Accord post-Brexit : Stellantis pourrait fermer des usines au Royaume-Uni

Des informations sur de possibles fermetures d'usines Stellantis ont suscité des inquiétudes au Royaume-Uni ce mercredi, notamment au sein de l'opposition travailliste. Le constructeur automobile en a évoqué, si produire outre-Manche devient « non-compétitif et non-durable », par rapport aux véhicules qu’ils fabriquent ailleurs dans le monde. Il demande ainsi un aménagement de l'accord commercial avec l'UE post-Brexit.
Le groupe dispose actuellement de deux principaux sites de fabrication au Royaume-Uni. L’un à Ellesmere Port, dans le nord de l'Angleterre, et l’autre à Luton, au nord de Londres.
Le groupe dispose actuellement de deux principaux sites de fabrication au Royaume-Uni. L’un à Ellesmere Port, dans le nord de l'Angleterre, et l’autre à Luton, au nord de Londres. (Crédits : PASCAL ROSSIGNOL)

Stellantis va-t-il se retirer du Royaume-Uni ? Telle n'est pas sa volonté. La maison-mère de Fiat, Peugeot, Citroën et Opel/Vauxhall a toutefois prévenu les députés britanniques d'un risque de « désavantage concurrentiel majeur », notamment sur les véhicules électriques.

« Si le coût de la fabrication de véhicules électriques au Royaume-Uni devient non-compétitif et non-durable », notamment par rapport aux véhicules venus du Japon et de Corée du Sud ou fabriqués dans l'UE, les opérations au Royaume-Uni « vont fermer », indique ainsi Stellantis dans une contribution publiée fin avril.

Le groupe dispose actuellement de deux principaux sites de fabrication au Royaume-Uni. L'un à Ellesmere Port, dans le nord de l'Angleterre, et l'autre à Luton, au nord de Londres. En début de semaine, le constructeur a fait savoir qu'il interrompait la construction de son usine de fabrication de batteries pour véhicules électriques au Canada, sur fond de désaccord avec le gouvernement au sujet de subventions.

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Le Brexit en cause

Au Royaume-Uni, Stellantis s'inquiète notamment d'un durcissement prévu des « Règles d'Origine », prévues dans le traité commercial post-Brexit avec l'UE. Celui-ci imposera à partir de 2024 qu'au moins 45% de la valeur des pièces d'un véhicule provienne de l'UE ou du Royaume-Uni pour être exempté de droits de douane.

Le groupe a précisé aux députés britanniques qu'il pensait à l'origine pouvoir respecter cette limite, mais que « les prix des matières premières qui ne sont pas originaires (de l'UE ou du Royaume-Uni) augmentent considérablement, de sorte que nous sommes désormais incapables de respecter ces règles d'origine ». Il souhaite notamment que l'exécutif britannique et l'UE se mettent d'accord pour repousser à 2027 l'entrée en vigueur des nouvelles règles.

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Le groupe a toutefois rappelé ce mercredi, dans une déclaration transmise à l'AFP, qu'il « a investi dans le site d'Ellesmere Port, qui démarrera cette année la fabrication de petits fourgons électriques ». Montrant ainsi sa volonté de continuer son activité outre-manche.

Les députés montent au créneau

Le chef de l'opposition travailliste a réagi ce mercredi sur le sujet et a apporté son soutien à Stellantis. « Nous avons besoin d'un meilleur accord post-Brexit », a martelé Keir Starmer.

« Cet avertissement de Stellantis est un rappel brutal que l'industrie automobile britannique est confrontée à un avenir très incertain », acquiesce le groupe de réflexion Energy and Climate Intelligence Unit (ECIU). Celui-ci craint « la perte de milliers d'emplois et la dévastation de l'économie locale ». De son côté, le syndicat Unite s'est aussi montré critique.

« Le gouvernement a été prévenu depuis plus d'une décennie qu'il devait investir dans des usines de batteries pour assurer une transition en douceur vers la production de véhicules électriques au Royaume-Uni, mais il n'a pas agi », a-t-il dénoncé.

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Ces inquiétudes interviennent quelques mois après le dépôt de bilan, en janvier, de la société britannique Britishvolt, dédiée à la construction d'une vaste usine de batteries pour voitures électriques. Cette décision a mis un coup aux ambitions britanniques dans le secteur. Cette méga-usine devrait néanmoins voir le jour, puisque l'entreprise a été reprise par la start-up australienne Recharge Industries fin février.

(Avec AFP)

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Commentaires 6
à écrit le 20/05/2023 à 19:07
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Le royaume uni a fait le choix de sortir de l'UE pour s'affranchir de la règlementation européenne tout en ayant conscience qu'il perdrait les avantages d'être dans le marché unique Ce que l'on apprend c'est que tout étant un pays tiers non UE,le R...

à écrit le 18/05/2023 à 20:24
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Bonjour, je crainds que cela soit encore un moyen de pression des industriel pour pouvoir avoir des aides économique... Dans tous les cas le brexit britannique n'as pas était une bonne affaire pour la GB . Comment toujours certains politiciens ons ve...

à écrit le 18/05/2023 à 17:15
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On attend l’analyse du citoyen désabusé

à écrit le 17/05/2023 à 20:08
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Suffit d'échanger ça contre un meilleur accès aux zones de pêches pour sauver ce qui reste de nos navires de pêche en mer.

à écrit le 17/05/2023 à 19:48
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Le BREXIT a été un chaos total pour la GB. Tant mieux, le FREXIT a perdu toutes ses chances.

le 19/05/2023 à 6:20
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Une chance...la pure performance du g20, une inflation hors de controle, perte de l investissement etranger, queues devant Les banques alimentaires...declassement total...un seul gagnant...la Russie. Il faut briser l union europeenne de l interieur e...

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