La menace sur l’immobilier suisse se précise

La banque crédit Suisse s’inquiète du vote de la loi sur l’immigration Suisse, qui pourrait avoir comme effet pervers d’accroître le nombre de logements vacants.
Mathias Thépot
Le régulateur suisse impose aux banques une surcharge au niveau de leur fonds propres afin de renchérir les coûts du crédit immobilier.

Depuis un certain temps, les Suisses s'inquiètent pour leur immobilier. Cette semaine, une nouvelle étude du Crédit Suisse suggère que le marché de l'immobilier helvète est proche d'atteindre un plafond, même si elle estime qu'il est encore trop tôt pour sonner l'alerte.
Les prix de l'immobilier ont en effet flambé ces dernières années au point que le Conseil fédéral a imposé aux banques une surcharge au niveau de leur fonds propres afin de freiner l'essor des crédits hypothécaires. A compter du 30 juin 2014, cette surcharge au niveau des fonds propres passera à 2%, contre 1% jusqu'à présent.

La hausse des prix repousse les limites de la périphérie

Malgré le niveau élevé des prix, la demande dans l'immobilier devrait toutefois demeurer robuste en 2014, selon les économistes de Credit Suisse.
Mais alors que la demande se concentre dans les centres urbains, l'offre d'espaces habitables à la campagne croît de manière disproportionnée, la hausse des prix repoussant toujours plus les limites de la périphérie.

Or, le vote sur la limitation de l'immigration, acté en février avec un large soutien des campagnes, accroît le risque que les logements à la périphérie des villes soient vacants, met en garde le Crédit Suisse.
Dans ce contexte, l'hypothèse d'un atterrissage en douceur semble incertaine. "Des chocs conjoncturels inattendus, des mesures de régulation extrêmes ou d'éventuelles hausses brusques de taux présentent toujours le risque d'importantes chutes de prix", s'inquiètent les économistes de Crédit Suisse.

Un marché en zone dangereuse

Il y a un peu plus d'un mois, le vice-président de la Banque nationale suisse (BNS), Jean-Pierre Danthine, s'était déjà publiquement inquiété du fait que le marché immobilier suisse "se situe en zone dangereuse". "Le risque d'une correction est grand", avait-il ajouté. Il y a selon lui "des déséquilibres qui s'accroissent sur le marché des hypothèques et de l'immobilier", et qui peuvent déclencher une crise en cas de choc externe.

En fait, les Suisses craignent de revivre la situation du début des années 1990 où l'éclatement de la bulle immobilière avait coûté cher: le rattrapage des prix avait entrainé des pertes de 50 milliards de francs suisses à l'économie nationale, soit environ 10% de PIB.

Mathias Thépot

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Commentaires 11
à écrit le 07/03/2014 à 12:52
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En gros pour faire baisser un bon coup le prix excessif de l'immobilier en France, soyons nous aussi contre l’immigration? Assez subliminal comme message!!

à écrit le 07/03/2014 à 9:32
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C est quand meme curieux qu une baisse de l immobilier soit systematiquement considere comme une mauvaise chose. C est plutot une bonne chose, puisque ca permet au gens de se loger pour moins cher et donc de pouvoir depenser leur argent dans autre ch...

le 07/03/2014 à 18:46
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Très bonne analyse! L'envolée des prix de l'immobilier doit cesser en Suisse. Le gouvernement suisse a d'ailleurs changé plusieurs lois pour empêcher les citoyens suisses d'investir leur futur retraite dans l'achat de logement au prix extravagant....

à écrit le 07/03/2014 à 9:08
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Plutôt que de gérer leur Pays comme une simple copropriété, les Helvètes devrait s'inspirer du système Américain concernant les référendums d'initiative populaire:...Libres d'en faire. comme il en est actuellement question pour fragmenter la Californ...

le 07/03/2014 à 9:19
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quand on se rend régulièrement en Suisse, cette crainte s'écroule: quel pays du monde fonctionne mieux aujourd'hui que la Suisse? j'ai la chance de voyager régulièrement, et la comparaison est impressionnante. N'oubliez pas que le congrès US est comp...

le 07/03/2014 à 10:23
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@ sfx: Je passe sur vos remarques désobligeantes (peu maniérées, donc peu «suisses») envers les Représentants du Peuple des États-Unis...et vous rappelle que la Suisse n'est plus au temps de Guillaume Tell et des guéguerres avec les Suèves pour se di...

le 07/03/2014 à 18:42
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La douleur vous aveugle et vous fait écrire n'importe quoi! Ce n'est pas parce que les Suisses ont décidé de limiter l'immigration que le pays et son économie vont s'écrouler! La réalité est juste le contraire de votre analyse: 1° La trop forte...

le 07/03/2014 à 19:48
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@: @Wisigoth:...Je constate que vous avez l'esprit joueur, en spéculant que je pourrais avoir un ressentiment personnel envers les Suisses où la Suisse du fait des conséquences locales du vote sur l'immigration...Que nenni!...Rassurez-vous, ni moi ni...

à écrit le 07/03/2014 à 7:56
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Une surcharge de 1 % mettrait en péril les banques ? Mais pratiquer le shadow banking sur des CDS à hauteur de 480 % de ses fonds propres ne comporte aucun risque ? Heureusement que les suisses ont le bon sens que leurs banquiers ont perdus.

le 07/03/2014 à 8:33
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100% d'accord il y a vraiment de quoirire hahahahaaahaha ! N'importe quoi ! L'immobilier s'écroulerait via une loi sur l'immigration ? mais alors pourquoi nous ne vivons pas aux paradis !!!! Franchement un peu de sérieux !

le 07/03/2014 à 9:00
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ce sont des prêts hypothécaire..... il suffit que la valeur des biens diminuent pour que les contreparties bancaire ne valent plus grand chose....... on peut assimiler ça au subprime...... les modalités d'achat immobilier sont très différentes en ...

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