Passons sur le léger restylage, qui ne change pas les grandes lignes de ce break bien dessiné et plutôt flatteur, né il y a trois ans. Remarquons juste des nouveaux feux avant dans le coin des boucliers, particulièrement exposés... aux chocs. Une demande de l'après-vente sans doute, pour améliorer les marges ! Sous le capot, les nouveautés sont plus marquantes. Les moteurs diesel, concoctés sous la houlette de PSA dans le cadre des accords bilatéraux, ont été retravaillés. Avec sa mécanique de deux litres de cylindrée développant une puissance respectable de 163 chevaux, notre Mondeo d'essai était parée pour prendre longuement la route.

Vaste espace à bord

Quand on monte en bord, le vaste espace à bord surprend d'emblée. Voilà une familiale qui mérite bien son nom. On y a ses aises et le coffre est déjà digne de ce nom en berline. "Notre" version break est encore plus pratique et logeable. Ceux qui nous racontent des âneries sur les "breaks de chasse" - entendez des modèles sacrifiant l'habitabilité et la fonctionnalité à l'esthétique - feraient bien de s'inspirer de cette Mondeo ! On est bien assis et la finition apparaît de bon niveau. On regrette juste un compteur de vitesses dont les chiffres ne sont pas très lisibles et un autoradio un peu compliqué. Quant aux placages de faux aluminium - en vrai plastique -, ils affichent une grande banalité. On préférait encore le faux bois des anciennes versions Ghia, plus chaleureuses. Mais, question de goût !

Attention aux dimensions de pneus !

Le comportement routier ne pose aucun problème. Mais, la Mondeo manque un peu de précision et d'agilité en virage, surtout sur route dégradée. Un phénomène aggravé par les pneus très larges de notre version d'essai qui induisaient un certain louvoiement. Le confort est plutôt satisfaisant, sauf sur les petites inégalités, sèchement abordées avec les grandes jantes et fragiles pneus à flancs fins de notre modèle. Les versions de base hors options ont paradoxalement une monte pneumatique bien plus adaptée. Même si, esthétiquement, il paraît qu'elle est beaucoup moins agressive et n'en jette pas autant ! Ah, bon... Nous, on n'a jamais très bien compris l'argument. Cette longue voiture n'est pas très maniable en ville, car elle braque assez mal. Mais ce n'est pas pire qu'une Citroën C5.

Sobriété au rendez-vous

Notre diesel nous a séduit par sa disponibilité et une certaine élasticité. Ceci dit, il est typé différemment de la mécanique utilisée par PSA. Il est plus brutal, pour donner en principe davantage de sensation de puissance. Au prix d'une certaine apathie au démarrage. Malgré ces réglages, cette mécanique globalement satisfaisante ne distille quand même pas des performances extraordinaires pour la puissance. Celles-ci sont en effet limitées par des rapports de boîte favorisant la sobriété. A noter que les passages de vitesses accrochent un peu. Tout cela n'empêche pas la voiture d'être plutôt plaisante à mener. En ce qui concerne les consommations, le but est en tous cas atteint. Nous avons avalé 7,3 litres de gazole aux cent en moyenne, une valeur très intéressante pour une telle voiture. Les rejets de C02 sont réduits à 139 grammes au kilomètre. La voiture ne pâtit donc pas d'un malus.

Plein d'équipements

Les tarifs, habituellement mesurés chez Ford, ont ici subi une curieuse inflation. Même si l'équipement est très fourni. Avec le moteur diesel de 115 chevaux, la Mondeo Trend berline démarre à 25.950 euros. A ce tarif, ce n'est pas très gai à l'intérieur, qui fait un peu bas de gamme. Pour la Mondeo diesel de 163 chevaux, il faut passer au moins à la finition Titanium. Elle coûte 30.250 euros en berline, 31.250 euros en break. La présentation n'est pas vraiment plus raffinée qu'en Trend. Elle est froide et lugubre selon les canons actuels du marketing international. Mais celle-ci arbore le GPS, les radars de stationnement avant et arrière - trop bruyants -, l'ordinateur de bord, le démarrage par bouton-poussoir - bof ! Un joli intérieur en cuir est envisageable. Mais l'option se monnaye 3.000 euros ! Le haut de gamme Mondeo est représenté par la Sport Edition. Là, il faut compter 33.250 en berline et 34.250 en break. C'est la seule version luxueuse de la gamme. Elle ajoute une sellerie en cuir-alcantara ou des phares au xénon et, malheureusement aussi, une suspension sport et des énormes jantes de 18 pouces. Curieux, chez Ford, luxe rime donc désormais avec inconfort ! Des tas d'options "techno" qui couinent et clignotent de tous côtés sont proposées : alerte de franchissement involontaire de ligne, détecteur de vigilance conducteur, feux de route automatiques, surveillance des angles morts, sécurités enfant électriques sur les portes arrière... Une agréable transmission automatique à double embrayage et six rapports est également disponible moyennant 1.700 euros de plus. Bref, il y a de quoi alourdir sacrément la note initiale. Gare !
 

Modèle d'essai : Ford Mondeo SW TDCi 163 Titanium : 31.250 euros
Puissance du moteur : 163 chevaux (diesel)
Dimensions : 4,83 mètres (long) x 1,88 (large) x 1,45 (haut)
Qualités : carrosserie flatteuse, habitabilité intéressante, coffre très logeable, moteur efficace et sobre, comportement routier de bon niveau
Défauts : moteur un peu creux au démarrage, boîte de vitesses accrocheuse, surmontes pneumatiques dégradant le comportement et le confort
Concurrents : Renault Laguna Estate 2,0 dCi 150 Carminat : 30.350 euros ; Volkswagen Passat SW TDi 140 Confortline : 30.480 euros ; Citroën C5 Tourer HDi 160 Confort : 31.050 euros

Note : 14 sur 20