La Compagnie continue sa route sans sa soeur XL Airways

S'ils ont jeté l'éponge avec XL Airways, les actionnaires, qui sont les mêmes que ceux de La Compagnie, continuent l'aventure avec cette dernière. Avec le remplacement des B757 par des A321 Neo consommant 25% de moins et proposant un produit à bord haut de gamme, La Compagnie a l'objectif d'être rentable en 2020.
Fabrice Gliszczynski
(Crédits : DR)

Après la liquidation de XL Airways vendredi dernier, La Compagnie, ce transporteur aérien français 100% classe affaires, continue donc seul sa route seule, sans sa soeur d'adoption. Elles avaient les mêmes actionnaires depuis la reprise de XL Airways par les actionnaires de la Compagnie fin 2016. Effrayés par les pertes de XL Airways (37 millions d'euros l'an dernier et autour de 25 millions cette année, lors de l'exercice qui devait être clos fin septembre), ces derniers ont jeté l'éponge afin de se consacrer à La Compagnie.

Objectif : être rentable en 2020

Forcément, l'attitude des actionnaires suscite des questions sur l'avenir de La Compagnie. Continueront-ils à jouer leur rôle d'actionnaires en cas de coup dur?

"Les actionnaires nous ont donné comme mandat de poursuivre le développement tel qu'il était prévu avec l'arrivée, il y a une dizaine de jours, du deuxième A321 Neo et l'ouverture des ventes l'été prochain sur la ligne Nice-New York que nous reconduirons après le succès observé cet été", explique à La Tribune Jean-Charles Périno, directeur commercial et du marketing de La Compagnie.

Ces actionnaires sont au nombre d'une quarantaine, des hommes d'affaires, des familles, quelques entreprises ou institutionnels... On y trouve notamment Charles Beigbeder, Cogepa, Michel Cicurel, le groupe belge SPDG, et, le plus important d'entre eux, Motier, la holding de la famille Moulin, propriétaire des Galeries Lafayette (20%). Les trois derniers sont les plus importants.

Selon un actionnaire, l'idée est de la porter jusqu'à l'équilibre financier puis de la développer par autofinancement, avant d'envisager éventuellement de la céder.

L'équilibre financier ne sera pas atteint cette année comme prévu, en raison, selon la direction, de l'impact négatif sur la clientèle américaine et aux surcoûts liés à plusieurs problèmes techniques rencontrés notamment par le B757 positionné sur la ligne Nice-New York.

"Notre objectif est d'être rentable en 2020", indique Jean-Charles Périno.

Flotte 100% Airbus A321 Neo

Pour y arriver, le transporteur français mise sur le passage à une flotte 100% Airbus A321 Neo. Avec l'arrivée du deuxième exemplaire il y a une dizaine de jours, un premier Boeing 757 a quitté La Compagnie. Le second appareil américain sortira lui aussi de la flotte fin octobre. Avec ses deux A321 Neo neufs, La Compagnie va pouvoir non seulement baisser ses coûts d'exploitation (l'avion consomme 25% de moins que le B757), améliorer sa performance opérationnelle, mais aussi faire un saut en termes de qualité de prestations (laquelle était déjà très bonne), avec son nouveau produit à bord haut de gamme, "l'un des meilleurs sur le marché", selon Jean-Charles Périno. Le tout en maintenant son agressivité tarifaire.

"Notre positionnement 100% classe affaires nous permet d'être agressif sur le plan tarifaire car nous n'avons pas à subventionner une classe économique", explique Jean-Charles Périno.

La Compagnie exploitera donc deux avions pour assurer ses deux vols quotidiens entre Paris-Orly et New York (Newark), et ses vols saisonniers l'été prochain entre Nice et Newark.

Sur ces deux lignes, la concurrence va s'intensifier. Même s'ils ne sont pas sur le même créneau, Corsair, une compagnie traditionnelle, et French Bee, une compagnie low-cost long-courrier vont faire leur apparition l'an prochain sur l'axe Paris-New York.

"Notre offre est tellement différente de ce qui se pratique dans le marché que l'impact sera limité", explique Jean-Charles Périno.

Dans le même temps, United Airlines va débarquer sur la ligne Nice-New York, une ligne sur laquelle est déjà présente depuis des années Delta.

Une telle offre entraînera une lutte acharnée entre ces trois compagnies. Pour autant, pour certains observateurs, elle risque surtout d'éroder le trafic en correspondance via des hubs européens comme Paris, Londres ou Francfort.

Par ailleurs, à l'occasion du CES (Consumer Electronic Show) qui se déroulera à Las Vegas du 6 au 10 janvier, La Compagnie assurera quatre vols spéciaux entre Paris-Orly et Las Vegas.

Fabrice Gliszczynski

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Commentaire 1
à écrit le 07/10/2019 à 13:29
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Il faut être joueur dans l’âme pour acheter un billet sur cette compagnie, sauf s’il s’agit d’un départ le jour même !

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