Vice de forme

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La carrière du « Dreamliner », le dernier-né (787) de la firme américaine Boeing est-elle en train de se transformer en véritable cauchemar ? Sept incidents en neuf jours, visiblement liées à des batteries au lithium qui prennent feu, cela fait désordre pour le constructeur, et pour les compagnies aériennes qui l'ont acquis. Certes, aucune conséquence dramatique n'est à déplorer, au contraire, les systèmes de sécurité ont bien fonctionné. Mais le mal réside davantage jusqu'à maintenant dans l'incapacité des experts à identifier les causes de ces incidents.

Au final, le risque est évidemment économique tant pour le constructeur que pour les transporteurs avec des passagers aériens suspicieux qui préfèrent voler sur un autre modèle. On n'en est pas encore à une aviophobie généralisée, mais la série noire pourrait bien coûter quelques points au chiffre d'affaires de Boeing cette année. Déjà, à la Bourse de Tokyo, les sociétés, en large part japonaises, investies dans la construction du « Dreamliner », voyaient mercredi leurs actions dégringoler. En outre, certains équipementiers français comme Safran ou Thalès qui fournissent des pièces pour la construction de cet appareil pourraient également pâtir du ralentissement de la production du « Dreamliner ».

Ce qui risque aussi de se transformer en cauchemar, c'est le projet de l'union bancaire européenne, censée assainir le secteur bancaire européen dont une large partie est mal en point. Cela nourrit la crise et pèse sur les comptes publics que certains pays du sud - et du milieu - ont peine à assainir. C'était ce cercle vieux entre risque bancaire et risque souverain que l'union devait briser sinon dans l'?uf du moins dans les prochains mois. Le projet avait été conclu à la fin de 2012 à la suite d'un conseil européen en présence de tous les leaders.

Sauf qu'il y avait un vice de forme, celui de savoir si les dettes bancaires existantes avant l'accord étaient incluses ou pas, ou si cela ne concernait que les dettes créées à partir de cette date. Evidemment, le quidam peut s'étonner qu'un volet aussi important de cet accord n'ait pas été défini. Ou la fébrilité à trouver un compromis était plus importante que l'examen en détails a été reléguée à plus tard pour ne pas conclure sur un échec pour la photographie finale du conseil. « La crise européenne est finie », annonçait en début d'année le président François Hollande. Si l'union bancaire est dans le fossé, la crise va plutôt s'accentuer.

En revanche, la banque Goldman Sachs n'a, elle, aucun problème. La mécanique de la firme américaine, très critiquée pour son rôle joué dans la crise financière et son omniprésence et son influence dans les sphères des pouvoirs politiques, est bien huilée comme en témoigne le quasi triplement de son bénéfice au quatrième trimestre 2012, à 2,8 milliards de dollars contre 978 millions de dollars pour la même période de 2011. La performance est due à aux activités de banque d'investissement (fusions et acquisitions, émissions de titres, etc) et d'opérations de marché pour compte propre.

Mais où est donc le vice chez Goldman Sachs pour expliquer cette excellente forme ?
 

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