En cédant la France, Barclays achève sa sortie des pays européens

La banque britannique vient d'annoncer la vente de ses activités de banque de détail et gestion de fortune dans l'Hexagone au fonds de private equity Anacap. Barclays a déjà soldé l'Italie, le Portugal, l'Espagne, mais demeure présent dans la banque d'investissement et de financement pour les entreprises.
Delphine Cuny
La Barclays achève son recentrage sur le marché britannique et la banque d'investissement et de financement.

C'est une autre forme de Brexit... En un peu plus de deux ans, la Barclays aura achevé sa sortie de la banque de détail en Europe (hors du Royaume-Uni, bien sûr). La deuxième banque britannique vient d'annoncer la conclusion d'un accord en vue de la vente de ses activités de banque de détail, d'assurance vie et de gestion d'actifs en France au fonds d'investissement londonien spécialisé en finance AnaCap. Elles constituaient l'un des derniers actifs majeurs rassemblés au sein de l'entité "Non-core" créée en mai 2014 avec les activités considérées comme "ne faisant pas partie de l'avenir de Barclays", qui s'est recentrée sur ses deux centres financiers mondiaux de la City et de New York.

Présente en France depuis 1917, la Barclays y emploie un peu plus de 1.000 personnes, possède un réseau de 74 agences et gère 7 milliards d'euros d'actifs. Elle s'adresse à une clientèle aisée, cible sur laquelle elle revendique un part de marché de 1,5% : sur ses 140.000 clients, 50.000 d'entre eux détiennent plus de 100.000 euros d'actifs. Elle avait annoncé en avril l'ouverture de négociations exclusives avec AnaCap. Ce fonds, créé en 2005 par d'anciens dirigeants du bras financier britannique de General Motors, a l'ambition de faire de cette activité "le leader indépendant de la gestion de patrimoine sur le segment de la clientèle aisée en France".

Le directeur général de Barclays, Jes Staley, a déclaré :

« L'activité en France est intéressante, avec une offre et une base de clientèle solides, mais elle n'est plus centrale dans notre stratégie. »

Lourdes moins-values

Barclays ne conservera que ses activités de banque d'investissement et de financement pour les entreprises, qui emploient 200 personnes. Le groupe bancaire n'a pas communiqué le montant de la vente mais a indiqué que cette dernière allait réduire les pertes annualisées du pôle « non-cœur de métier » de 130 millions de livres (environ 155 millions d'euros). Elle avait déprécié de 480 millions d'euros cette activité en voie de cession.

La vente de la France conclut une série d'opérations au cours desquelles la banque britannique a laissé des plumes, mais réduit la part de ses actifs jugés plus risqués. Le mois dernier, Barclays a cédé son activité de carte de crédit au Portugal et en Espagne à la banque en ligne WiZink (ex-Bancopopular-e). En août, elle a finalisé la vente de ses 89 agences italiennes, employant 620 personnes pour 222.000 clients à la filiale de détail de Mediobanca, Chebanca!, qu'elle a dû cependant recapitaliser avant, encaissant une moins-value de 280 millions d'euros. En 2015, Barclays avait vendu à la Caixa son activité de détail en Espagne (262 agences et 550.000 clients) pour 800 millions d'euros, au prix d'une importante moins-value, d'environ 600 millions d'euros.

Les activités de détail en Europe avaient cumulé un déficit de deux milliards de livres en quatre ans avant la constitution de cette structure à part d'activités non stratégiques.

Delphine Cuny

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Commentaires 3
à écrit le 13/12/2016 à 9:11
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Hé oui de la city les financiers pensaient pouvoir envahir l'europe de tout ces centaine de milliards d'euros détachés de l'économie réelle mais dorénavant ce ne sera plus possible. Information intéressante car ne datant pas du brexit ce qui veu...

à écrit le 13/12/2016 à 1:20
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Est-ce que la succursale en principauté de Monaco est-elle aussi destinée à cesser son activité ? Comme crédit Suisse ou hsbc . Peut-être qu'un dirigeant de Barclays Monaco pourrait nous éclairer. Merci

à écrit le 12/12/2016 à 23:07
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Il va falloir sûrement que Barclays face un chèque à Anacap au titre du contrôle fiscal qu'elle ne va pas manquer de subir sur ses 3 derniers exercices .........

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