Stellantis investit dans les batteries sodium-ion pour équiper ses voitures électriques... en 2029

Le constructeur Stellantis annonce un investissement dans la startup Tiamat, spécialisée dans les batteries sodium-ion, la future génération de batteries permettant une charge plus rapide. Mais cette technologie n'arrivera dans les voitures qu'en 2029. Tiamat démarrera son usine de batteries d'ici la fin de l'année.
Les cellules de batteries sodium-ion de deuxième génération seront plus grosses mais ne viendront qu'en 2029.
Les cellules de batteries sodium-ion de deuxième génération seront plus grosses mais ne viendront qu'en 2029. (Crédits : Reuters)

C'est une annonce qui a surpris. Stellantis déclare investir dans Tiamat, une startup française spécialisée dans les batteries sodium-ion. Mais le constructeur franco-italo-américain n'a annoncé aucun montant, ni même une fourchette d'investissement, laissant planer le mystère absolu autour de ce projet. Selon une source, il s'agit de « dizaines de millions d'euros ». Le constructeur a tout de même avoué à demi-mots ne pas être majoritaire au capital de la startup. D'autres investisseurs sont également sur ce projet, « mais aucun autre constructeur automobile », a assuré Hervé Beuffe, directeur général de Tiamat.

La startup prévoit l'industrialisation de ses batteries à grande échelle grâce à la création d'une usine dans le Nord de la France, sans doute proche d'Amiens, où l'entreprise possède déjà son siège actuel. Le dirigeant se dit confiant pour un début de construction de l'usine en septembre 2024, alors même que le lieu n'est pas encore décidé. Pour ce faire, Tiamat avait besoin d'un premier jet d'investissements à hauteur de 150 millions d'euros, principalement financés par des fonds propres, dont ceux de Stellantis, le reste par la dette et l'autre par des subventions. « Les deux-tiers de cet investissement ont déjà été rassemblés », se réjouit Hervé Beuffe. L'usine commencera à produire 0,7 GWh fin 2025 et montera en puissance pour produire 5 GWh en 2029. Au total, l'investissement représentera 500 millions d'euros.

Lire aussiPlombé par Peugeot et Citroën, Stellantis fait du surplace en France

Batteries sodium-ion seront d'abord dans le naval ou l'aérien

Stellantis explique cet investissement par l'attrait croissant du marché pour les batteries sodium-ion. Ces dernières constituent une des seules technologies de batteries envisagées pour surpasser les batteries LFP (lithium-fer-phosphate), actuellement présentes dans les modèles peu chers en Chine, mais aussi dans les futurs modèles abordables en France comme la ë-C3.

Les batteries sodium-ion ont plusieurs avantages : l'utilisation du sodium, élément abondant et peu cher, contrairement au lithium, un chargement rapide ainsi qu'une meilleure résistance aux températures froides. Mais deux problèmes majeurs se présentent : l'autonomie de ces batteries sera sans doute plus faible que celles actuelles et, surtout, leur développement pour les voitures électriques ne devraient pas arriver avant... 2029 !

« Les premières batteries qui sortiront en 2026 n'alimenteront pas les véhicules. Elles serviront en tant que batteries stationnaires, en hybridation avec un système thermique pour le naval et l'aérien ou en remplacement de batteries au plomb », explique Pierre Maucaudière, expert des batteries chez Stellantis.

En 2021, déjà, le géant Chinois des batteries CATL avait annoncé l'arrivée de ces premières générations de batteries sodium-ion. D'autres entreprises comme Northvolt en Suède ont également annoncé qu'elles étaient sur ces nouvelles technologies. La deuxième génération de batteries, plus grosse que l'ancienne, pourra avoir une capacité de stockage plus importante et ainsi équiper des voitures électriques. Mais elles ne seront pas disponibles avant 2029.

Lire aussiBatteries électriques : l'UE valide une aide, une usine Northvolt verra bien le jour en Allemagne

Tiamat, un spin-off du CNRS

Créée en 2017 par le professeur Jean-Marie Tarascon, le ponte des batteries, la startup française est un spin-off du CNRS. Il y a quelques mois, l'entreprise a commercialisé sa perceuse alimentée par une batterie sodium-ion chez Leroy Merlin, « une première mondiale », s'est réjouit Hervé Beuffe.

La société, qui emploie 20 personnes actuellement, souhaite à terme créer un millier d'emplois. Après deux levées de fonds en 2018 puis 2021, de respectivement 3,6 millions et 5 millions d'euros, le groupe est passé dans une autre dimension désormais.

Stellantis a également annoncé travailler sur des batteries solides, autre technologie qui permettrait aux véhicules électriques une autonomie dépassant les 1.000 kilomètres. Le constructeur place plusieurs billes sur le développement de batteries, afin, dit-il, « d'adapter la technologie aux besoins des clients et à leur zone géographique ».

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaires 6
à écrit le 12/01/2024 à 16:20
Signaler
Bonjour, Ben c'est pas pour maintenant la construction d'ultra condensateurs au graphene qui resteront limités à la formule 1, lmp1 et les smartphones haut de gamme. Le record sur une moto avec ce type d'accu est de 1800 km Bien sur en optimisant...

à écrit le 12/01/2024 à 12:38
Signaler
Pour des petites voitures à usage local, ce peut être une bonne formule.

à écrit le 12/01/2024 à 11:54
Signaler
La charge n'est ni plus rapide ni plus lente, c'est un état statique de la batterie. Sa recharge par contre si, c'est son aspect dynamique. Le terme "charge" est souvent employé à tort et à travers dans la presse.

à écrit le 12/01/2024 à 11:08
Signaler
Vu les tres nombreuses recherches dans le domaine des accumulateurs, il est a craindre que ce choix tres hypothetique fasse chou blanc le moment venu. Stellantis va se prendre les pieds dans la moquette. L'aluminium sera un sujet, bientot. Parmi d'...

à écrit le 12/01/2024 à 10:30
Signaler
Une bonne nouvelle de temps en temps. Ce n'est pas si fréquent. Réjouissons-nous. C'est autant de lithium qu'on n'aura pas besoins d'aller chercher à l'étranger.

à écrit le 12/01/2024 à 10:04
Signaler
"l'autonomie de ces batteries sera sans doute plus faible que celles actuelles" ça doit être la raison pour laquelle le lithium a été choisi (ne voulant se disperser en travaillant sur plusieurs systèmes, il faut prendre celui qui a le maximum d'atou...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.