Covid : les nouveaux vaccins nous feront-ils sortir un jour de cette pandémie ?

De nouveaux vaccins arrivent, soit à ARN messager mais mieux adaptés à Omicron, soit des formules plus "classiques" pour vaincre les réticences des anti-ARN, soit même sans injection, en spray, ce qui pourrait être utile en complément pour protéger les plus fragiles en limitant, ce qui reste à confirmer, la contagiosité. Quels avantages à l'heure de la fin de la cinquième vague ? Alors que les pays du Sud sont encore loin d'avoir vacciné leurs habitants, laissant planer la menace d'un nouveau variant, la recherche sur les vaccins reste la seule arme efficace contre le Covid.
(Crédits : LISI NIESNER)

Avec l'annonce du futur assouplissement des gestes barrières, en France, et la probable suspension du pass vaccinal fin mars, à l'approche de l'élection présidentielle, la campagne de vaccination ralentit, au même rythme que décroissent les contaminations et les hospitalisations. Les épidémiologistes sont toujours très interrogatifs à l'orée de la probable fin de la cinquième vague au cours du printemps : la troisième dose de vaccin exigée cet hiver est-elle toujours aussi incontournable avec un variant moins dangereux ? Faudra-t-il une nouvelle campagne avec un rappel adapté à Omicron, que préparent les labos ? La mauvaise couverture vaccinale des pays du Sud nous menace-t-elle d'un nouveau variant inconnu ? Les questions sans réponses ne manquent pas.

Une chose est sûre : la vaccination ralentit la circulation du virus et protège des formes graves de la maladie. Mais elle ne bloque pas totalement sa transmission et les défenses immunitaires qu'elle génère baissent rapidement chez les patients âgés. En cette mi-février, le Chili - qui fait face à une nouvelle vague - a lancé sa campagne de vaccination "quatrième dose", comme Israël à l'automne. Selon Jean-François Delfraissy, la France va bientôt entrer dans une "nouvelle ère" avec "une circulation contrôlée du virus mais de temps en temps des pics épidémiques dus à l'apparition de nouveaux variants". Même s'il considère qu'il faudra "vivre encore longtemps" avec le Covid-19, le président du Conseil scientifique est optimiste sur l'évolution de l'épidémie, a-t-il affirmé dans les colonnes du Parisien, tout en évoquant une quatrième dose pour les plus fragiles.

La domination de Pfizer et Moderna

Echaudé par l'expérience des vagues successives, les chercheurs continuent à travailler sur de nouvelles formules de vaccin, afin de rendre ceux-ci plus efficaces et mettre enfin, véritablement fin, à cette pandémie. En France, les principaux vaccins injectés sont les deux ARN messager Comirnaty de BioNTech-Pfizer et Spikevax de Moderna. Les deux formules plus classiques d'AstraZeneka et de Janssen ne sont quasiment plus utilisées, notamment à cause de rares cas de thromboses. La semaine prochaine, le nouveau vaccin Nuvaxovid de l'Américain Novavax devrait arriver. « Les vaccins de BioNTech-Pfizer et de Moderna devraient garder la suprématie, estime Patrick Biecheler, associé du cabinet de conseil Bain & Company. Dans la mesure où ils ont fait la preuve de leur tolérance et de leur efficacité, les médecins ont tendance à les privilégier. Le Nuvaxovid jouera sans doute le rôle de troisième alternative. Il présente de très bons résultats d'efficacité et de sécurité. Il peut se conserver au réfrigérateur ce qui facilite la logistique de son utilisation et laisse présager de son succès. Après ce trio de tête, les vaccins à venir de Valneva ou Sanofi devraient apparaître comme des compléments, utilisés dans les campagnes de rappel et sans doute sur des zones géographiques plus ciblées. »

La facilité de conservation de Nuvaxovid semble parfaitement adaptée aux campagnes vaccinales itinérantes et dans les zones moins équipées. Le gouvernement français a envisagé de l'utiliser surtout dans les départements d'Outre Mer. Ce vaccin offre aussi une alternative à ceux qui refusent de se faire injecter de l'ARN messager. Il utilise la technique de vaccination classique dite "à protéine recombinante". Elle consiste à injecter des protéines du virus synthétisées en laboratoire pour déclencher une réponse immunitaire, plus un adjuvant pour la doper. Et dans ce cas, l'adjuvant est un dérivé de molécules extraites du bois de Panama. Certains espèrent que le côté classique de ce vaccin rassurera ceux qui craignent que la technologie ARN soit trop nouvelle pour être sûre. « Nuvaxovid possède aussi l'avantage de disposer de moyens de production suffisants avec une bonne capacité pour fournir les quantités attendues, souligne Patrick Biecheler. Il a été développé avec le Serum Institute of India sur la plaque asiatique, ce qui le rend intéressant pour les pays d'Asie. » L'Indonésie et les Philippines l'ont déjà autorisé en urgence, avant l'Union européenne.

Dans l'attente du Sanofi et du Valneva

La France reste dans l'attente du premier sérum de Sanofi qui pourrait arriver au premier semestre et de celui de Valneva. Mais dans les labos déjà présents sur le marché du vaccin Covid, l'innovation consistera désormais à s'adapter rapidement au dernier variant. La technologie ARN messager permet de le faire en quelques mois. Et Pfizer-BioNtech comme Moderna devraient annoncer rapidement leur nouveaux vaccins Omicron-compatibles.

Autre innovation à suivre, celle du vaccin en spray. Une formule qui semble bien appropriée pour réduire sérieusement les risques de contagion autour des personnes fragiles. Si les patients contaminés sont contagieux malgré les vaccins, c'est parce que le virus s'attarde quelques jours dans les cellules du nez et de la gorge. Il passe ensuite dans le sang où il réveille les défenses immunitaires qui vont l'éliminer. Les vaccins en spray tapissent ces muqueuses empêchant le virus de s'installer même quelques heures, comme l'explique Jean-Daniel Lelièvre, chef du service d'immunologie clinique du CHU Henri-Mondor à Créteil. « Notre seule vraie problématique aujourd'hui est celle des patients plus âgés ou immunodéprimés qui sont mal protégés par la vaccination, faute de défenses immunitaires solides. Les vaccins muqueux pourraient amoindrir les risques de transmission du virus dans l'entourage des personnes immunodéprimées, voire chez les professionnels au contact de ce public. Ce serait une bonne solution.»

Plus simple à administrer la technique spray est cependant plus complexe à produire. Mais cette forme galénique pourrait compléter la campagne vaccinale. Une startup française LoValTech développe ce type de vaccin spray sur la base de la formule de l'équipe de recherche BioMAP de l'université de Tours. Elle affirme obtenir une forte réduction de la contagiosité sur les premiers essais et espère une mise sur le marché fin 2023.

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Commentaires 5
à écrit le 19/02/2022 à 10:07
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Le nouvel Eldorado: "créer des peurs pour imposer son produit", vivement que l'on sorte... de cette "politique de l'offre" par la contrainte publicitaire!

à écrit le 19/02/2022 à 7:44
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Ca fait déjà plusieurs mois que la pandémie est terminée ... La pandémie, c'est dans la tête des obsédés du Covid-19

à écrit le 18/02/2022 à 22:58
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"Une chose est sûre : la vaccination ralentit la circulation du virus" ; says who ? Quelles études et dans quelles conditions ? Quelle barrière 3 mois après la dernière dose de vaccin ?

à écrit le 18/02/2022 à 14:16
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Des nouveaux "vaccins" de phase 3 donc. Article désespérant tandis que nous attendons tous un véritable vaccin de phase 4, au lieu de bavarder, bossez svp, ça ira déjà mieux merci.

à écrit le 18/02/2022 à 12:43
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Ils ont trouvé la cloche à fromage sur leur population les politiques ,leur intérêt est de faire durer le plaisir par des contriantes,trop de fric en jeu pour que cela s’arrête .C'est quand qu'on va avoir une enquête sur le copinage entre les politi...

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