Tarifs de l'électricité : Le Maire « exclut » une hausse de 10 à 20%, malgré les pronostics du régulateur

Alors que la Commission de régulation de l'énergie a livré ce jeudi une première estimation de la hausse du tarif réglementé de l'électricité attendue en février 2024, qui devrait se situer « dans une zone de 10, 20% », le ministre de l'Economie, Bruno le Maire, a répondu quelques heures plus tard qu'une telle hausse de la facture de foyers ayant souscrits à ce type de contrat était « exclue ».
Bruno le Maire a assuré que le tarif réglementé de l'électricité n'augmenterait pas de plus 10% ou plus.
Bruno le Maire a assuré que le tarif réglementé de l'électricité n'augmenterait pas de plus 10% ou plus. (Crédits : SARAH MEYSSONNIER)

Communication chaotique au sommet de l'État. Alors que la Commission de régulation de l'énergie (CRE), le gendarme du secteur, a annoncé ce jeudi matin qu'elle estimait la prochaine hausse du tarif réglementé de l'électricité (TRVe) en février 2024, « dans une zone de 10, 20% », Bruno le Maire, le ministre de l'Economie, a répondu quelques heures plus tard qu'une telle augmentation de la facture des ménages ayant souscrit à ce type de contrat serait « exclue ».

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Pour rappel, la CRE a pour mission de calculer l'évolution théorique du tarif réglementé d'EDF, deux fois dans l'année, en février et en août, en fonction des prix inscrits sur le marché.

Et avant même d'être court-circuitée par le ministre de l'Economie, la présidente du régulateur, Emmanuelle Wargon, avait prévenu que cette estimation n'était que provisoire.

« Sur les TRV, c'est encore un peu tôt pour faire l'équation, puisqu'on fait les calculs de TRV sur la base des prix sur les deux années précédentes, entre autres. Il va donc falloir attendre de constater les prix fin 2023 », avait-t-elle mis en garde.

« Il faudra attendre la fin de l'année pour avoir un calcul solide. Il est encore trop tôt pour calculer le niveau des TRVe en France puisqu'il faudra prendre en compte les prix de marché 2024 jusqu'à la fin de l'année 2023 et les demandes d'ARENH lors du guichet de novembre », a d'ailleurs ajouté la CRE dans un communiqué rectificatif envoyé en début d'après-midi.

Si l'on en croit la réponse de Bruno le Maire, pas besoin, donc, d'attendre fin 2023 pour savoir que le tarif bleu effectivement payé par les consommateurs n'augmentera pas autant.

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L'évolution du prix du TRV reste avant tout politique

Car derrière le calcul de la CRE, l'évolution du tarif réglementé est avant tout une question de choix politique. Le régulateur n'a pas le pouvoir de modifier ce tarif, simplement de le recalculer selon une formule prédéfinie, et de proposer une modification conforme aux prix du marché, qui peut être suivie où non par le gouvernement.

« Dans toute cette période de crise, il faut bien séparer le calcul des TRV théoriques, qui est l'application de la formule de calcul, de la décision qui est du ressort du gouvernement », précisait d'ailleurs ce matin Emmanuelle Wargon.

L'Etat a en effet la possibilité de financer une partie de la facture d'électricité des Français au tarif bleu avec son budget. Depuis fin 2021, ce TRVe n'a ainsi plus rien à voir avec le prix payé par les consommateurs particuliers, puisque celui-ci a été gelé par les pouvoirs publics au début de la crise de l'énergie. Ainsi, alors que ce tarif avait subi, en février 2023, une augmentation théorique de presque 100% en raison de la flambée des cours, la hausse des mensualités avait été contenue à +15% via le bouclier tarifaire (avant une nouvelle hausse de 10% en août décidée par l'Etat).

Malgré une volonté affichée de vouloir serrer la ceinture du budget de l'Etat, le ministre de l'Économie a donc déjà décidé qu'il ferait un geste envers les foyers français, tant le sujet est explosif.

(Avec AFP)

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Commentaires 10
à écrit le 19/11/2023 à 21:58
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La spéculation a produit des hausses bien supérieures à 100% et donc les prix de l’électricité devraient diminuer au minimum de 2 fois 50% si les rats de l’Élisée ne s"était pas approprié le gâteau, y compris ses pseudo concurrents. Du moment où c'e...

à écrit le 15/09/2023 à 10:34
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Si l’électricité augmente encore de 10%, pardon de 9,99%, début 2024 cela représentera tout de même une hausse de 35 % depuis février 2023 (15 en février 2023 +10 en août 2023 +10 début 2024) et 35 % cela fera une augmentation de plus d’un tiers en m...

le 15/09/2023 à 11:03
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pas +35% mais +39% (les hausses se multiplient, elles ne s'additionnent pas : 1,15 * 1,10 * 1,099 = 1,3902, mais quand un produit augmente de 10% puis baisse de 10% ça ne s'annule pas, on a 90% de 1,10 soit 0,99 du prix initial (= 1% de baisse)) Ça ...

à écrit le 15/09/2023 à 8:45
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Le régime se maintient au pouvoir par l'endettement des générations futures ...

à écrit le 15/09/2023 à 8:29
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Pour le moment, tous "vos" pronostics ont raté leur cible😜

à écrit le 15/09/2023 à 3:08
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Avec ce guignol, comprenez le contraire. Vous paierez um max sous peu. C 'est cela la micronnie. Mentir.

à écrit le 14/09/2023 à 23:31
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Fantastique, tous ces gens qui distribuent de l'argent qu'ils n'ont pas, en dépit de toute considération écologique. Les français vont donc pouvoir continuer à gaspiller l'électricité

à écrit le 14/09/2023 à 21:05
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Qui peut encore croire aux mensonges des kleptocrates au pouvoir? (cf. récente hausse de 10 % du tarif réglementé de l'électricité) A quand la privatisation à 100 % des activités internationales d'EDF (cf. Hinkley Point, Taishan, Olkiluoto) qui ...

à écrit le 14/09/2023 à 19:43
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Ça sent le scénario bien orchestré entre lui et Emmanuelle Wargon ,la fille de l'ancien ministre Lionel Stoleru.Faut sortir définitivement de l'arenh et virer les fournisseurs alternatifs ,coquille vide et véritable parasite ,pas le choix.

à écrit le 14/09/2023 à 19:04
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Et si on demandait au fabricant (EDF) de donner son avis; ni le "régulateur", ni même notre grand argentier, qui n'a plus la responsabilité d'établir le budget faute sans doute des connaissances suffisantes, ne savent ce que signifient investissement...

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