Rafale : opération séduction de la France en Malaisie

La France et la Malaisie ont évoqué le Rafale lors des discussions entre le Premier ministre malaisien Najib Razak et François Hollande en visite mardi en Malaisie. Kuala Lumpur semble tenté d'acheter l'avion de combat tricolore mais pas tout de suite...
Michel Cabirol
Le Rafale semble être le mieux placé pour remporter une commande de l'armée de l'air malaisienne estimée à plus de deux milliards de dollars (1,84 milliard d'euros)

Comme l'avait révélé La Tribune mi-mars, la France et la Malaisie ont évoqué le Rafale lors des discussions entre le Premier ministre malaisien Najib Razak et François Hollande en visite mardi en Malaisie. Najib Razak a annoncé qu'il avait discuté à Putrajaya, la capitale administrative malaisienne, avec François Hollande de la possibilité d'acheter des avions de combat Rafale, fabriqués par Dassault Aviation. "Le nouveau Rafale sera peut-être acquis", a estimé le chef du gouvernement malaisien lors d'une déclaration commune au côté de son hôte français. Il a toutefois précisé que le pays n'était pas encore prêt à prendre une telle décision.

"Nous ne sommes pas encore prêts à prendre une décision, mais nous prenons bonne note de son succès dans d'autres pays", a précisé le Premier ministre malaisien lors d'une conférence de presse commune avec le président français. Dassault a déjà signé trois contrats à l'export avec l'Égypte (24 exemplaires) et le Qatar (24) en 2015, puis avec l'Inde (36) en 2016.

François Hollande a eu des entretiens bilatéraux avec Najib Razak lors de sa visite en Malaisie dans le cadre d'une visite en Asie qui doit le conduire en Indonésie mardi. A la suite de cette bilatérale, les deux dirigeants ont partagé dans la foulée un déjeuner consacré aux questions de défense avant d'assister, en compagnie des deux ministres de la Défense, Jean-Yves Le Drian et Hishammuddin Hussein, à une démonstration en vol du Rafale sur la base de Subang. François Hollande poursuivait mardi en Malaisie une tournée en Asie du Sud-Est qu'il avait entamée dimanche et lundi à Singapour et qu'il achèvera mercredi en Indonésie.

La France prête à accompagner la Malaisie dans son choix

Pourquoi un accord semblait difficile à finaliser lors de la visite de François Hollande ? Parce que les agendas des deux pays ne s'y prêtent absolument pas. Le président français va quitter l'Élysée dans deux mois tandis que Najib Razak va devoir se confronter à des élections générales d'ici à la fin de l'année. En outre, la Malaisie souffre de la baisse des prix du pétrole et du gaz, les revenus pétroliers assurant en moyenne 30% des recettes de l'État. "Je sais que vous devez prendre une décision, et dans ce contexte, nous souhaitons accompagner" la Malaisie dans ce choix, a estimé François Hollande lors de la conférence de presse.

Paris, cependant, fait "confiance" à Kuala Lumpur pour acquérir le Rafale "le moment venu", a-t-il poursuivi. "Nos ministres sont prêts à travailler dans cette perspective. Tout ce que je voudrais dire est que le Rafale est le meilleur dans sa catégorie et que nous proposons d'en discuter le prix et les particularités", a fait valoir le chef de l'État. Il s'agit, a-t-il jugé, de "faire la démonstration - je crois qu'elle est faite entre nos deux ministres (de la Défense) - que cet avion est le meilleur au monde".

"Il fallait d'abord démontrer que l'avion était le meilleur et il faut ensuite trouver les bons accords contractuels" ce qui est "en cours", a expliqué le PDG de Dassault Aviation. Selon lui, la visite de François Hollande en Malaisie mardi est "une étape importante, politique" qui "renforce une fois de plus les liens entre les deux pays, principalement dans le domaine de la défense et de ses équipements".

Rafale contre Typhoon

Selon les informations de La Tribune, le Rafale semble être le mieux placé pour remporter une commande de l'armée de l'air malaisienne estimée à plus de deux milliards de dollars (1,84 milliard d'euros). "Il n'y a rien de finalisé donc nous restons humbles devant les discussions qui restent à venir", a toutefois souligné Eric Trappier. La Malaisie cherche à acquérir 18 avions de combat pour remplacer sa flotte de MiG-29 russes dont la moitié n'est plus en état de voler. Cité dans la presse locale, le ministre de la Défense Hishamuddin Hussein a précisé que la compétition se réduisait à deux options, le Rafale ou le Typhoon, construit par le consortium Eurofighter regroupant BAE Systems, Airbus et Leonardo. Outre le Rafale et le Typhoon, le F-18 de Boeing et le Suédois Gripen (Aaab) sont sur les rangs.

Le PDG de Dassault Aviation a indiqué mardi que les discussions sur l'acquisition de l'avion de combat Rafale par la Malaisie portaient sur 18 appareils pour un montant d'environ 2 milliards d'euros. "Les discussions portent sur l'achat de 18 appareils" pour un montant "autour de deux milliards d'euros", a-t-il déclaré en marge d'une visite du président François Hollande sur la base aérienne malaisienne de Subang, à la périphérie de Kuala Lumpur.

Une "grosse partie" de la relation commerciale de la Malaisie avec la France repose sur le domaine de la défense, avec l'acquisition de "nombreux équipements", a souligné le Premier ministre malaisien. Relevant que la "relation de confiance" entre Paris et Kuala Lumpur trouvait précisément "sa consécration dans la relation de défense", il a rappelé que la Malaisie avait acquis trois sous-marins - deux Scorpène (DCNS) et un d'occasion de type Agosta - ainsi que quatre avions de transport militaire d'Airbus, l'A400M. Kuala Lumpur a également acquis 12 hélicoptères de transport tactique H225 (Airbus) en 2010 et six corvettes Gowind (DCNS) en 2013.

Michel Cabirol

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Commentaires 7
à écrit le 28/03/2017 à 19:44
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Le contrat devrait se signer tres prochainement... quand Poutou sera president!

à écrit le 28/03/2017 à 18:20
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18 x 120 millions = 2,160 milliards, jusque là tout va bien. Et la maintenance pour les 20 ans d'exploitation de l'appareil? C'est cadeau ??

le 29/03/2017 à 11:30
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D'ou sortez vous le chiffre de 120 millions ? Le rafale à l'unité est beaucoup moins chers, les indiens ont payé 94 millions par rafale. Pour la France c'est entre 68 et 78 millions en fonction de la version. Votre chiffre c'est le rafale + la R&D...

à écrit le 28/03/2017 à 15:51
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On croise les doigts pour que notre merveille soit la coqueluche du Continent Asiatique !

le 28/03/2017 à 18:32
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Y compris des musulmans ?

le 28/03/2017 à 19:18
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@Pol75; La Malaisie doit être d' obédience Musulmane....

le 28/03/2017 à 19:48
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Musulmans ou non, de toute façon la Malaisie évoluera, il est vrai qu'actuellement ils sont très à cheval sur les préceptes de religion, mais je suis persuadé que dans quelques décennies, l'effet "Burka" et compagnie n'est que mode et que la modérati...

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