Une première. Pour doper sa croissance, Twitter dit vouloir proposer courant 2021 des abonnements et des services payants à ses utilisateurs. Le but : attirer davantage d'internautes et diversifier ses lignes de revenus pour réduire sa dépendance à la publicité.
Le réseau social a présenté jeudi 25 février une nouvelle fonctionnalité, baptisée "Super follows" (en français, "super abonnés") lors d'un événement en ligne dédié aux investisseurs. Sans donner les détails, le site de micro-blogging a précisé que cette fonctionnalité pourrait donner la possibilité aux utilisateurs de s'abonner à des comptes de personnalités en l'échange de quelques dollars par mois. Le groupe n'a pas précisé le montant de la commission qu'il pourrait prélever. A la clé : accéder à des contenus exclusifs, profiter de remises sur des produits dérivés ou encore recevoir des newsletters et participer à des discussions dans un groupe privé.
Dans cette optique, le groupe a racheté fin janvier la startup Revue, spécialisée dans la production de newsletters, pour un montant non dévoilé. Une des pistes serait donc de permettre aux utilisateurs de générer des newsletters, plus ou moins automatiquement à partir de leurs tweets, contre rétribution.
Un système de pourboires en ligne à l'étude
Un système de pourboires en ligne pourrait également être développé. Cela a déjà été largement popularisé par des services comme Patreon, la plateforme de livestreaming Twitch (propriété d'Amazon) ou YouTube (filiale de Google). Ces micro-paiements, combinés généralement avec de la publicité, ont permis la création de l'industrie des influenceurs.
"Une plateforme financée par l'audience, où les abonnés sont prêts à payer directement le contenu qu'ils apprécient le plus, est un modèle d'incitation durable qui aligne les intérêts des créateurs et des consommateurs", a affirmé Dantley Davis, responsable de la conception et de la recherche sur Twitter, rapporte le Wall Street Journal.
Si Twitter enregistre une croissance continue de sa base d'utilisateurs depuis sa création en 2006, il reste encore loin de ses concurrents. Le petit oiseau bleu totalisait en janvier 192 millions d'utilisateurs quotidiens, contre 1,85 milliards pour Facebook et 265 millions pour Snap.
"Nous sommes critiqués pour trois raisons : nous sommes lents, nous ne sommes pas innovants et on ne nous fait pas confiance", a déclaré Jack Dorsey, fondateur et Pdg de Twitter, lors de son discours d'ouverture jeudi.
Doubler son chiffre d'affaires annuel d'ici 2023
En réponse, le groupe américain a dévoilé de nouvelles ambitions. Twitter se donne pour objectif d'atteindre les 315 millions d'utilisateurs "monétisables" d'ici 2023 - c'est-à-dire les utilisateurs exposés à la publicité sur sa plateforme. Pour atteindre une telle performance, le réseau social devrait donc croître son audience d'environ 20% par an à compter de cette année.
En parallèle, le groupe de Jack Dorsey souhaite parvenir à la même échéance à un chiffre d'affaires annuel d'au moins 7,5 milliards de dollars de chiffre d'affaires annuel, soit plus du double des 3,7 milliards engrangés l'an dernier. Actuellement, le réseau social est ultra-dépendant de la publicité, qui a généré 86% de ses revenus l'année dernière.
Ces annonces ont provoqué une hausse du titre de 4% jeudi à Wall Street, portant la capitalisation du groupe à plus de 60 milliards de dollars. Un pic jamais atteint depuis son introduction en Bourse en 2013.
(Avec AFP)
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