Travis Kalanick s'efface : une bonne nouvelle pour Uber ?

Didi, le principal rival d'Uber au niveau international, semble en passe de prendre l'avantage. D'où l'importance pour Uber de gommer son principal défaut : son fondateur et patron.
Mounia Van de Casteele
Travis Kalanick (photo) avait récemment reconnu avoir "besoin d'aide" au niveau managerial. Avant qu'Uber ne confirme lui chercher un bras droit, afin de l'épauler.

La méthode Coué n'a donc pas porté ses fruits. Pour l'instant du moins. Alors que le géant du VTC affirmait récemment croire en son avenir et en son patron, l'impétueux Travis Kalanick a annoncé son départ dans un courriel envoyé mardi soir à ses collaborateurs. Il explique prendre un congé sabbatique à durée indéterminée afin de travailler sur le "Travis 2.0". D'après la presse américaine, Uber devrait recruter une ancienne cadre dirigeante chez Nestlé, Wan Ling Martello, pour le remplacer au conseil d'administration.

Un conseil : savoir s'effacer

Cette décision découle d'une liste de recommandations du cabinet d'avocats chargé d'enquêter sur l'entreprise ébranlée par une série de polémiques, qui s'est entre autres traduite par des départs en cascade à la direction d'Uber. Dans ce document de 13 pages, les avocats préconisent notamment de "revoir" les responsabilités de Travis Kalanick, suggérant au groupe d'étudier lesquelles pourraient "être partagées" ou "confiées à d'autres".

Cependant, il ne s'agit là que d'une "pause" pour Travis Kalanick. Cela s'avérait nécessaire selon lui "pour devenir le dirigeant dont cette entreprise a besoin". Il avait d'ailleurs récemment reconnu avoir "besoin d'aide" au niveau managerial. Avant que l'entreprise ne confirme lui chercher un bras droit, afin de l'épauler.

Pour certains spécialistes du secteur, il eût toutefois été préférable qu'il s'agisse d'un départ définitif. C'est à leurs yeux la seule issue possible à la crise que traverse l'entreprise, qui doit marquer un véritable tournant, le début d'un nouveau chapitre. Et pour cause, Uber doit impérativement regagner en crédibilité pour prospérer. Et pour éviter la chute. Car la concurrence est rude dans le secteur du transport de personnes à la demande. Et son principal rival américain, Lyft, ne cesse de gagner du terrain.

Objectif : gagner la course à la voiture autonome

Sans parler du chinois Didi, devenue depuis sa dernière levée de fonds, en avril, la deuxième startup la plus chère du monde, juste derrière Uber. La principale application de réservation de voitures avec chauffeur en Asie est désormais valorisée quelque 55 milliards de dollars, contre 70 pour la multinationale de Travis Kalanick.

Or dans la perspective d'une potentielle entrée en Bourse, mieux vaut ne pas dissuader les investisseurs. Surtout dans un contexte de course effrénée à la conception de voitures autonomes, qui bouleversera les habitudes de mobilité - déjà en mutation-  dans la ville connectée de demain... D'où l'importance pour Travis Kalanick, sans qui, certes, Uber n'existerait pas, de se faire un peu oublier. Avant de revenir en force ?

Mounia Van de Casteele

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 1
à écrit le 15/06/2017 à 9:22
Signaler
Un sympathique patron sans aucun scrupules (voir Manchester ou Londres). Les actionnaires ont plutôt raison.

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.