TGV : nouveau record en 2023 avec 122 millions de passagers transportés

Le ferroviaire ne connaît pas la crise. En 2023, le TGV a transporté près de 122 millions de passagers, un record. Le PDG de la SNCF, Christophe Fanichet, déplore cependant le trop faible nombre de trains par rapport à une demande de plus en plus croissante.
En 2023, le TGV a transporté en 122 millions de passagers, soit une hausse de 4% par rapport à une année 2022 déjà historique.
En 2023, le TGV a transporté en 122 millions de passagers, soit une hausse de 4% par rapport à une année 2022 déjà historique. (Crédits : Reuters)

[Article publié le vendredi 19 janvier à 12h37 et mis à jour à 13h52]. Nouveau record pour les trains à grande vitesse. En 2023, le TGV a transporté en 122 millions de passagers, soit une hausse de 4% par rapport à une année 2022 déjà historique, a annoncé le PDG de la compagnie SNCF Voyageurs, Christophe Fanichet, ce vendredi.

« Nous avons retrouvé dès 2023 - avec un an d'avance sur les prévisions - le niveau des clients pros que nous connaissions avant les années de crise sanitaire », s'est réjoui Christophe Fanichet.

Même dynamique du côté de l'offre régionale. Les TER connaissent aussi un engouement inédit avec une fréquentation en hausse de 8% en 2023, soit une augmentation de 21% en quatre ans par rapport à l'avant-Covid. La SNCF constate « des progressions exceptionnelles dans certaines régions », comme en Occitanie, où le nombre de voyageurs a augmenté de 40% en quatre ans. La demande loisir a progressé de 2% par rapport à l'année précédente, mais c'est surtout la demande professionnelle qui a porté la croissance (+6%).

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« L'âge d'or du train »

« Un TGV sur trois a circulé complet l'an dernier », a précisé le patron de SNCF Voyageurs. À titre indicatif, ce taux monte à 60% pour le Ouigo, le TGV low-cost à classe unique, sans voiture bar et sans remboursement possible. Les trains Intercités ont eux aussi connu une croissance soutenue, avec 11 millions de voyageurs (+4,5%). Conséquence de cet engouement, les clients anticipent même l'achat des billets : « Un billet sur deux est acheté plus de 24 jours avant le départ », a indiqué Christophe Fanichet, soit trois jours de plus qu'en 2022.

« On est bien à l'âge d'or du train. On est en train de construire un cercle vertueux du ferroviaire », a salué Christophe Fanichet.

Tellement vertueux qu'en 2024, les effectifs de SNCF Voyageurs, qui compte 66.000 employés, vont également croître pour la deuxième année d'affilée, après de nombreuses années de régression.

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Effet de saturation

Pour autant, « cette croissance a été limitée par des effets de saturation », a indiqué le PDG du groupe ferroviaire. Avec seulement 364 rames TGV, Christophe Fanichet déplore « le trop faible nombre de trains pour répondre à l'explosion de la demande ». En dix ans, la compagnie a perdu 105 rames, mises au rebut alors que le TGV traversait une crise de rentabilité, même si l'offre de places a augmenté de 13% dans le même temps grâce à l'arrivée des TGV Duplex, qui ont plus de sièges.

Pour combler ce déficit, la SNCF a commandé 115 TGV-M nouvelle génération à Alstom, avec plus de sièges, mais dont les premiers devraient être livrés en 2025. Alstom doit ensuite en livrer 12 par an. « Je suis agacé qu'on attende les TGV-M » construits par Alstom et qui ont déjà pris du retard, a regretté Christophe Fanichet. « Si j'avais plus de trains, je pourrais emmener plus de voyageurs », a-t-il poursuivi.

Montée en puissance de Ouigo

Pour le moment, la compagnie ferroviaire envisage plusieurs alternatives pour emmener plus de monde. D'abord, un programme de prolongation de la durée de vie d'une centaine de rames, de deux à dix ans.

Ensuite, la montée en puissance de Ouigo, dont les trains proposent une centaine de places en plus par rapport aux TGV InOui. Actuellement, 38 rames Ouigo sont en circulation. Elles seront 50 début 2027. Un Ouigo roule beaucoup plus qu'un TGV classique, avec 700.000 km parcourus par an en moyenne contre 400 à 450.000 km pour une rame InOui.

La SNCF compte ainsi optimiser au maximum le parc qu'elle a à sa disposition :

« L'an dernier, pour l'été, on a rajouté un demi-million de places, et on va continuer à augmenter la performance, c'est-à-dire faire plus rouler les trains », a insisté Christophe Fanichet. « Mais il n'y aura pas de miracle. Je n'ai pas de rames neuves donc on fera quelques centaines de milliers de places en plus, on n'en fera pas des millions », a-t-il prévenu.

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Pas d'augmentation du prix des billets au-delà de l'inflation

Concernant les prix des billets, Christophe Fanichet a confirmé que ceux des TGV InOui n'augmenteraient pas au-delà du niveau de l'inflation en 2024, tandis que ceux du Ouigo resteraient gelés, malgré la hausse des péages ferroviaires et du prix de l'énergie.

C'était sans rappeler qu'au niveau régional, huit des douze régions métropolitaines ont attaqué SNCF Réseau devant le Conseil d'Etat pour contester les tarifs de ses péages ferroviaires, selon un article du média, L'Informé. Une information confirmée la semaine dernière par la plus haute autorité administrative et plusieurs régions. Les régions contestent les augmentations exigées pour les années 2024, 2025 et 2026 par SNCF Réseau pour faire rouler les TER, qu'elles financent, en complément des tickets et abonnements payés par les usagers.

La majoration des péages a atteint 8% en moyenne pour l'année 2024 pour ce type de transport, avait indiqué SNCF Réseau, après des années d'augmentation inférieures à l'inflation. La filiale qui gère et entretient le coûteux réseau de la SNCF vise avec ces augmentations à atteindre l'équilibre financier en 2024. Le gouvernement avait déjà mis sur la table en septembre dernier la possibilité de revoir à la baisse les tarifs de ces péages ferroviaires, particulièrement élevés en France par rapport au reste de l'Europe, afin de baisser le prix des billets. Une opération difficile puisque ces péages génèrent des recettes importantes à SNCF Réseau, essentielles pour entretenir les infrastructures ferroviaires.

Le tourisme mondial devrait retrouver son niveau pré-pandémie cette année

Le nombre de touristes internationaux devrait dépasser légèrement son niveau pré-pandémie en 2024 grâce à la reprise du secteur en Asie et malgré les tensions internationales, notamment au Proche-Orient, a indiqué vendredi l'Organisation mondiale du tourisme (OMT). L'agence onusienne basée à Madrid a par ailleurs annoncé que 1,3 milliard de touristes avaient voyagé à l'étranger l'an dernier, soit 44% de plus qu'en 2022. Ce chiffre équivaut à 88% du niveau de 2019, dernière année avant la pandémie de Covid-19.

Cette reprise a été portée par une forte dynamique au Moyen-Orient, où les arrivées de touristes ont dépassé de 22% leur niveau de 2019, mais aussi en Europe, première destination touristique au monde, où l'activité a atteint 94% de son niveau pré-pandémique. La reprise a cependant été plus faible en Asie, où le nombre de touristes internationaux a plafonné à 65% de celui de 2019, en dépit de la levée des restrictions sanitaires décidée voilà un an en Chine après trois ans de politique « zéro-Covid », précise l'agence onusienne dans un communiqué.

Malgré ce bémol, « les dernières données de l'OMT mettent en lumière la résilience et le rebond rapide du tourisme », souligne, dans ce communiqué, le secrétaire général de l'OMT, Zurab Pololikashvili, qui prévoit pour 2024 un niveau d'activité supérieur de 2% à celui de 2019. Selon l'agence onusienne, l'activité devrait notamment profiter de la hausse du tourisme en Chine grâce à l'assouplissement du régime des visas pour de nombreux pays, dont la France, l'Allemagne et l'Italie, et des déplacements des Chinois dans d'autres zones du monde.

Cette prévision reste néanmoins tributaire de « l'évolution des risques économiques et géopolitiques », notamment au Proche-Orient, où le tourisme devrait souffrir des conséquences du conflit entre Israël et le Hamas, et de l'évolution de la conjoncture économique. « L'inflation persistante, les taux d'intérêt élevés, la volatilité des prix du pétrole et les perturbations » qu'ils entraînent « sur le commerce pourraient continuer à influer sur les coûts du transport et de l'hébergement en 2024 », prévient l'OMT.

(Avec AFP)

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Commentaires 2
à écrit le 20/01/2024 à 17:51
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Ca change du Très Lente Vitesse que la SNCF propose de temps à autre par surprise à ses "usagers".

à écrit le 19/01/2024 à 14:54
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Excellente nouvelle. En espérant que les finances du groupe seront excédentaires. Il y a encore plusieurs milliards d'euros de dette à rembourser !

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