
Alors que le déploiement de la fibre se poursuit tambour battant dans l'Hexagone, Orange a, selon nos informations, décidé de revoir à la hausse la rémunération de ses sous-traitants. Décidée au mois d'avril, cette augmentation, confirmée à La Tribune par l'opérateur, s'élève à 4%. Elle concerne tous ses sous-traitants de rang 1, autrement dit, ceux qui traitent directement avec Orange pour raccorder ses abonnés. Ces sous-traitants de rang 1 devront répercuter cette revalorisation sur leurs propres sous-traitants de rang 2.
Ce n'est pas la première fois qu'Orange fait un geste auprès de cette filière. L'opérateur historique avait consenti à une augmentation de 2,2% en juillet 2022, avant de la porter à 3,5% au mois de décembre. Ce nouveau coup de pouce de 4% vient prendre le relais. Mais avec une particularité. Toujours selon nos informations, cette revalorisation n'a pas été décidée pour quelques mois : elle a été directement intégrée dans les contrats de long terme d'Orange avec la filière, via des avenants.
« La situation reste angoissante »
Ces contrats, dénommés « RC Centric », sont entrés en vigueur l'an dernier. Ils ont été particulièrement critiqués par les sous-traitants d'Orange, qui se nomment Sogetrel, Circet, Constructel, Ineo, Sade, Solutions 30, Spie ou encore Vinci et comptent des milliers de salariés. Ils avaient notamment fustigé - en coulisse et de manière anonyme pour ne pas froisser leur principal donneur d'ordres - une baisse des prix des raccordements à la fibre, jugés très insuffisants.
Cette augmentation de 4%, sécurisée dans le temps, les satisfait-elle ? Pas vraiment. Voire pas du tout. Elle est jugée très inférieure à l'inflation, toujours galopante, qui a copieusement rogné leurs marges. « La situation reste angoissante », confie un dirigeant d'un gros sous-traitant. Comme toute la filière, il aurait préféré qu'Orange mette en place un système d'indexation des prix sur l'inflation.
« L'inflation ne va pas s'arrêter »
Mais cette solution, l'opérateur historique ne veut pas entendre parler. Un dirigeant d'un sous-traitant affirme toutefois qu'il ne faut pas s'étonner si la qualité des raccordements à la fibre se dégrade. Au grand dam des collectivités, lesquelles militent pour une loi anti-malfaçons qui sème aujourd'hui la zizanie dans les télécoms.
Interrogé par La Tribune, Philippe Le Grand, le président d'InfraNum, la fédération des industriels de la fibre, salue tout de même le geste d'Orange. « C'est déjà ça », affirme-t-il. D'après lui, les négociations vont se poursuivre avec l'opérateur historique « pour monter à 4,5% ». « L'inflation ne va pas s'arrêter », justifie-t-il.
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