Bal de fusions dans l'aéronautique

En 2011, la valeur des opérations a atteint le record de 43,7 milliards de dollars selon une étude de Pricewaterhousecoopers. L'année 2012 devrait être dynamique.
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43,7 milliards de dollars. C'est la valeur des 341 transactions dans le secteur de l'aéronautique et de la défense selon une étude de Pricewaterhousecoopers (PwC). Soit le double qu'en 2010 (21,9 milliards pour 332 opérations) et carrément le plus haut niveau depuis dix ans. Certes, le millésime a été dopé par le rachat de Goodrich par United Technologies pour plus de 16 milliards de dollars, « la plus importante transaction de l'histoire du secteur », comme le rappelle Guillaume Rochard, associé responsable du secteur aéronautique, défense et sécurité chez PwC.

Mais la tendance devrait se maintenir cette année. «L'activité des fusions-acquisitions devrait être soutenue en 2012 dans le secteur de l'aéronautique civile », déclare t-il. Ceci dans le droit fil de 2011 où c'est dans le civil que se sont multipliées les opérations; celles dans le secteur de la défense ayant été plus calmes en raison des réductions budgétaires.

Tensions sur les fournisseurs

Les commandes d'avions record enregistrées par les constructeurs d'avions sont, selon lui, à l'origine du processus de consolidation au niveau de la chaîne des fournisseurs. Elles entraînent une hausse des cadences de production à des niveaux record (à eux deux, Airbus et Boeing prévoient de livrer près de 1.200 avions), lesquelles risquent d'entraîner une tension sur les fournisseurs avec, potentiellement, des défaillances de certains à la clé.

«  En phase de croissance, les besoins en fonds de roulement sont importants. Si les banques se montrent réticentes à apporter les financements nécessaires, certains fournisseurs pourraient être confrontés à des problèmes de cash et deviendraient potentiellement des cibles », estime Guillaume Rochard. Une augmentation de la taille des entreprises peut en effet faciliter la levée de financements. Ceci non pas pour des fournisseurs de rang 1 (tier 1) mais plutôt pour des tier 2 ou tier3, des segments très fragmentés en Europe, particulièrement en France.

Si les transactions américaines ont été dynamiques en 2011, Guillaume Rochard s'attend à voir des entreprises asiatiques ou du Moyen Orient tenter de racheter des entreprises européennes, voire françaises, pour acquérir des compétences et de la technologie.Les prévisions dans la Défense sont moins optimistes.  Les transactions devraient se concentrer autour de quelques cessions importantes.

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