Fos-sur-Mer, Dunkerque... Ascometal a reçu des offres de reprise pour ses cinq sites et ses 1.200 salariés

Le sidérurgiste Ascometal France a reçu des propositions de rachat pour ces cinq usines. Son propriétaire, le Swiss Steel, cherche à les vendre depuis plusieurs mois, mais a connu des déboires lors de précédentes négociations, conduisant le groupe à être placé en redressement judiciaire fin mars.
Les cinq sites d'Ascometal emploient au total environ 1.200 salariés
Les cinq sites d'Ascometal emploient au total environ 1.200 salariés (Crédits : Michael Buholzer)

Le groupe sidérurgique Ascometal France, mis en vente par le suisse Swiss Steel (anciennement Schmolz&Bickenbach), a annoncé ce vendredi avoir reçu des offres de reprise pour l'ensemble de ses cinq sites, qui emploient au total environ 1.200 salariés.

Alors que l'italien, Acciaierie Venete, qui s'était manifesté en fin d'année dernière pour reprendre trois des cinq usines, s'était finalement retiré fin mars, il a redéposé une offre avant l'expiration jeudi du délai donné aux repreneurs potentiels par la chambre commerciale du tribunal judiciaire de Strasbourg, a annoncé un représentant de la direction.

« C'est une bonne nouvelle bien accueillie par la direction », s'est-il félicité.

La proposition d'Acciaierie Venete porte sur le « cluster automobile » du groupe français, qui occupe environ 700 salariés en Lorraine et au Marais (Loire). Autrement dit, il serait prêt à racheter trois des cinq sites de production français du groupe, à Hagondange (Moselle), Custines (Meurthe-et-Moselle) et au Marais (Loire), ainsi que le Centre de recherche sur les aciers spéciaux d'Ascometal(Creas) à Hagondange. Ces sites sont spécialisés dans la fabrication d'aciers spéciaux de petits diamètres, de moins de 80 millimètres, à destination principalement de l'industrie automobile. À noter que le Creas, qui compte 25 emplois, fait l'objet d'une offre de reprise séparée de la part de deux salariés, dont le directeur de ce centre de recherche.

Le site de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône), qui emploie aujourd'hui 330 salariés, fait l'objet, quant à lui, d'un projet de reprise par ses salariés, déjà annoncé jeudi, ainsi que d'une offre d'un autre industriel italien, Marcegaglia, qui ne porte que sur une partie de l'activité et des salariés.

Enfin, l'usine de Dunkerque, qui emploie 170 personnes, fait l'objet d'une offre de la part de l'espagnol Sidenor, qui s'était proposé en 2017 pour reprendre l'ensemble de l'entreprise. Sidenor propose également de reprendre le site de Custines, entrant ainsi en contradiction avec l'offre de reprise de Venete.

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La justice tranchera d'ici fin juin

« Nous saluons le fait qu'il y a des offres de reprises sur tous les sites d'Ascometal », a fait savoir le cabinet du ministre de l'Industrie, Roland Lescure, ajoutant : « Nous analysons la solidité de ces offres et travaillons avec les repreneurs potentiels à la levée des conditions suspensives ».

Toutes ces offres s'accompagnent, en effet, de conditions suspensives, a souligné le porte-parole du groupe, alors que la justice s'est donné jusqu'à fin juin pour désigner le ou les repreneurs.

« L'enjeu des prochaines semaines, c'est de lever ces conditions suspensives mais aussi d'obtenir des améliorations de ces offres concurrentes », a-t-il expliqué. « La société rencontre des difficultés et a des besoins importants de financement. Il faut pouvoir continuer à investir dans l'outil industriel (...) dans le contexte d'un marché de l'acier européen en crise ».

Suite à l'annulation de l'offre de rachat par Acciaierie Venete fin mars, Ascometal avait été placé en redressement judiciaire. La chambre commerciale du tribunal judiciaire de Strasbourg avait alors donné jusqu'au 25 avril à de potentiels repreneurs pour se manifester.

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Selon la CGT, interrogée par Le Monde, les raisons de cet échec évoquées par la direction étaient multiples, mais seraient principalement dues à une « dégradation de la situation économique depuis le début de l'année ». « L'accord signé entre Swiss Steel et Venete, en décembre [2023], comprenait un certain nombre d'engagements concernant le niveau de stock et les besoins en fonds de roulement. Ces conditions n'étant plus remplies, il aurait été nécessaire d'injecter plusieurs millions d'euros pour finaliser l'accord », expliquait le syndicat.

En attente d'un repreneur, des salariés du site à Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône) du groupe sidérurgique ont déposé jeudi leur propre projet de reprise. « Notre volonté est d'assurer un plan de continuation de l'activité avec l'ensemble des salariés », a assuré lors d'une conférence de presse le secrétaire général de l'union départementale des Bouches-du-Rhône de la CGT Olivier Mateu. Et pour cause, selon la CGT, 1.000 emplois sont concernés directement ou indirectement dans la zone de Fos-sur-Mer par l'avenir d'Ascometal.

(Avec AFP)

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