Vous vous êtes désormais habitués. La Tribune accompagne son offre quotidienne d'un nouveau format unique dans l'univers de la presse numérique : un dossier de fond sur un sujet de transformation économique et par ricochet sociale et sociétale. Une enquête traitée sous toutes les coutures avec une multitude d'angles, d'exemples et de témoignages pour décrypter les enjeux et les clés de compréhension d'une thématique originale, souvent méconnue.
Après une première enquête consacrée au "business des bornes de recharge électriques", chaînon crucial et encore manquant de la décarbonation de l'automobile, suivie d'une deuxième sur les mesures révolutionnaires engagées par la filière viti-vinicole pour s'adapter au changement climatique qui menace la pérennité des vins français, nous nous penchons sur une problématique clé de la transition écologique : l'accès à des minéraux et métaux critiques, indispensables pour décarboner des pans entiers de l'économie.
Le néodyme, le praséodyme, le dysprosium, le manganèse, le cobalt, le lithium, le nickel, le graphite, le cuivre et bien d'autres sont en effet cruciaux pour le fonctionnement des voitures électriques, des éoliennes offshore, ou encore des panneaux solaires et des systèmes électriques... Autant de métaux qui donneront leur nom aux grandes batailles économiques de demain. Car une bonne partie d'entre eux - notamment les terres rares, ces 17 matières minérales aux spécificités uniques -, sont largement extraits et/ou raffinés en Chine, et se retrouvent par conséquent au coeur des tensions économiques et géopolitiques qui rythment les relations diplomatiques entre Pékin d'un côté et Washington et Bruxelles de l'autre.
D'où cette crainte des puissances occidentales : la Chine, dont les besoins en métaux ne cessent par ailleurs d'augmenter, va-t-elle leur couper les robinets ? Des deux côtés de l'Atlantique, ce scénario inquiète. De quoi sonner le tocsin pour sortir au plus vite de cette dépendance d'autant plus dangereuse que ces métaux critiques sont également utilisés dans d'autres secteurs stratégiques, comme la défense, l'espace et l'industrie numérique.
L'heure est donc à la relocalisation de la production. Et chacun y va de sa stratégie en fonction des atouts dont il dispose. Quand les Etats-Unis reprennent leurs pics et leurs pioches pour creuser leur sous-sol (et développer le raffinage), les Européens, dépourvus de mines, misent sur le recyclage, notamment en France. Mettre fin à cette dépendance est en effet central dans la vision de l'Etat français, du moins dans celle d'Emmanuel Macron, qui en a fait l'une des priorités du plan d'investissements France 2030.
Bonne lecture !
A LIRE | Les métaux critiques, la bataille que ne doit pas perdre l'Occident
_______
Retrouvez l'intégralité de notre dossier sur "la guerre des métaux stratégiques" :
Métaux : la bataille à ne pas perdre pour l'Occident
Les 10 métaux stratégiques pour la transition énergétique
Entretien avec le professeur Philippe Chalmin
2/ Le raffinage, l'arme redoutable de la Chine pour dominer le marché
3/ Les Etats-Unis en quête d'autonomie relance le secteur
4/ L'Europe voit son avenir industriel dans le recyclage et les mines
5/ La France, l'innovation pour combler le retard et limiter les ruptures
- Aéronautique : la filière s'organise face à la flambée du prix des matières premières
- Le grand défi de l'industrialisation des batteries du futur (et sans métaux stratégiques)
6/ Semi-conducteurs : le risque de pénurie des... métaux
- Carte électronique : Lacroix veut assurer l'approvisionnement de ses clients
- Dans l'Hérault, les entreprises sont plombées par les pénuries de semi-conducteurs
- Pour le patron du fabricant de cartes électroniques Omicron, nombre d'entreprises jouent leur survie
- Semi-conducteurs : "La volonté politique est tournée vers le logiciel et non vers l'industriel" (Maryam Bini, Soledge)
Sujets les + commentés