée.
Ça serait bien qu'ils investissent sur des moyens de lutter contre la pollution en grande masse de l'environnement (air, eau, terre...)
Non, certainement pas. Ca remplacera peut-être la production industrielle actuelle, mais la "vraie" viande demeurera. Imagine-t-on nos campagnes sans élevage ? Des millénaires de tradition et d'aménagement des paysages jetés aux orties ? Non, il n'y a que dans les fantasmes vegans que c'est acceptable.