Infrastructures : Egis devrait dépasser ses prévisions de croissance plus vite que prévu

Entre une acquisition outre-Atlantique et le gain d'un contrat en Grèce, l'entreprise française spécialisée dans le conseil, l'ingénierie et l'exploitation des infrastructures est en passe de dépasser les seuils que son directeur général Laurent Germain s'était fixés à son arrivée en 2020. Décryptage.
César Armand
Laurent Germain est directeur général d'Egis
Laurent Germain est directeur général d'Egis (Crédits : Studio Cabrelli)

C'est un rêve américain que poursuivait Egis, depuis au moins deux ans et demi. Avant même la présentation, par le président Joe Biden, du plan « Build Back Better » doté de 500 milliards de dollars, l'entreprise française spécialisée dans le conseil, l'ingénierie et l'exploitation des infrastructures se positionnait, dès le printemps 2021, pour y acquérir une société « généraliste » pour « plusieurs centaines de millions d'euros ».

Depuis le 26 juin dernier, c'est chose faite. Sans communiquer sur le montant de l'achat, elle a annoncé s'offrir McIntosh Perry. Cette cousine canadienne est « spécialisée dans les infrastructures publiques, les bâtiments et l'énergie ». Elle est également présente aux Etats-Unis via sa filiale BLN. Une société qui réalise 130 millions de dollars de chiffre d'affaires et qu'Egis compte porter à 300 millions d'ici à 2026.

Lire aussiZones à faibles émissions (ZFE) : les leçons à tirer de l'expérience d'Egis à Manchester

1% de son chiffre d'affaires

La transaction a été clôturée le 5 juillet, mais l'ex-filiale de la Caisse des Dépôts - qui détient toujours 34% du capital, contre 40% pour le gestionnaire d'actifs Tikehau Capital - compte bien continuer ses emplettes outre-Atlantique, où elle ne réalise que 1% de son chiffre d'affaires.

« Il n'y a jamais eu autant d'argent public pour les infrastructures entre le plan Biden, celui de l'Etat de l'Ontario, et maintenant, l'Inflation Redution Act [IRA, 400 milliards de dollars], qui ne bénéficie pas seulement aux entreprises américaines, mais aussi à celles localisées aux Etats-Unis », se justifie le directeur général d'Egis, Laurent Germain, interrogé par La Tribune en marge des Rencontres économiques d'Aix-en-Provence.

Outre cette opération, Egis, déjà présent dans les aéroports et les routes, vient de remporter, avec l'équivalent de la RATP milanaise, un contrat de 11 ans pour l'exploitation du métro de Thessalonique, deuxième ville de Grèce. Déjà présente dans les tramways, il s'agit de sa première réalisation dans le rail.

Un seuil en passe d'être dépassé

Deux mouvements qui confortent son patron dans sa stratégie de croissance. Arrivé en juin 2020, juste après le premier confinement mondialisé lié à la Covid-19, Laurent Germain s'était fixé comme objectif d'atteindre 2,5 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2026, avec 30 achats.

Un seuil en passe d'être dépassé. Après 1,1 milliard en 2020, 1,5 milliard en 2022 et près de 26 emplettes, il espère bien excéder les 2 milliards d'euros de chiffre d'affaires dès cette année 2023. Tant est si bien qu'il ambitionne désormais 2,8 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2026.

« Dans les années à venir, il est probable que nous fassions des augmentations de capital. Je sais pouvoir compter sur nos actionnaires », confie encore Laurent Germain.

Lire aussiEgis se positionne déjà sur l'immense marché de la reconstruction de l'Ukraine

Reste qu'il lui faudra réussir l'intégration de toutes ces acquisitions au sein du groupe... Une gageure alors que les ingénieristes bataillent âprement pour conserver leurs talents.

César Armand

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.