
C'est un coup de pouce de 150 euros en moyenne que perçoivent six millions de personnes, d'après le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, qui était ce mardi 6 septembre au micro de BFM TV/RMC. Ce dispositif de chèque énergie, destiné à atténuer le choc de l'inflation énergétique pour les ménages les plus modestes, pourrait être élargi. Le Parlement débattra de cette éventualité lors du projet de budget pour 2023, à partir d'octobre, a indiqué le ministre.
« Est-ce que les parlementaires décideront qu'il faut que ça touche plus de six millions de personnes, qu'il faut aller un peu au-delà ? Ça fera partie de la discussion avec les parlementaires au moment de l'examen du budget », a avancé le numéro 2 du gouvernement, qui ne dispose que d'une majorité relative à l'Assemblée nationale.
Un bouclier tarifaire maintenu mais atténué
Bruno Le Maire a par ailleurs confirmé que tous les Français continueraient à bénéficier en 2023 d'une forme atténuée de « bouclier tarifaire » sur les prix du gaz et de l'électricité. Ce qui conforte les propos tenus ce week-end par le ministre des Comptes publics, Gabriel Attal.
Lancé en octobre 2021 et prolongé à plusieurs reprises, le bouclier tarifaire permet de contenir la hausse des prix de l'énergie sur le tarif réglementé payé par les ménages, protégeant ainsi leur pouvoir d'achat. Si le tarif réglementé du gaz a été relevé à l'automne dernier et est depuis gelé, celui de l'électricité a augmenté de 4% en février.
« Le plafonnement à 4% (du tarif réglementé, NDLR) sera maintenu jusqu'à la fin 2022, il n'y aura pas de rattrapage sur ce plafonnement en 2023 », a déclaré Bruno Le Maire début septembre. Il prévient néanmoins qu' « il y aura une augmentation pour tout le monde du prix du gaz et de l'électricité, qui sera la plus contenue possible, dans la mesure de ce que nous permettent nos finances publiques ».
Depuis l'automne 2021, le « bouclier tarifaire » et les remises gouvernementales sur le prix du carburant ont coûté 24 milliards d'euros, selon un récent chiffrage de Bercy.
« S'il n'y avait pas cette protection, la facture d'électricité augmenterait en janvier 2023 de 120 euros par mois et la facture de gaz de 180 euros par mois », a encore chiffré le ministre de l'Économie.
Les entreprises appelées à contribution
Interrogé sur la possible « contribution » des opérateurs énergétiques qui feraient des « bénéfices indus » du fait de l'inflation des prix de l'énergie, Bruno Le Maire a martelé que cette proposition portée par la France et l'Allemagne n'était « ni le statu quo, ni une taxe exceptionnelle ».
« Nous mettons en place un mécanisme européen d'ajustement du marché, on dit aux énergéticiens "Investissez dans le renouvelable, construisez des panneaux solaires, des champs éoliens offshore, on vous garantit le prix, vous ne perdrez pas d'argent". Mais si les prix explosent, qu'ils font des milliards d'euros de bénéfices, ils nous rendent le trop-perçu », a détaillé Bruno Le Maire.
Le ministre précise que ce mécanisme « existe déjà en France » et les entreprises énergétiques concernées devraient verser, selon lui, huit milliards d'euros en 2022 dans ce cadre.
Quant aux entreprises qui n'appartiennent pas au champ énergétique, Bruno Le Maire « n'enterre pas » l'idée d'une « participation ». Citant le transporteur CMA CGM, les banquiers ou les assureurs, le ministre a incité les entreprises « qui ont la possibilité financière d'aider les ménages dans ces circonstances difficiles » à le faire. Faute de quoi « nous ferons les comptes à la fin de l'année », a-t-il une nouvelle fois averti.
(Avec AFP)
Sujets les + commentés