C'est l'un des résultats de l'accord tripartite signé par les Russes, les Ukrainiens et les Turcs sous l'égide de l'ONU le 22 juillet dernier. Le premier navire humanitaire affrété par les Nations unies pour transporter des céréales ukrainiennes a été chargé, ce dimanche 14 août, de 23.000 tonnes de blé. Il est prêt à prendre la mer, a annoncé le ministre ukrainien de l'Infrastructure.

Présent au port de Pivdenny, dans la ville de Youjné, pour assister au chargement du MV Brave Commander, le ministre Oleksandre Koubrakov a indiqué que "le navire se dirigera vers l'Afrique, l'Éthiopie étant le dernier pays où la cargaison de 23.000 tonnes de blé sera livrée". Le navire doit partir pour Djibouti, d'où les céréales seront transférées en Ethiopie.

Première cargaison d'aide alimentaire

"J'espère que d'autres navires affrétés pour le Programme alimentaire mondial (PAM) viendront dans nos ports. J'espère qu'il y aura bientôt 2-3 navires supplémentaires", a-t-il poursuivi.

Il s'agit de la première cargaison d'aide alimentaire à quitter l'Ukraine depuis qu'a été signé en juillet un accord tripartite sur l'exportations des céréales ukrainiennes, bloquées à cause de la guerre entre la Russie et l'Ukraine.

Ces deux pays sont parmi les plus gros exportateurs mondiaux de céréales, qui connaissent une flambée des cours depuis le début de la guerre. Selon le Programme alimentaire mondial (PAM), un nombre record de 345 millions de personnes dans 82 pays sont aujourd'hui confrontées à une insécurité alimentaire aiguë, tandis que jusqu'à 50 millions de personnes dans 45 pays risquent de sombrer dans la famine sans aide humanitaire.

La difficile reprise des exportations de céréales ukrainiennes

Le premier navire commercial est, quant à lui, parti le 1er août, et 16 bateaux au total ont quitté l'Ukraine depuis l'entrée en vigueur de l'accord, mais toutes les difficultés n'ont pas disparu pour autant. En effet, ces cargaisons peinent à trouver des débouchés.

A ce titre, l'exemple le plus frappant est celui du "Razoni". Le premier navire a quitté un port ukrainien depuis le début de la guerre connaît, depuis le 1er août, une longue errance. Son premier client au Liban s'est désisté, en dénonçant la qualité dégradée des grains, et seuls 5% de sa cargaison a été vendue à un acheteur turc.

Les difficultés du Razoni confirment les doutes de spécialistes du négoce qui voyaient de nombreux obstacles à une reprise réussie du commerce de céréales depuis l'Ukraine. Les navires sont notamment forcés de sillonner dans des zones ultra-militarisées, et ce tout particulièrement proches des côtes d'Ukraine et de Crimée, où les bâtiments de guerre de la marine russe cohabitent avec les mines sous-marines larguées par les Ukrainiens.