
Tesla a encore repoussé mercredi son objectif de produire des milliers d'exemplaires du Model 3, la voiture avec laquelle il veut conquérir le grand public et qui a alimenté la flambée de l'action en Bourse en 2017.
Le groupe, dont le flamboyant patron fondateur, Elon Musk, a promis de révolutionner l'industrie automobile avec des véhicules propres bardés de technologies dernier cri et son usine californienne futuriste, ne s'attend plus à produire 5.000 exemplaires du Model 3 par semaine qu'à la fin du deuxième trimestre, au lieu du premier.
En novembre, Tesla avait déjà renoncé à produire 5.000 Model 3 par semaine pour fin 2017 en raison de "goulots d"étranglement".
"Nous avons fait des progrès importants concernant les goulots d'étranglement", explique mercredi Tesla, ajoutant que les livraisons à destination des clients non salariés de l'entreprise "sont en train d'accélérer rapidement".
"Nous avons produit autant de Model 3 depuis le 9 décembre que sur plus de quatre mois cumulés depuis le début de la production", développe le constructeur des véhicules électriques qui dit préférer se concentrer sur "la qualité" et "l'efficacité".
Pour le trimestre en cours, Tesla ne pourra produire par semaine que 2.500 exemplaires de Model 3, soit la moitié des prévisions initiales.
L'objectif ? Transformer Tesla "constructeur de masse"
Pour rappel, le Model 3 est une berline de milieu de gamme, vendue 35.000 dollars et dont le carnet de commandes est plein. Il est censé transformer Tesla en constructeur de masse avec un objectif de 500.000 voitures fabriquées en 2018, contre à peine 80.000 en 2016.
Les espoirs reposant sur le Model 3 ont permis à Tesla de ravir brièvement, en avril, à General Motors (GM) la couronne de premier groupe automobile américain par capitalisation boursière.
Lors du quatrième trimestre 2017, le groupe automobile a livré 1.550 Model 3, bien en deçà de l'objectif de 5.000 arrêté depuis novembre.
Dans l'ensemble, 29.870 véhicules Tesla ont été réceptionnés par les clients lors des trois derniers mois, dont 15.200 Model S et 13.120 Model X. Les analystes tablaient sur 30.000 véhicules livrés.
(Un graphique de notre partenaire Statista)
(avec AFP)
Ceci dit, on entendait probablement les mêmes critiques par rapport à Amazon il y a quelques années et maintenant avec leurs 136 Milliards de CA et leurs 2.5 Milliards de bénéfice ils feraient mieux d’abandonner ? face à nos experts de la distribution traditionnelle.
Pour revenir au véhicule électrique, en France on pourrait s’abstenir de donner des leçons, après avoir tant misé sur l’électricité il y a quelques décennies, avoir au final un parc d’ECVs aussi faible, si peu de bornes de recharge et pas réellement d’avancée technologique… , on peut considérer qu’il y a eu un loupé quelque part. (http://www.acea.be/statistics/article/trends-in-fuel-type-of-new-cars-between-2015-and-2016-by-country)
D’après un article de l’ACEA le marché des voitures électriques serait encore trop fragmenté. Il y a des défis technologiques à relever mais aussi d’autres ordres (http://www.acea.be/industry-topics/tag/category/taxation). Raison de plus pour s’entendre dès maintenant sur une stratégie commune sur ce marché émergent qui fait presque 20 % de croissance par an. Pourquoi pas un consortium Européen, tout comme cela fut le cas dans l’aéronautique.
S'il n'est pas trop tard, car en attendant les constructeurs Chinois progressent et d’après un article Usine Nouvelle sur les 10 voitures électriques les plus vendues au monde, c’est BAIC qui est en tête. BYD, à l’origine spécialisé dans les batteries est ambitieux et fait de l’intégration verticale tout comme Tesla (https://www.bloomberg.com/news/articles/2017-09-21/byd-plans-to-expand-daimler-partnership-with-new-evs-for-china).
Mais bien sur tous ces constructeurs, alliés à Daimler, Hyundai ou Mercedes-Benz,... n’y connaissent rien et nous restons les rois du pétrole.
Il n’est jamais trop tard pour bien faire, encore faut il ne pas confondre performance économique et technologique et esprit franchouillard.
Avec Space X, le voilà numero 1 des lancements de satellites en utilisant des techniques révolutionnaires et ceci en un temps record en comparaison avec les agences spatiales.
Même si il y a un décalage par rapport aux annonces, tout s'achète compétences et temps, quel industriel ne voit pas ses prévisions déraper quand il développe un nouveau concept ?
J'attends avec intérêt, les futurs développements dans l'énergie, Elon Musk apporte une autre valeur ajoutée que les Mark Zuckerberg et consort dont le modèle basé sur la publicité est plus que discutable.
Un peu d'humour "Je propose Elon Musk au prix Nobel ". Il compensera Trump sur les actions contre le réchauffement climatique.
Arriver à produire déjà 2500 véhicules /sem, c'est un sacré challenge industriel pour un nouvel entrant.
Si la montée est linéaire, Tesla fabriquait 40 véhicules / semaine début octobre et en fabrique aujourd'hui 200 / semaine (moyenne = 120).
Pour 2018,
2500 véhicules / semaine au 1°semestre, c'est donc :
200 / semaine en janvier
4800 / semaine en juin
Si par malheur les 4800 véhicules / sem ne sont atteints qu'en décembre (et ça sera déjà pas si mal ...), Tesla aura fabriqué 125 000 véhicules sur 2018 soit 1/4 de son carnet de commandes.
Le tout avec une perte autour de 2 Mds$.
Ca risque de tousse un peu.