Dimanche, le ministre britannique aux Entreprises, Greg Clark, a déclaré à Nissan que le Royaume-Uni négocierait avec l'Union européenne une franchise de droits de douane pour son industrie automobile après le Brexit.
Cette déclaration fait suite à celle, jeudi dernier, de Nissan qui avait annoncé qu'il souhaitait fabriquer sa nouvelle génération de Qashqai et d'X-Trail au Royaume-Uni, ajoutant avoir reçu des assurances du gouvernement britannique, mais sans indiquer lesquelles.
Garanties anti-"Hard Brexit"
Fin septembre, son PDG Carlos Ghosn avait demandé aux autorités britanniques des "compensations" face à d'éventuelles nouvelles barrières douanières, alors que Londres semble s'engager sur la voie d'un Brexit "dur", avec un contrôle strict de l'immigration synonyme d'accès restreint au marché unique. Puis, mi-octobre, Carlos Ghosn avait rencontré Theresa May, qui l'avait rassuré.
Dimanche, Greg Clark précisait à la BBC:
"J'ai dit que notre objectif serait de veiller à conserver un accès aux marchés européens -- et vice versa -- sans barrières douanières ni entraves d'ordre bureaucratique."
La relance industrielle de Theresa May est en jeu
En donnant de telles garanties au constructeur automobile, le gouvernement britannique souhaite que Nissan augmente ses investissements en Grande-Bretagne et sécurise les milliers d'emplois qui en dépendent. L'usine Nissan de Sunderland (au nord de l'Angleterre), la plus grande du pays, emploie en effet 7.000 ouvriers, techniciens et ingénieurs. Sans oublier quelque 28.000 emplois chez les sous-traitants et fournisseurs du secteur. Elle fabrique quelque 500.000 véhicules par an (près d'un tiers des 1,6 millions de véhicules construits au Royaume-Uni) et exporte 55% de sa production vers l'Europe.
L'avenir de la filière automobile est cardinale dans le projet politique de Theresa May, qui, le 2 août à Londres, avait annoncé vouloir relancer une politique industrielle enterrée il y a trente ans par Margaret Thatcher. Avec la totale approbation des patrons de l'industrie britannique qui taclaient au passage l'ex-Premier ministre David Cameron.
Pas de compensation financière mais un accord spécial
Greg Clark a également indiqué qu'il n'était pas question de verser de somme d'argent s'agissant de l'accord avec Nissan en termes de compensations. Greg Clark a insisté, dans le cadre des assurances données à Nissan, sur le maintien dans l'union douanière de l'UE, ou la négociation d'un accord de libre-échange spécial pour l'industrie, en raison d'intérêts mutuels bien compris de part et d'autre de la Manche :
"En matière automobile, les pays d'Europe continentale exportent énormément chez nous, et nous exportons énormément chez eux (...). Si nous menons les négociations de manière sérieuse, constructive et civilisée, alors nous pouvons tomber d'accord sur beaucoup de points", a souligné le ministre.
(Avec AFP et Reuters)
>Lire aussi : Brexit: aéronautique et labos veulent les mêmes garanties que Nissan
Sujets les + commentés