Poitiers, la belle de Nouvelle-Aquitaine

Aliénor d’Aquitaine, Radégonde ou Maria Casarès : la ville médiévale se découvre au travers de ses figures féminines.
Musée Sainte- Croix, où l’on peut observer sur un vitrail la main d’Aliénor d’Aquitaine.
Musée Sainte- Croix, où l’on peut observer sur un vitrail la main d’Aliénor d’Aquitaine. (Crédits : © Stéphane Gardais)

Juste à côté du palais médiéval où brillait l'une des cours les plus fastueuses d'Europe, un passage secret permet de retrouver le trésor d'Aliénor d'Aquitaine... Il n'est pas réel, mais sorti de l'imagination d'Olivier Goarin, créateur d'une salle d'escape game au cœur de Poitiers, dans la Vienne. « Cette reine de France puis d'Angleterre est restée une figure matrimoniale très forte pour les habitants », remarque cet ancien étudiant en école de commerce.« Huit siècles après, le "or" de son prénom garde un effet marketing impressionnant. » La souveraine avait fait bâtir entre 1199 et 1204 une immense salle pour assister aux récits des troubadours dont elle était la muse. Cet espace est désormais public et les visiteurs s'y posent pour bouquiner, travailler sur leur ordinateur, pique-niquer à l'abri... La belle Aliénor ne se laisse plus voir que sur deux vitraux : l'un, du XIXsiècle, à l'hôtel de ville ; l'autre, réalisé de son vivant, dans la cathédrale Saint-Pierre où fut célébré son second mariage, en 1152 avec Henri Plantagenêt, futur roi d'Angleterre. Le couple eut huit enfants, dont Richard Cœur de Lion et Jean sans Terre. Autant de personnages à la vie riche en aventures dignes d'inspirer une prochaine attraction du Futuroscope, sorti des champs en 1987 à dix kilomètres au nord de l'ancienne capitale du Poitou.

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Sauf que là, ce n'est pas du virtuel. On peut ainsi scruter de plus près la main d'Aliénor dans le nouveau parcours médiéval du musée Sainte-Croix, où est exposé le carreau original du vitrail de la crucifixion montrant ce détail. Deux étages plus haut, on s'émerveille devant des sculptures de Camille Claudel, dont Poitiers possède la troisième plus importante collection publique de l'Hexagone.

La ville aux cent clochers

Tous ces lieux sont reliés par des rues piétonnes aux terrasses bondées sous le soleil de février. Dans cette ville étudiante perchée sur un promontoire, un habitant sur deux a moins de 30 ans, à l'image de la jeune maire écologiste, Léonore Moncond'huy, quand elle a été élue en 2020. Une histoire qui reste donc marquée par des figures féminines, la plus ancienne d'entre elles portant un prénom bien médiéval : Radegonde. Cette princesse germanique fut mariée contre son gré à Clotaire I , fils de Clovis, vers l'an 538. Elle parvint à s'émanciper de ce mari violent en se retirant à Poitiers, où elle fonda un monastère. Sa sépulture se trouve dans la crypte de l'église portant son nom, Sainte-Radegonde. De nombreux miracles lui ont été attribués et, toujours aujourd'hui, des étudiants l'invoquent avant leurs examens, la remerciant d'une plaque « Pour un bac » ou « Pour Sciences-Po ».

La cité est surnommée la ville aux cent clochers. On part donc à la découverte de ses autres églises : Notre-Dame-la-Grande et sa somptueuse façade romane ; Saint-Hilaire-le- Grand, classée au patrimoine de l'Unesco au titre des chemins de Saint-Jacques-de- Compostelle depuis 1998 ; le baptistère Saint- Jean et ses fondations du IVsiècle, qui en font l'un des plus anciens monuments chrétiens d'Occident...

Un centre culturel bâti sur le modèle de la Cartoucherie de Vincennes d'Ariane Mnouchkine

Voilà qu'un nouveau nom de femme se retrouve associé à celui de Poitiers, avec l'ouverture de la scène Maria-Casarès dans les anciennes écuries de la caserne de Montierneuf. La grande comédienne s'était installée dans la région en 1961, à Alloue, en Charente, après la mort d'Albert Camus. Sans descendance, et pour remercier la France d'avoir été une terre d'asile, l'actrice d'origine espagnole fit don de son domaine à la commune, qui le transforma en centre culturel. « Il manquait un lieu urbain où montrer les spectacles conçus à la campagne », explique Johanna Silberstein, comédienne et codirectrice de la structure. Ainsi, sur le modèle de la Cartoucherie de Vincennes d'Ariane Mnouchkine, deux salles voûtées abritent des représentations suivies d'un apéro ou d'un dîner ouverts aux échanges. Au programme : des projections en lien avec le cinéma d'art et d'essai voisin Le Dietrich puis des lectures de la correspondance entre Maria Casarès et Camus. Soit encore de passionnantes pages du passé à tourner de façon vivante à Poitiers.

Futuroscope

(Crédits : © Futuroscope)

Éclipse au Futuroscope

Lancement de la 37e saison 
Le parc d'attractions le plus futuriste de l'Hexagone a rouvert ses portes en février avec comme nouveautés le spectacle Éclipse, joué par des danseurs et des robots, le film Antarctica et une exposition de plein air sur les profondeurs polaires. Il faudra attendre juillet pour tester Aquascope, un giga-parc aqualudique avec toboggans vertigineux et piscine à vagues. Entrée journée à partir de 30,80 euros. Jusqu'au 5 avril, réduction de 30 % sur les séjours et billets.
futuroscope.com

Carnet d'adresses

Fabrique de parapluies François Frères

Derrière une devanture verte et jaune digne d'une comédie musicale, elle est l'une des trois dernières fabriques artisanales de France, et de réparation, dans la même famille depuis cinq générations.
Les baleines sont en fibre de carbone comme pour les cerfs-volants, la poignée en hêtre ou en érable. Modèles pliable, classique, berger ou ombrelle à partir de 78 euros, avec en couleur phare le bleu pétrole. Stéphane Bern et Édouard Baer comptent parmi leurs clients qui peuvent danser sous la pluie bien à l'abri...
137, Grand-Rue, Poitiers (Vienne). 
Tél.: 0549411877.
parapluie-artisanal.com

Céramiques Fanny Laugier

Dans cette même Grand-Rue qui est l'une des plus jolies de Poitiers, cette céramiste crée des pliages en porcelaine inspirés par l'art abstrait et l'architecture des années 1950. L'un de ses vases à l'apparence de carton ondulé a été repéré en 2017 par le MoMA de New York et vendu dans la boutique du musée.
151, Grand-Rue.
Tél. : 06 24 89 97 57.

Hologram

Cette marque de streetwear estampillée « Designed in Poitiers » a été créée par trois amis d'enfance dont le showroom jouxte le cinéma Le Dietrich et la scène Maria-Casarès. Leurs tee-shirts (à partir de 50 euros), sweats et chemises sont portés par Angèle, JoeyStarr ou encore le rappeur américain Gunna.
1, allée Gilbert-de-La Porrée.
Tél. : 05 49 47 73 74.
hologram-clothing.com

Restaurant Chez Cul de Paille

Cet ancien atelier de rempaillage est depuis 1843 une institution connue pour les signatures couvrant ses murs : Georges Brassens, Jacques Brel, Coluche... Parmi les dernières, François Morel qui a griffonné : « Entre Jean Marais et Bourvil, suis pas mal placé... merci ! » Formule auberge le midi à partir de 14 euros, 29 euros le soir.
3, rue Théophraste-Renaudot.
Tél. : 05 49 41 07 35.

Deux escape games

Le premier, Le Trésor d'Aliénor, est proposé par The Escape League, à partir de 22 euros. Le deuxième, Aliénor d'Aquitaine compte sur vous, par l'office de tourisme*, à partir de 5 euros. 
8, place Alphonse Lepetit. * 45, place Charles-de-Gaulle.
Tél. : 07 68 05 07 06. * 05 49 41 21 24.
escape-league.fr et * visitpoitiers.fr

Hôtel Mercure Poitiers Centre

Dormir dans une ancienne chapelle de jésuites de 1852 transformée en hôtel en 2012... Double à partir de 115 euros. Très bonne table à prix raisonnables dans la nef et le chœur, Les Archives, clin d'œil à la fonction du bâtiment de 1950 à 2010, siège des archives départementales.
14, rue Édouard-Grimaux.
Tél. : 05 49 50 50 60.
all.accor.com

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