Record de commandes pour Thales Alenia Space en 2015

Les prises de commandes de Thales Alenia Space ont atteint plus de 3 milliards d'euros en 2015. Un niveau de commandes qui va permettre au constructeur de satellites d'embaucher 1.000 personnes supplémentaires en 2016.
Michel Cabirol
Le projet de Recherche et Développement de Thales Alenia Space Stratobus décolle

On savait que Thales Alenia Space (TAS) avait réalisé une année exceptionnelle en 2015. Mais le montant des prises de commandes, qui jusqu'ici n'avait pas été dévoilé, est très impressionnant. Divulguées à l'occasion mardi de la visite à Cannes du secrétaire d'Etat chargé de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, Thierry Mandon, elles ont atteint plus de 3 milliards d'euros, selon nos informations. La très bonne année commerciale de TAS en 2015 va lui permettre de recruter 1.000 personnes supplémentaires en 2016, notamment chez ses sous-traitants. Le constructeur de satellite embauchera 300 salariés en CDI en direct, dont 150 à Cannes. Il aura également besoin de 700 personnes dans la sous-traitance dans le domaine de l'ingénierie et de la production notamment.

"2015 a été très bonne pour l'industrie spatiale française" qui va "pas mal recruter" en 2016, avait indiqué le PDG de TAS Jean-Loïc Galle lors d'une visite à Moscou en tant que président de la commission espace du Groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales (Gifas).

 Mobilisation pour les satellites

Selon TAS, les marchés satellitaires sont aujourd'hui vitaux pour les citoyens et cette dimension spatiale sera toujours plus critique à l'avenir lorsque l'on observe l'évolution de la plupart des grands projets et programmes du futur, qu'il s'agisse des télécoms, de la réduction de la fracture numérique, de la sécurité, de la gestion du trafic aérien, ou encore de la surveillance de l'environnement liée à l'enjeu du changement climatique.

Dans ce contexte, Jean-Loïc Galle a rappelé à Thierry Mandon que la conférence ministérielle de l'Agence spatiale européenne (ESA) qui se tiendra en décembre en Suisse sera décisive pour l'industrie spatiale française. Notamment pour les constructeurs de satellites, qui emploient plus de 10.000 personnes en France, avec le lancement de nouveaux programmes. Le PDG de TAS a appelé à la mobilisation de la France en faveur de l'industrie tricolore dans les satellites, à l'image de celle qui a été faite en 2012 et 2014 dans le domaine des lanceurs.

Stratobus décolle

TAS a par ailleurs annoncé le démarrage officiel du projet de Recherche et Développement (R&D) Stratobus. Ce dirigeable stratosphérique autonome a reçu une dotation de 17 millions d'euros du Commissariat général à l'investissement (CGI) dans le cadre du Programme d'Investissements d'Avenir (PIA). Le projet ayant été labellisé par quatre régions, d'autres financements régionaux complémentaires à hauteur d'environ 3 millions d'euros sont également attendus. Soit la totalité des financements attendus par TAS.

Le Stratobus servira à des  missions de surveillance des frontières, de sites critiques sur terre comme sur mer (vidéo protection des plates-formes offshore), de sécurité militaire (lutte contre le terrorisme, les trafics de stupéfiant), mais aussi de contrôle environnemental (feux de forêts, érosion des plages, pollutions ...) et télécoms (internet, 5G).

"Le nouveau marché des HAPS (High Altitude Pseudo Satellite), évalué à 1 milliard d'euros  d'ici à 2020, attend son produit, et avec un horizon à 500 km, nous sommes convaincus que le Stratobus prendra une grande part de ce marché, a estimé le PDG de TAS, Jean-Loic Galle, cité dans le communiqué de TAS.

Un démonstrateur en 2018

"Ce financement couvre la phase de mise au point des technologies clés pour une durée de 24 mois et se conclura par la réalisation d'un démonstrateur", a expliqué TAS dans un communiqué. TAS et ses partenaires prévoient le lancement d'un démonstrateur en 2018, suivi du premier vol de qualification et de certification en 2020. Le Stratobus sera placé à une altitude de 20 kilomètre au-dessus de son théâtre d'opérations. A cette altitude, les vents sont modérés et stables sur toute la zone terrestre située entre les tropiques, autour de 90 km/h maximum, permettant de se maintenir en position stationnaire face au vent grâce à sa motorisation électrique.

"A mi-chemin entre drone et satellite, produit low cost avec une couverture régionale permanente, le Stratobus est le complément idéal d'une solution par satellite. Uniquement alimenté en énergie solaire et embarquant des technologies propres, le Stratobus a une empreinte carbone très faible, bien inférieure à celle d'un petit avion de tourisme", a précisé le chef du projet Stratobus chez TAS, Jean-Philippe Chessel.

Les premiers contrats entre d'une part Thales Alenia Space et les partenaires français du programme, et Bpifrance d'autre part, ont été signés mardi. La société CNIM (Construction Navale Industrielle de la Méditerranée) réalisera la structure équipée, l'anneau et la nacelle, Solutions F la propulsion électrique, Airstar Aerospace l'enveloppe équipée, et Tronico-Alcen le conditionnement de l'énergie à bord. Aux partenaires français se joignent Cmr-Prototec (Norvège) pour le stockage de l'énergie à bord et MMIST (Canada) pour le parachute de sauvegarde. Enfin, TAS, en tant que chef de file du projet, a en charge le système, l'avionique, les générateurs solaires et la certification de l'aéronef.

Michel Cabirol

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Commentaires 2
à écrit le 29/04/2016 à 8:50
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mais , comment les mancent on , ces satellites ? il va etre temps d'arreter nos " chamailleries avec les russes ? non ?

à écrit le 28/04/2016 à 3:00
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Cela va devenir bientôt impossible de lâcher le moindre petit pet en foret sans avoir la section anti terroriste au cul...

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