Depuis un certain temps, les Suisses s'inquiètent pour leur immobilier. Cette semaine, une nouvelle étude du Crédit Suisse suggère que le marché de l'immobilier helvète est proche d'atteindre un plafond, même si elle estime qu'il est encore trop tôt pour sonner l'alerte.
Les prix de l'immobilier ont en effet flambé ces dernières années au point que le Conseil fédéral a imposé aux banques une surcharge au niveau de leur fonds propres afin de freiner l'essor des crédits hypothécaires. A compter du 30 juin 2014, cette surcharge au niveau des fonds propres passera à 2%, contre 1% jusqu'à présent.
La hausse des prix repousse les limites de la périphérie
Malgré le niveau élevé des prix, la demande dans l'immobilier devrait toutefois demeurer robuste en 2014, selon les économistes de Credit Suisse.
Mais alors que la demande se concentre dans les centres urbains, l'offre d'espaces habitables à la campagne croît de manière disproportionnée, la hausse des prix repoussant toujours plus les limites de la périphérie.
Or, le vote sur la limitation de l'immigration, acté en février avec un large soutien des campagnes, accroît le risque que les logements à la périphérie des villes soient vacants, met en garde le Crédit Suisse.
Dans ce contexte, l'hypothèse d'un atterrissage en douceur semble incertaine. "Des chocs conjoncturels inattendus, des mesures de régulation extrêmes ou d'éventuelles hausses brusques de taux présentent toujours le risque d'importantes chutes de prix", s'inquiètent les économistes de Crédit Suisse.
Un marché en zone dangereuse
Il y a un peu plus d'un mois, le vice-président de la Banque nationale suisse (BNS), Jean-Pierre Danthine, s'était déjà publiquement inquiété du fait que le marché immobilier suisse "se situe en zone dangereuse". "Le risque d'une correction est grand", avait-il ajouté. Il y a selon lui "des déséquilibres qui s'accroissent sur le marché des hypothèques et de l'immobilier", et qui peuvent déclencher une crise en cas de choc externe.
En fait, les Suisses craignent de revivre la situation du début des années 1990 où l'éclatement de la bulle immobilière avait coûté cher: le rattrapage des prix avait entrainé des pertes de 50 milliards de francs suisses à l'économie nationale, soit environ 10% de PIB.
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